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Extrait ajouté par inoshizu 2023-06-10T21:05:53+02:00

Quand je retrouve d'aventure l'un de ses livres, murmura Moshé, ou encore son écriture, mon coeur menace de défaillir, tant ma douleur est violente.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:58:30+02:00

Il y avait là quinze juifs, six chrétiens et onze musulmans. Parmi les juifs, Joseph ben Bruguel, neveu du grand poète Yehuda Halévy parti dix ans plus tôt s'installer en Palestine. Ce Joseph était un personnage considérable : fils d'un conseiller du roi chrétien de Tolède, il était venu s'établir à Cordoue six mois plus tôt, quand son père avait été assassiné par des chrétiens ; et il avait cru, comme tout le monde, que les juifs resteraient mieux traités par les musulmans que par les catholiques, par Cordoue que par Tolède. Parmi les condamnés figurait aussi Eliphar Abu Aleph ibn Attar, le beau-frère de rabbi Maymun.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:58:20+02:00

Après plusieurs jours passés à prier pour sa femme agonisante, rabbi Maymun consentit à recevoir les notables. Il ne fallait pas s'inquiéter, leur dit le maître : tout s'arrangerait. Devant la menace de mort, on pouvait opter pour une conversion de façade, provisoire, et devenir ainsi des anoussim, des « contraints ». Ce n'était pas blasphémer que de le faire, à l'instar d'Eliphar. Après tout, l'islam était le plus pur des monothéismes ; les mosquées, édifices de pierre et de bois, ne renfermaient pas d'idoles, à la différence des églises. Si l'on avait à se convertir, il suffirait, pour rester juif, de continuer à prier en secret, même brièvement, et de demeurer charitable envers tous. Lui-même, sans se convertir, venait justement d'ajouter à son nom la mention « Abdallah al-Kurtubi », ce qui pouvait laisser entendre qu'il se disposait à devenir un des anoussim. Mais, expliqua-t-il, c'était seulement pour gagner du temps afin de préparer son départ. Face au brigand qui réclame « la bourse ou la vie », il convient d'abandonner sa bourse puis, aussitôt après, de fuir ; car toute conversion, même feinte, n'est jamais innocente : les enfants des anoussim devenaient parfois d'authentiques et illustres musulmans. Ainsi Abn al-Barakat al-Baghdadi, converti à l'islam sous le nom d'Awhad al-Zamam, « l'Unique de sa génération », était devenu un temps l'un des plus grands philosophes musulmans ; et son élève, Samwal al-Maghribi, juif islamisé, auteur de l'Algèbre al-Bahir, était un mathématicien réputé. Enfin, précisa Maymun, il en avait parlé à l'évêque et c'est exactement le même conseil que ce dernier avait prodigué aux chrétiens de la ville : « Convertissez-vous, préparez votre départ et puis partez ! Ne vous inquiétez pas : cela ne durera pas. Nous reviendrons ; nous retrouverons vite notre chère Cordoue ! »

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:58:04+02:00

Dans les jours qui suivirent, les principaux responsables de la communauté demandèrent à rencontrer le chef du tribunal rabbinique, Abu Imran Maymun ibn Ibayd, rabbi Maymun, qu'on disait descendre en droite ligne de rabbi Yehouda Hanassi, le Prince des princes, auteur à Jérusalem de la Mishna, le plus sacré des commentaires de la Bible, écrite un millénaire plus tôt. Le rabbi n'était guère disponible : sa femme, Sarah, était très malade, mourante même. Aucun médecin de Cordoue ne pouvait plus rien pour elle. Au surplus, elle avait été particulièrement affectée quand, dès l'arrivée en ville des Almohades, son frère, le boucher Eliphar Abu Aleph ibn Attar, s'était converti à l'islam.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:57:54+02:00

