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-Pourquoi fait-il cela? Il n'est pas content de nous?
Haussement d'épaules.
-Il veut un tigre du tonnerre, Akihito.
-Ouais, et moi je veux une femme qui sache toucher ses oreilles avec ses chevilles, préparer un repas convenable et garder ses avis pour elle. Mais ça non plus, ça n'existe pas!
Masaru grogna lorsqu'Akihito le changea d'épaule.
-Tu te sens mieux maintenant? demanda Yukiko, les bras croisés. Tu t'es bien défoulé?
-On ne peut pas chasser un animal qui n'existe pas, Yukiko.
-Tu penses que je ne le sais pas?
-Et que crois-tu qu'il arrivera si nous décevons Yoritomo-no-miya? (Le géant ponctuait ses questions de grands gestes avec sa main libre.) Que crois-tu qui nous attendra lorsque nous reviendrons les mains vides? L'ordre que Masaru commette le seppuku, pour commencer. Tu veux regarder ton père s'éventrer? Et va savoir ce qu'il fera à nous autres...
-Tu pourrais peut-être faire part de ce que tu ressens au shogun lui-même. Je suis sûre qu'il comprendra.
Afficher en entier— JE NE TE DOIS RIEN, ENFANT-SINGE. RETOURNE À TA CROÛTE.
— Croûte ?
— FOURMILIÈRE. NID DE BOIS ET DE PIERRE QUI CRACHE DU POISON DANS MON CIEL.
— Nous les appelons « villes ».
— CROÛTES. CHANCRES SUR LA TERRE. VOUS ÊTES INFECTÉS.
— Si tu me laisses seule ici, je vais mourir.
— PAS MON PROBLÈME. DETTE ACQUITTÉE. DES MILLIONS COMME TOI. UN DE MOINS, PEU IMPORTE. BON DÉBUT.
Afficher en entier_ Buruu, ils sont en train de mourir. Il faut les aider!
L'arashitora ne répondit pas, le regard rivé sur le carnage qui se déroulait en bas. Yukiko passa la main sur son ventre, cet endroit auquel elle ne s'autorisait pas à penser. A l'aide du Sçavoir, elle sentit leur chaleur. Elle résista à l'envie de faire demi-tour.
_ Mon frère, j'ai besoin de toi à mes côté. De notre côté. Maintenant, plus que jamais.
Buruu soupira. La lumière basse se réflétait sur le métal de ses ailes, sur le verre polarisé de ses lunettes et sur les guildiens qui se battaient en bas.
_ ET COMMENT POURRAIT-IL EN ALLER AUTREMENT?
Et ils se laissèrent tomber vers le sol comme une pierre.
Afficher en entierYukiko recula, Buuru baissa la tête et griffa les dalles de ses serres. Elle sentait se rassembler autour de lui des courants d'électricité statique, comme un vrombissement à peine audible qui lui faisait dresser le poil, et une odeur d'ozone emplissait l'air. Le tigre de tonnerre étendit ses ailes, fit craquer les pistons de ses prothèses d'ailes qui frissonnaient tandis que de petits éclairs parcouraient ses plumes coupées. Le monde se tut lorsqu'il se cabra sur ses pattes arrières. Yukiko serra les dents et se couvrit les oreilles. Buuru fit claquer ses ailes l'une contre l'autre, faisant naître les notes assourdissantes du chant de Raijin.
Il était écrit dans les vieilles légendes que les arashitora étaient les enfants du dieu du tonnerre, Raijin. Et pour les marquer comme siens, leur père leur avait donné des ailes à la mesure de son pouvoir. Yukiko avait pensé qu'il s'agissait d'un mythe avant de le voir de ses propres yeux, la nuit où Buuru avait failli embraser l'Enfant du Tonnerre en plein ciel.
Afficher en entier- Seul le shogun et ses samouraïs sont autorisés à porter des armes plus longues qu’un couteau. (Yamagata souleva ses lunettes pour hausser un sourcil interrogateur en direction d’Akihito.) Est-ce que la perspective d’une mort par démembrement vous attire, chasseur ?
- C’est un cadeau, répondit Akihito sans lever la tête. De shogun Kaneda lui-même.
- Offert au Renard Noir à ses compagnons après la grande chasse, Yamagata-san, précisa Kasumi. Le jour où le shogun et nous avons traqué la dernière nagaraja de Shima à travers les marais de Renshi, avant de l’achever.
- La mère des vipères, dit Yamagata en caressante sa barbichette. Le dernier yokaï noir. A quoi ressemblait-t-elle ?
- Six mètres de long. Femme jusqu’à la taille, serpent en bas. Chevelure de serpents vivants, peau de jade clair, des yeux dans lesquels plus de cents hommes se sont perdus. Elle était belle, conclut Kasumi en secouant la tête. Belle et terrible.
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