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Mais si vous êtes une nature exaltée, croyant à des rêves et voulant les réaliser, je vous réponds alors tout net : L’amour n’existe pas.

Car j’abonde dans votre sens, et je vous dis : Aimer, c’est se donner corps et âme, ou, pour mieux dire, c’est faire un seul être de deux. C’est se promener au soleil, en plein vent, au milieu des blés et des prairies, avec un corps à quatre bras, à deux têtes et à deux cœurs. L’amour, c’est la foi, c’est la religion du bonheur terrestre ; c’est un triangle lumineux placé à la voûte de ce temple qu’on appelle le monde. Aimer, c’est marcher librement dans ce temple, et avoir à son côté un être capable de comprendre pourquoi une pensée, un mot, une fleur, font que vous vous arrêtez et que vous relevez la tête vers le triangle céleste. Exercer les nobles facultés de l’homme est un grand bien, voilà pourquoi le génie est une belle chose ; mais doubler ses facultés, presser un cœur et une intelligence sur son intelligence et sur son cœur, c’est le bonheur suprême. Dieu n’en a pas fait plus pour l’homme ; voilà pourquoi l’amour vaut mieux que le génie. Or, dites-moi, est-ce là l’amour de nos femmes ? Non, non, il faut en convenir. Aimer, pour elles, c’est autre chose : c’est sortir voilées, écrire avec mystère, marcher en tremblant sur la pointe du pied, comploter et railler, faire des yeux languissants, pousser de chastes soupirs dans une robe empesée et guindée, puis tirer les verrous pour la jeter par-dessus sa tête, humilier une rivale, tromper un mari, désoler ses amants ; aimer, pour nos femmes, c’est jouer à mentir, comme les enfants jouent à se cacher ; hideuse débauche du cœur, pire que toute la lubricité romaine aux saturnales de Priape ; parodie bâtarde du vice lui-même aussi bien que de la vertu ; comédie sourde et basse, où tout se chuchote et se travaille avec des regards obliques, où tout est petit, élégant et difforme, comme dans ces monstres de porcelaine qu’on apporte de Chine ; dérision lamentable de ce qu’il y a de beau et de laid, de divin et d’infernal au monde ; ombre sans corps, squelette de tout ce que Dieu a fait.

Partie I, Chapitre 5

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Tout ce qui était n'est plus ; tout ce qui sera n'est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.

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« Quand la passion emporte l’homme, la raison le suit en pleurant et en l’avertissant du danger ; mais dès que l’homme s’est arrêté à la voix de la raison, dès qu’il s’est dit : C’est vrai, je suis un fou ; où allais-je ? la passion lui crie : Et moi, je vais donc mourir ? »

-Alfred de Musset

La Confession d’un enfant du siècle

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La grande raison qui m’empêchait de guérir, c’était ma jeunesse. Dans quelque lieu que je fusse, quelque occupation que je m’imposasse, je ne pouvais penser qu’aux femmes ; la vue d’une femme me faisait trembler. Que de fois je me suis relevé, la nuit, baigné de sueur, pour coller ma bouche sur mes murailles, me sentant prêt à suffoquer !

Il m’était arrivé un des plus grands bonheurs, et peut-être des plus rares, celui de donner à l’amour ma virginité. Mais il en résultait que toute idée de plaisir des sens s’unissait en moi à une idée d’amour ; c’était là ce qui me perdait. Car, ne pouvant m’empêcher de penser continuellement aux femmes, je ne pouvais faire autre chose en même temps que repasser jour et nuit dans ma tête toutes ces idées de débauche, de faux amour et de trahisons féminines, dont j’étais plein. Posséder une femme, pour moi, c’était aimer ; or, je ne songeais qu’aux femmes, et je ne croyais plus à la possibilité d’un véritable amour.

Partie I, Chapitre 8

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J’ai à raconter à quelle occasion je fus pris d’abord de la maladie du siècle.

J’étais à table, à un grand souper, après une mascarade. Autour de moi mes amis richement costumés, de tous côtés des jeunes gens et des femmes, tous étincelants de beauté et de joie ; à droite et à gauche des mets exquis, des flacons, des lustres, des fleurs ; au-dessus de ma tête un orchestre bruyant, et en face de moi ma maîtresse, créature superbe que j’idolâtrais.