Abd el-Mumin refusa d'occuper les somptueux appartements de son prédécesseur et s'installa au rez-de-chaussée du palais, à côté du patio réservé aux audiences, dans deux petites pièces qu'il fit meubler d'un tapis de prière et d'une couverture. Il exigea des fonctionnaires, des juges, des professeurs, des lettrés et des traducteurs, qu'ils fussent musulmans, chrétiens ou juifs, un serment de fidélité à la règle d'Ibn Tumart affirmant le tawhîd, c'est-à-dire l'unité absolue de Dieu. Chacun devait le réciter de mémoire chaque fois qu'un homme en bleu le réclamait : « Je promets à Dieu de m'astreindre à l'obéissance du pouvoir suprême et d'entrer dans la loi du tawhîd selon l'union la plus complète ; et je confesse que Dieu m'a guidé vers la doctrine droite et la compagnie des gens du tawhîd. » Abd el-Mumin annonça son intention d'interdire la musique andalouse, les mathématiques perses et la poésie arabe. Il venait là, disait-il, comme l'avaient fait les Almoravides soixante ans plus tôt, pour réveiller l'islam, refaire l'unité d'Al-Andalous et reconquérir le terrain perdu sur les chrétiens.

Ceux des chrétiens et des juifs, très nombreux, qui avaient aidé et soutenu les Almohades contre les Castillans ne se sentaient plus tout à fait à l'aise. Certains d'entre eux — surtout des marchands et des érudits —déménagèrent à Tolède. Quelques familles juives partirent vers la Turquie et l'Égypte sans avoir pu vendre ni leur maison, ni leur commerce, ni leur champ. Pour empêcher ces départs, les hommes en bleu multiplièrent les patrouilles et verrouillèrent les portes de la ville. Pour la première fois depuis des siècles, le passage entre l'Andalousie musulmane et la Castille chrétienne fut sévèrement gardé.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:57:42+02:00

Des émeutes éclatèrent ; des sectes et des confréries qu'on croyait disparues refirent surface. La garde personnelle de l'émir almoravide, composée de colosses venus d'Égypte, dut sortir de ses casernements pour défendre le palais où s'était cloîtré le prince. Pour empêcher les pillages, il fallut retirer des remparts une fraction des cent mille hommes et de la redoutable cavalerie, la jineta, qui défendait la ville contre les assiégeants chrétiens, eux-mêmes assiégés et bousculés par les troupes almohades appelées à l'aide par les Cordouans.

Dans ce chaos, trois semaines après le séisme, l'émir almoravide fut renversé par un simple capitaine du nom d'Ibn Hamdîn qui se proclama « prince des musulmans », « imâm suprême » ; il ordonna de poursuivre la guerre sainte à la fois contre les chrétiens et contre les derniers soutiens des Almoravides, lesquels s'enfuirent aux îles Baléares. Sentant qu'il lui fallait choisir entre ses trop nombreux ennemis, le capitaine se convertit au christianisme, provoquant la colère de la population cordouane qui le renversa et ouvrit les portes de la cité aux quelque cent mille cavaliers berbères bousculant les assiégeants chrétiens, vite mis en déroute.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:57:39+02:00

Quelques semaines après la prise de Lucena et trois jours après les grandes fêtes marquant le début du printemps, alors que le siège de Cordoue perdurait toujours, une terrible secousse avait fait trembler la ville. On avait d'abord entendu des grondements épouvantables que chacun avait cru provenir d'une autre partie de la ville. Puis un formidable ébranlement avait renversé chandeliers, vaisselles et meubles ; un violent vent d'ouest avait soulevé des nuées de poussière. La plus grande mosquée du monde avait vacillé sur ses bases. Cinquante-sept de ses mille treize colonnes s'étaient fissurées ; trois de ses dix-neuf nefs s'étaient partiellement écroulées ; l'escalier d'une de ses tours de guet s'était effondré. Trois des plus vieilles églises de rite wisigoth — Sainte-Clotilde, Sainte-Marie-des-Fleurs, Sainte-Gemme — s'étaient elles aussi lézardées. Dans les anciens quartiers de la ville basse, près des ateliers des teinturiers, des dizaines de maisons s'étaient affaissées. Des centaines d'habitants y avaient péri. Les dégâts s'évaluaient en millions de dinars, en milliards de fulus. Exceptionnellement réunies, les autorités religieuses de la ville — le grand cadi Ibn Rushd, l'évêque Diego de Santa Maria et le grand rabbin Moshé ibn Ishaq ibn Maymun — avaient demandé que des prières conjointes accompagnent les victimes au jardin de Dieu.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:57:23+02:00

