Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 791
Membres
1 013 858

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:43:23+02:00

Mon père tenait une baraque foraine d’oden{3} au bord de l’étang de la Calebasse, dans le parc d’Asakusa. Ma mère étant morte jeune, j’habitais seule avec lui dans un immeuble bon marché. La baraque aussi, nous la tenions tous les deux, et celui avec qui je vis aujourd’hui y passait de temps en temps. Bientôt, j’ai commencé à voir cet homme en d’autres endroits, à l’insu de mon père, et comme je suis tombée enceinte, après bien des complications, nous nous sommes mis en ménage, même si, bien sûr, je n’étais pas légalement sa femme, et mon fils est donc ce qu’on appelle un enfant naturel. Lui, lorsqu’il quittait la maison, n’y revenait pas pendant trois, quatre nuits, ou même pendant un mois entier. J’ignorais où il était et ce qu’il faisait, et quand il rentrait, il était toujours ivre mort, le teint livide, respirant péniblement ; parfois même il me regardait en silence et s’effondrait en larmes, ou bien il se glissait dans mon lit et me serrait contre lui en disant : « Oh, ça ne va pas. J’ai peur. J’ai peur ! Aide-moi ! » Il tremblait alors, et même après s’être endormi il parlait et gémissait dans son sommeil. Le lendemain, il était hébété, comme quelqu’un qui aurait été privé de son âme, puis de nouveau il disparaissait, encore pendant trois ou quatre nuits. Mon mari a deux ou trois vieux amis dans l’édition qui se soucient de mon fils et de moi, nous apportent de l’argent de temps en temps, et grâce à qui nous avons survécu jusqu’à maintenant sans mourir de faim.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:43:17+02:00

Quoi qu’il en soit, comme ce n’était pas un fou rire qui allait me permettre de résoudre cette affaire, j’ai réfléchi un moment, puis j’ai dit à ces deux personnes :

— Écoutez, je vais me débrouiller pour trouver une solution. Je vous prie de patienter une journée avant d’aller à la police, je viendrai vous rendre visite demain.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:43:07+02:00

Cette fois encore, je ne saurais dire pourquoi, j’ai trouvé cette histoire si comique que j’ai pouffé de rire. Sa femme a rougi et esquissé un sourire. Je ne pouvais m’arrêter de rire et, bien que me disant que ce n’était pas correct vis-à-vis de lui, c’était tellement drôle qu’à la fin j’en ai eu les larmes aux yeux. Et soudain j’ai songé que ce vers de mon mari : « le grand éclat de rire d’une fin d’époque », s’appliquait peut-être à ce genre de situation.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:42:55+02:00

J’ai éclaté de rire malgré moi. L’envie m’en avait prise sans que je sache pourquoi. Je me suis retenue tant bien que mal et, me tournant vers la femme, j’ai vu qu’elle aussi riait, la tête baissée. Alors, à son tour, son mari a souri comme à contrecœur.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:42:43+02:00

L’homme puis la femme sont entrés dans le bureau de mon mari et ont semblé avoir le souffle coupé devant le paysage de désolation qui s’offrait à leurs yeux. Les six tatamis étaient à moitié pourris, les panneaux coulissants défoncés en maints endroits, les murs tombaient en lambeaux, le papier éventré exhibait l’armature des cloisons, et le bureau et la bibliothèque – celle-ci complètement vide, en plus – étaient relégués dans un coin.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:42:36+02:00

