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Leouan dormait nue sur la couchette que Lien Rag venait de quitter ; mais peut-on être véritablement nue quand une fourrure fauve ruisselle de la poitrine jusqu’à mi-cuisses avec des remous plus sombres à hauteur du pubis et des seins qui, de leurs pointes durcies, violettes comme des fruits de l’ancien temps écartaient les mèches de laine ? Il ne pouvait oublier Jdrou, la femme rousse qui avait donné le jour à son fils Jdrien, mais Leouan était la vie. Une vie à la fois sophistiquée et sauvage et cette fille qui lui servait d’interprète auprès des Roux de la Zone occidentale perdait son vernis de culture étrangère lorsqu’elle faisait l’amour. Il retrouvait le parfum de Jdrou, la même sexualité sans tabous.

Il ne savait plus que faire. Retourner en Panaméricaine sous les ordres de Lady Diana pour continuer à forer ce tunnel démentiel qui devait réunir le pôle Nord au pôle Sud à même le sol ancien de la terre, se ramifier en branches multiples, en artérioles qui puiseraient dans les anciennes ressources comme dans les richesses englouties sous la glace, les dépôts énergétiques, pétrole, charbon, forêts, grands troupeaux du Texas ou de l’Argentine ? Des millions de tonnes de viande presque fossile. Des parcs de voitures automobiles qui pouvaient fournir des dizaines de matières premières. Des œuvres d’art que l’on pouvait retrouver, tout le génie et la malfaisance de l’homme solaire de jadis. Un projet ambitieux, démentiel qui entraînerait la disparition du tiers, certains disaient la moitié, de l’humanité glaciaire à cause du détournement d’énergie.

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Les quinze minutes furent occupées par le transport des cinq cadavres dans le tender. Puis ils attaquèrent avec une soudaineté inouïe mais les fusils tonnèrent et l’un des hommes tomba mort d’une balle en pleine poitrine. Une mitrailleuse lourde ancienne crépita, s’enraya, crépita à nouveau puis se tut. Dans le haut-parleur il y eut des jurons, des soupirs, des bruits de ferraille. Condor alla seul jusqu’au wagon qui servait de poste de commandement. Il le contourna, pénétra par une portière située à l’autre bout de ce wagon de train express. Il se demandait comment il avait pu arriver dans cette station perdue de Patagonie où n’auraient dû se trouver que des voitures incapables de rouler. Il remonta le couloir central.

Une silhouette apparut et il tira le premier sur cet être vêtu de fourrures, se rua dans le compartiment occupé par l’homme à la mitrailleuse. À côté de lui il y avait un pourvoyeur. Il les tua tous les deux, ne découvrit qu’ensuite qu’il y avait un homme et deux femmes. Les seuls survivants de ce village perdu. Ils avaient disposé des fusils un peu partout, les manœuvrant à l’aide de fils de fer. Il y avait effectivement des mines sur les voies.

Trois wagons étaient bourrés de cadavres. Une centaine en tout et ce fut la joie délirante de la bande. Le cadavre de leur compagnon fut embarqué avec les autres. On trouva également des vivres en quantité, des fûts d’huile de phoque, des bouses de lama. Un petit loco fonctionnant à l’huile animale dut être abandonné au grand regret de Condor.

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Depuis quelque temps, il devenait difficile et dangereux de trouver des cadavres. Alors que le nombre de décès augmentait bien évidemment. Les survivants, désormais, échangeaient leurs morts contre de la nourriture ou une énergie de remplacement. La bande de Condor organisée militairement avait dû à plusieurs reprises attaquer des isolés qui possédaient des stocks de cadavres. Au début, Condor affirmait que la loi de la majorité devait justifier leur violence, mais depuis peu ce genre d’éthique n’était plus acceptable et d’ailleurs il s’en moquait. Les morts tués en défendant leurs cadavres devenaient à leur tour produits énergétiques. C’était dans la logique des temps glaciaires.

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Il passa dans le tender et allongea le cadavre sur le billot. C’était celui d’un homme de taille moyenne métissé d’Indien, les yeux bridés, les pommettes hautes. D’un coup de hache, Condor le décapita. Puis il le démembra méticuleusement sans gaspiller ses coups. Le plus difficile, c’était le tronc. En général, il le découpait dans le sens de la longueur en deux parties égales, en quatre coups de hache. De ces deux parties il en faisait six autres. Ainsi on pouvait les transporter sans peiner jusqu’au foyer de la locomotive. Celle-ci datait de cinq cents ans au moins, ayant été retrouvée dans un musée, cent cinquante ans plus tôt, exposée dans plusieurs stations de Patagonie avant que Condor et les siens ne la volent voici quelques mois. Désormais elle fonctionnait au cadavre. Il fallait d’abord obtenir un bon feu par n’importe quel moyen, bouses de lama, bois subglaciaires ou même fuel quand on en trouvait. Ou encore de l’huile de phoque ou de baleine venant de l’Antarctique. Condor et ses amis avaient pu un jour immobiliser un convoi de deux cents wagons-citernes sur le grand réseau de Patagonie. Le temps que les gardes de la Panaméricaine interviennent, ils avaient crevé un container isotherme. L’huile, en s’échappant, se gelait et ils avaient pu en emporter chacun une sorte de cylindre de plusieurs kilos. L’huile ne gelait jamais à cœur mais en surface devenait très dure, l’intérieur formant une sorte de gélatine.

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La vieille machine à vapeur renâclait devant la faible pente. Par trois fois, elle avait patiné sur les rails verglacés, finissant par reculer jusque sur le plat de la petite vallée encaissée entre deux anciennes montagnes recouvertes de glace. Seuls les sommets trop aigus restaient dénudés jusqu’au roc de couleur rouge.

— D’abord on manque de puissance, décréta Condor, et ensuite les rails sont trop glissants. Videz le bac à cendres de la machine pour aller jeter le contenu sur les voies. Moi, je me charge de faire remonter la pression dans cette foutue chaudière.

— Tu n’y arriveras pas, lui lança Manuelo en sautant sur la glace. Il y a des fuites un peu partout. Regarde ces manchons de glace, ces stalactites.

— Justement. La glace obture les fuites. Je vais le découper maintenant.

— Tu sais que c’est le dernier. Si nous n’en trouvons pas, là-haut à Managa, tu nous condamnes à une mort rapide.

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