Mais cela n'était pas du goût de tout le monde. Une autre tribu berbère, les Almohades (pour l'« unité »), était décidée à remettre les musulmans d'Occident dans le chemin de la pureté. Ces nouveaux fanatiques prirent d'abord à leurs prédécesseurs Mekhnès, Fès, Rabat et Marrakech. Au début, personne à Cordoue ne s'inquiéta : musulmans, juifs et chrétiens refusèrent d'abord de croire les réfugiés venus de Ceuta et de Fès qui racontaient comment ces intégristes obligeaient, sous peine de mort, les habitants des villes qu'ils occupaient à apprendre par coeur les textes d'un certain Ibn Tumart, un imam berbère qui avait passé dix ans au Moyen-Orient, dont ils avaient fait leur maître à penser et qu'ils osaient appeler le Mahdi, le Guide, du nom réservé par les chiites à celui qui viendrait sauver la Terre « après qu'elle fut pleine d'injustices ». Tumart avait élaboré une doctrine exigeant l'application littérale du Coran. Il prônait le renoncement à toute conception de Dieu qui fût autre qu'abstraite.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:57:19+02:00

Des marchands venus du royaume franc, de Toscane, des mers du Nord, des rivages de l'Inde, de Bactriane et des empires d'Afrique et de Chine y avaient apporté la canne à sucre, le riz, le mûrier, le travail de la soie et du cuir ; ils avaient fait de cette ville perdue au milieu des terres andalouses la cité la plus prospère d'Occident, le premier centre commercial à l'ouest de l'Inde, le point de confluence de toutes les intelligences, le lieu de rencontre de toutes les religions, le refuge de ceux qui fuyaient l'obscurantisme.

Car la culture avait été d'emblée l'obsession de la cité devenue musulmane. Hakem, un des premiers émirs de Cordoue, avait fait porter mille dinars d'or à Abulfaradj el-Isfahani pour obtenir l'original de son anthologie de la littérature et de la poésie arabes. Ses successeurs avaient envoyé des émissaires à Palerme, au Caire, à Damas et jusqu'en Chine pour acquérir des manuscrits à quelque prix que ce fût. Ils avaient bâti la plus vaste bibliothèque au monde, où ils avaient entassé quelque huit cent mille volumes. Venaient y travailler des érudits, des graphistes, des enlumineurs, des géographes. À côté de la mosquée avait été édifiée une université, la seconde de l'Empire après la Qarawiyyin de Fès ; on y étudiait les sciences religieuses, la médecine, l'astronomie, les mathématiques et la fal-safa, la philosophie, autre nom donné alors à la science. On s'y était émerveillé devant le zéro qui venait d'arriver d'Asie ; on y avait débattu de la mystérieuse trajectoire de Vénus. Des philosophes y avaient afflué de Bagdad, d'Alexandrie et de Constantinople. Des traducteurs y avaient mêlé les poésies bédouine et juive ; des seigneurs chrétiens y avaient disputé avec les panégyristes de la cour califale. Des mudéjars avaient échangé leurs techniques avec celles de maçons venus de France, combinant l'arc en fer à cheval et les arabesques.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-25T18:57:06+02:00

Bien avant le tournant du millénaire, pendant que les royaumes chrétiens d'Europe étaient encore dans les limbes, les princes omeyyades, chassés de l'Orient par les Abbassides, avaient débarqué en Andalousie avec des troupes berbères et des Yéménites, et avaient édifié un empire autonome allant jusqu'au nord de Tolède. Un empire puissant : le plus grand du monde à l'époque, à côté du chinois. Et riche : la pièce d'or de Cordoue était devenue la principale monnaie pour les échanges. Et tolérant : chrétiens et juifs, considérés comme des dhimmis, des protégés, étaient certes surimposés, mais respectés ; les prêtres continuaient d'officier dans les églises et les rabbis, présents dans la ville depuis la première dispersion d'Israël, six siècles avant la venue du Christ, continuaient d'enseigner dans les synagogues. Les princes musulmans avaient mis en place des institutions très élaborées, contrastant avec le désordre qui régnait au sein de la chrétienté ; leur marine dominait la Méditerranée ; ils construisirent à Tolède les jardins de la Transparente, puis, à Grenade, le palais de l'Alhambra et à Cordoue la plus grande mosquée du monde — copie de celle d'Al-Aqsa qui venait d'être édifiée à Jérusalem —, dont la voûte centrale était soutenue par plus de mille colonnes.

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