— En fait, madame, ma femme et moi, nous tenons un petit restaurant près de la gare de Nakano. Nous sommes tous les deux originaires du Jôshû, où j’avais un commerce honorable, mais comme, disons, j’avais un fort penchant pour les plaisirs, j’en ai eu assez de faire des affaires mesquines avec des paysans, et il y a une vingtaine d’années je suis venu à Tôkyô avec ma femme. Nous avons d’abord été embauchés dans un restaurant d’Asakusa où nous étions logés et nourris. Et là, ma foi, même si la vie n’était pas facile tous les jours, nous avons quand même réussi à mettre un peu d’argent de côté. Cela nous a permis, en 1936 je crois, de louer près de la gare de Nakano cette petite maison où nous sommes aujourd’hui, avec une pièce de six tatamis et une autre en terre battue, maison qui ne paye vraiment pas de mine, mais dans laquelle nous avons ouvert un restaurant pour une clientèle modeste, qui n’a guère plus d’un ou deux yens à dépenser pour se distraire. Malgré tout, eh bien, en ne cédant pas au luxe et en travaillant d’arrache-pied, nous avons réussi à nous constituer une réserve assez importante d’eau-de-vie et de gin, si bien que, plus tard, quand l’alcool est venu à manquer, et que les autres établissements fermaient leurs portes, nous avons pu continuer vaille que vaille, sans avoir à changer de métier. Qui plus est, face à cette situation, certains de nos clients fidèles ont été piqués au vif et nous ont apporté leur soutien ; l’un d’entre eux notamment grâce à qui les fonctionnaires de l’armée ont peu à peu pris l’habitude de venir s’amuser chez nous. Quand la guerre contre les Américains et les Anglais a commencé et que les bombardements sont devenus de plus en plus violents, comme on n’avait pas d’enfants sur les bras, on n’a pas éprouvé le besoin d’aller nous réfugier au pays, alors on s’est accrochés à notre commerce en se disant qu’on resterait là jusqu’à ce que notre maison brûle, et on a été bien soulagés de nous en tirer sans dommages lorsque la guerre s’est terminée. Depuis, nous faisons au grand jour le commerce d’alcool du marché noir ; voilà, en quelques mots, ce que nous sommes. Mais, si vous vous en tenez à cela, vous allez peut-être penser que nous sommes des gens chanceux, qui n’ont pas eu à subir beaucoup d’épreuves ; pourtant la vie humaine est un enfer, qui apporte plus de mal que de bien, comme on dit, et c’est tout à fait vrai, un petit bonheur est toujours accompagné d’un malheur plus grand. Celui qui, sur trois cent soixante-cinq jours, connaît une journée sans le moindre souci, ou ne serait-ce qu’une demi-journée, est un homme heureux. Votre mari est venu chez nous pour la première fois en 1944, au printemps il me semble, en tout cas à l’époque où la guerre n’était pas encore complètement perdue ; enfin si, elle l’était presque déjà, mais nous autres, on ignorait tout de la situation réelle, de la vérité des faits si vous voulez, on se disait que dans deux ou trois ans on trouverait un moyen de se réconcilier plus ou moins sur un pied d’égalité. La première fois que M. Ôtani s’est montré chez nous, je crois me souvenir qu’il portait un kimono à motifs en simple coton de Kurumé, avec un manteau jeté sur les épaules, mais il n’y avait pas que lui à s’habiller de cette façon à cette époque, parce que, à Tôkyô, encore peu de gens marchaient dans la rue en tenue de protection antiaérienne, on pouvait généralement sortir dans ses vêtements de tous les jours sans se faire de souci, et c’est pour ça qu’en le voyant on ne s’est pas dit qu’il était négligé ou quoi que ce soit. M. Ôtani n’était pas seul à ce moment-là. Ça me gêne devant vous, madame, mais bon, je vais vous dire les choses telles qu’elles sont : c’est une femme qui a amené votre mari chez nous, en le faisant entrer discrètement par la porte de service. C’est que, en ce temps-là déjà, notre restaurant gardait chaque jour porte close, mais il n’était fermé que de l’extérieur, comme on disait alors, et seuls quelques habitués entraient en catimini par la porte de derrière, et puis ils ne s’installaient pas aux tables de la salle, mais au fond, dans la pièce aux six tatamis, où ils pouvaient s’enivrer à l’abri des regards, dans l’obscurité et sans élever la voix. Or cette femme entre deux âges qui l’accompagnait avait été jusqu’à peu de temps auparavant serveuse dans un bar de Shinjuku, époque où elle nous ramenait des clients de qualité, afin que nous nous en fassions des habitués. Les loups ne se mangent pas entre eux, n’est-ce pas ? Eh bien, c’était ce genre de relations qu’on avait avec elle. Comme elle habitait tout près de chez nous, lorsque son bar a fermé et qu’elle a perdu son travail, elle a quand même continué à nous ramener très fréquemment des hommes qu’elle connaissait, tant et si bien que notre réserve d’alcool diminuait rapidement, chez nous aussi, et croyez-moi, même si vos clients sont de qualité, quand ils deviennent trop nombreux, non seulement ce n’est plus aussi agréable qu’avant, mais ça crée même des problèmes. Pourtant, vu que pendant les quatre ou cinq dernières années elle nous avait amené beaucoup de clients qui jetaient vraiment l’argent par les fenêtres, on lui était redevables et on servait sans rechigner toutes les personnes quelle nous présentait. C’est pour ça que lorsque Aki-chan – c’est comme ça qu’on l’appelle – est arrivée avec votre mari, on ne s’est doutés de rien, on les a conduits dans la pièce du fond comme nos autres clients et on les a servis. Ce soir-là, M. Ôtani a bu gentiment, il a laissé Aki-chan payer l’addition et tous les deux sont repartis par la porte de service, mais, bizarrement, je n’ai jamais oublié son calme étrange et son allure distinguée. Est-ce qu’un démon, quand il pénètre pour la première fois dans une maison, montre une apparence aussi discrète et charmante ? À partir de cette nuit-là, nous avons été complètement ensorcelés par lui. Dix jours plus tard, il entre de nouveau par la porte de derrière, seul cette fois, me sort tout à coup un billet de cent yens – cent yens, rendez-vous compte, c’était une grosse somme à l’époque, ça correspond à deux ou trois mille yens d’aujourd’hui, même plus –, et ce billet, il me le met de force dans la main avec un sourire timide, en me suppliant de l’accepter. Il avait déjà l’air pas mal parti à ce moment-là, mais comme vous le savez certainement, c’est un homme formidablement résistant à l’alcool. Vous le croyez ivre, mais il prend soudain un air sérieux et vous tient des propos tout à fait sensés, et on ne l’a jamais vu tituber, même quand il avait bu comme un trou. C’est aux alentours de trente ans qu’un homme est le plus impétueux et qu’il supporte le mieux l’alcool, pourtant, à ce point-là, c’est rare. Il avait certainement pas mal bu ailleurs ce soir-là, mais ça ne l’a pas empêché d’avaler dix verres d’eau-de-vie coup sur coup chez nous. Il n’ouvrait quasiment pas la bouche, se contentant de sourire avec un air gêné et de hocher évasivement la tête en faisant « Hmm, hmm » quand on lui adressait la parole ; et puis brusquement il a demandé l’heure, s’est levé et, quand je lui ai dit : « Votre monnaie », il m’a répondu d’une voix forte : « Non, ça ira, ça me gênerait », il a ri dans sa barbe, ajouté : « Gardez-la jusqu’à la prochaine fois, s’il vous plaît, je reviendrai » et il est parti. Et voyez-vous, madame, après ça, plus jamais il ne nous a payés ; trois ans durant il s’est moqué de nous en nous baratinant, il a bu tout notre alcool presque à lui tout seul, sans jamais nous donner un sou. Alors, vous ne trouvez pas qu’il y a de quoi être scandalisé ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:42:28+02:00

