Commentaire de Belami77

Entre Journaliste et écrivain, Olivier Guez, livre avec « la disparition de Josef Mengele » une œuvre entre enquête d’investigation et roman. Ce n’est pas là la moindre des prouesses qui, réussie et surpassée, permet à l’auteur de donner à cet ouvrage, grâce à un récit parfois haletant, une forme de suspens !! Mengele sera-t-il découvert ? Va-t-il se faire prendre ? Ou plutôt, arrivera-t-on à coincer ce criminel de guerre ?

Une œuvre qui aura nécessité, nul n’en doute, un travail colossal de recherches, de lectures, de mises en perspective, de compréhension des contextes politiques d’après-guerre en Allemagne et en Amérique du Sud, d’analyses et finalement de synthèse. La plus grande difficulté étant, à mon avis, de ne pas réécrire, en la forme, ce que déjà nombre d’auteurs, d’historiens le plus souvent, de journalistes, avaient produits avant lui sur le cas abject de Josef Mengele. La forme romanesque lui permet de réaliser ce qui peut être considéré comme une performance !!

Cet ouvrage doit être lu en guise de devoir de mémoire car Joseph Mengele, le médecin maudit et honni d’Auschwitz, ne doit jamais sortir de nos mémoires. Un ouvrage qui n’aura toutefois pas encore levé tous les voiles sur le mystère de sa non-capture : comment la famille de Mengele a-t-elle pu communiquer avec lui et payer sa cavale pendant quarante ans sans attirer l’attention ni être inquiétée ?

Joseph Mengele qui, toute sa vie durant, aura persisté à défendre la nécessité de ses actes. Sans conscience, ni regret, ni remord ! Les propos qu’il tient dans le livre résument tout : « la conscience est une instance malade, inventée par des êtres morbides afin d’entraver l’action et de paralyser l’acteur ». Mengele était un monstre !!