J’avais alors dix-neuf ans ; je n’avais éprouvé aucun malheur ni aucune maladie ; j’étais d’un caractère à la fois hautain et ouvert, avec toutes les espérances et un cœur débordant. Les vapeurs du vin fermentaient dans mes veines ; c’était un de ces moments d’ivresse où tout ce qu’on voit, tout ce qu’on entend vous parle de la bien aimée. La nature entière paraît alors comme une pierre précieuse à mille facettes, sur laquelle est gravé le nom mystérieux. On embrasserait volontiers tous ceux qu’on voit sourire, et on se sent le frère de tout ce qui existe. Ma maîtresse m’avait donné rendez-vous pour la nuit, et je portais lentement mon verre à mes lèvres en la regardant.

Partie I, Chapitre 3

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Mais, pareille à la peste asiatique exhalée des vapeurs du Gange, l’affreuse désespérance marchait à grands pas sur la terre. Déjà Chateaubriand, prince de poésie, enveloppant l’horrible idole de son manteau de pèlerin, l’avait placée sur un autel de marbre, au milieu des parfums des encensoirs sacrés. Déjà, pleins d’une force désormais inutile, les enfants du siècle raidissaient leurs mains oisives et buvaient dans leur coupe stérile le breuvage empoisonné. Déjà tout s’abîmait, quand les chacals sortirent de terre. Une littérature cadavéreuse et infecte, qui n’avait que la forme, mais une forme hideuse, commença d’arroser d’un sang fétide tous les monstres de la nature.

Partie I, Chapitre 2

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En même temps que la vie du dehors était si pâle et si mesquine, la vie intérieure de la société prenait un aspect sombre et silencieux ; l’hypocrisie la plus sévère régnaient dans les mœurs ; les idées anglaises se joignant à la dévotion, la gaîté même avait disparu. Peut-être était-ce la Providence qui préparait déjà ses voies nouvelles ; peut-être était-ce l’ange avant-coureur des sociétés futures qui semait déjà dans le cœur des femmes les germes de l’indépendance humaine, que quelque jour elles réclameront. Mais il est certain que tout d’un coup, chose inouïe, dans tous les salons de Paris, les hommes passèrent d’un côté et les femmes de l’autre ; et ainsi, les uns vêtus de blanc comme des fiancées, les autres vêtus de noir comme des orphelins, ils commencèrent à se mesurer des yeux.

Qu’on ne s’y trompe pas : ce vêtement noir que portent les hommes de notre temps est un symbole terrible ; pour en venir là, il a fallu que les armures tombassent pièce à pièce et les broderies fleur à fleur. C’est la raison humaine qui a renversé toutes les illusions ; mais elle en porte elle-même le deuil, afin qu’on la console.

Partie I, Chapitre 2

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Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; le peuple qui a passé par 93 et par 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n'est plus ; tout ce qui sera n'est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.

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Et cette femme que Dieu t'envoyait comme il envoie la rosée à l'herbe, elle n'aura fait que glisser sur ton cœur. Cette créature qui, à la face du ciel, était venue les bras ouverts pour te donner sa vie et son âme, elle se sera évanouie comme une ombre, et il n'en restera pas seulement le vestige d'une apparence. Pendant que tes lèvres touchaient les siennes, pendant que tes bras entouraient son cou, pendant que les anges de l'éternel amour vous enlaçaient comme un seul être des liens de sang de la volupté, vous étiez plus loin l'un de l'autre que deux exilés aux deux bouts de la terre, séparés par le monde entier.

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Ainsi les jeunes gens trouvaient un emploi de la force inactive dans l'affectation du désespoir. Se railler de la gloire, de la religion, de l'amour, de tout au monde, est une grande consolation, pour ceux qui ne savent que faire ; ils se moquent par là d'eux-mêmes et se donnent raison tout en se faisant la leçon. Et puis, il est doux de se croire malheureux, lorsqu'on est que vide et ennuyé.

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