C’était un homme au visage rond, qui devait avoir dépassé les cinquante ans et portait un manteau descendant jusqu’aux genoux. La femme, quant à elle, âgée d’une quarantaine d’années, était petite, mince et fort bien habillée.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:42:13+02:00

Un grand canif brillait dans la main droite de mon mari. Ce couteau, il y tenait beaucoup et le rangeait, je m’en suis souvenue, dans le tiroir de son bureau. C’était donc certainement ce que je l’avais entendu chercher quand il était revenu à la maison, et il avait dû le mettre dans sa poche parce qu’il prévoyait déjà ce qui allait se passer.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-04T18:42:10+02:00

Cela non plus, ce n’était pas banal. Notre garçon aura quatre ans cette année, pourtant, peut-être parce qu’il est sous-alimenté, à cause de l’alcoolisme de mon mari, ou bien d’une maladie qu’il aurait attrapée, il est plus chétif qu’un enfant de deux ans, il tient même à peine sur ses jambes, et quant à parler, c’est tout juste s’il est capable de bredouiller « agaga » ou « nan nan », au point qu’on peut se demander s’il n’est pas idiot. Un jour, je l’avais emmené aux bains publics, mais quand je l’ai déshabillé, il était si malingre tout nu dans mes bras que ça m’a fait mal au cœur de le regarder et que j’en ai pleuré devant tout le monde. Et puis il a tout le temps des problèmes de digestion, cet enfant, de la fièvre, mais mon mari n’étant presque jamais à la maison, j’ignore ce qu’il en pense. Lorsque je lui dis que notre fils a de la fièvre, il me répond : « Ah oui ? Tu devrais peut-être l’emmener chez le médecin », il enfile son manteau d’un air affairé et part je ne sais où. Mais moi, je n’ai pas d’argent pour aller chez le médecin, alors tout ce que je peux faire c’est m’allonger à côté de lui et lui caresser la tête en silence.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Csirene 2016-09-08T20:52:21+02:00

1

La porte d’entrée s’est ouverte brutalement, et ce bruit m’a réveillée, mais comme ce ne pouvait être que mon mari qui rentrait ivre mort à la maison, je n’ai rien dit et suis restée couchée.

Il a allumé l’électricité dans la pièce d’à côté et, tout en soufflant épouvantablement, il a ouvert et fouillé un moment les tiroirs de son bureau et de la bibliothèque, cherchant apparemment quelque chose, puis il y a eu un bruit sourd, comme s’il s’était laissé choir par terre, et alors je n’ai plus entendu que sa respiration saccadée.

— Te voilà, lui ai-je dit, toujours au lit, en me demandant ce qu’il faisait. Tu as dîné ? Il y a des boules de riz froides dans le garde-manger si tu veux…

— Ah, merci, a-t-il répondu avec une gentillesse inhabituelle. Comment va le petit ? Il a toujours de la fièvre ?

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode