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Je m’aperçois qu’il est dur de faire partager un sentiment pour quelqu’un. Aimer une femme, c’est être de tous ses instants, de chacune de ses pensées, de tous ses soupirs, à guetter sa respiration, le moindre de ses gestes, de ses besoins et désirs.C’est vivre au travers d’elle, pour elle. C’est la surprendre à chaque instant d’un geste nouveau, d’un mot qui la chavire, d’une présence qui la nourrit, la grandit, la séduit constamment. L’amour ne souffre pas le repos.Et paradoxalement, aimer une femme, c’est aussi la laisser libre, et elle l’était. L’amour est l’antichambre de la mort. On y entre pour s’y perdre, s’y abandonner volontairement en sachant qu’on s’y détruit d’une si belle façon, que si on pouvait mourir mille fois, on supplierait mille fois de goûter à ses doux supplices.L’amour, c’est le déshonneur de la raison. Et c’est toujours l’amour qui l’emporte. Puis elle est partie. J’ai vu sa voiture s’éloigner, emportant sur sa peau la trace de mes doigts ; et avec elle, en elle, un peu de moi… elle retournait à sa vie, et moi je devais retourner à la mienne. Je suis rentré chez moi. J’ai retrouvé ma femme, mes enfants. Ce jour-là, j’étais bien, j’étais en paix.Certainement, ce ne serait qu’une parenthèse, qu’une portion de rêve. Ça ne devait être que ça.
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