Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 908
Membres
1 014 229

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode


Extrait

Tout en se disant que la génétique semblait favoriser injustement le physique de certaines familles, elle se força à cesser de les passer en revue et à revenir à son livre. Trois fois déjà qu’elle relisait la même page sans en avoir compris un traître mot… Elle fronça les sourcils, énervée après elle-même. Non, elle ne retomberait pas dans le piège. Une fois lui avait suffi. Pour affermir sa résolution, elle s’autorisa à entrouvrir la porte sur la souffrance qu’elle cachait soigneusement, passa en revue son ego dévasté qu’elle avait tant de mal à reconstruire, sentit à nouveau flamber la haine et la colère, et lorsqu’ils la dépassèrent, elle put les ignorer avec un magnifique sang-froid.

Peut-être n’aurait-elle pas réussi si elle avait su que l’intégralité de la bande l’avait remarquée dès qu’ils étaient arrivés à proximité du coin qu’elle occupait depuis le matin. Paradoxalement, si elle avait levé les yeux comme les autres, ils ne lui auraient pas prêté une attention particulière. Mais seule de toute la plage, elle les ignorait, et de ça, ils n’avaient pas l’habitude…

Duncan, le charismatique leader, avait été le premier à l’apercevoir, petite silhouette cachée derrière ses longs cheveux. Intrigué par son indifférence apparente, il avait attendu quelques instants avant de gratifier son second d’un coup de coude dans les côtes :

« Aymeric…

-Quoi ?

-La fille, là-bas… Elle nous ignore pour de vrai ou elle fait semblant pour qu’on la remarque ?

-Quelle fille ? Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, il y en a pas mal, des filles, ici.

-Oui, mais il n’y en a qu’une seule en train de lire. »

A son tour, l’athlète aux yeux gris avait aperçu Yseult, et il avait levé un sourcil surpris :

« Je crois bien qu’elle nous ignore…

-Qui nous ignore ? »

Aloys venait d’entendre la dernière phrase prononcée par son cousin, ce qui avait piqué au vif sa curiosité. D’un geste du menton, Aymeric lui désigna la jeune femme, toujours concentrée sur sa lecture.

« Vexant, ça ! commenta Ciaran en se rapprochant et en passant machinalement la main dans ses cheveux châtain, ça va porter un coup à notre réputation.

-Pour une fois, tu as raison, lança Aydan, un sourire mi-figue, mi-raisin aux lèvres, qui eût cru que tu savais réfléchir… ?

-On t’a sonné, toi ? grommela l’interpelé en gratifiant son voisin d’une bourrade qui aurait jeté un homme normal à terre mais qui fit à peine vaciller son voisin.

-Alors lançons la chasse, les gars, les interrompit Faolan, le premier qui attire son attention gagne le droit de la mettre dans son lit sans que les autres interviennent, OK ?

-Ouh… tu as de la chance que les filles ne soient pas là, siffla Aloys, elle t’arracherait tes bijoux de famille avec un couteau rouillé pour te les faire avaler tous crus !

-Justement, elles ne sont pas là, rétorqua Faolan, qui me suit, alors ? »

Les sourires entendus qui s’échangèrent valaient toutes les réponses du monde. Duncan leva les yeux au ciel de l’air indulgent d’un grand frère qui voyaient ses petits frères s’amuser. Aymeric fut le seul à visiblement se renfrogner, et ses yeux gris devinrent encore plus sombres et plus froids. Aloys jeta un regard à son cousin, parut sur le point de parler, puis se ravisa et rejoignit les autres. Sûrs de leur séduction, les jeunes gens passèrent devant Yseult en continuant à se chamailler pour rire. Ils dégageaient un véritable torrent de séduction et d’érotisme, et plus d’une fille s’était carrément retournée pour les dévisager, cherchant par tous les moyens à attirer leur attention. Concentrés sur leur pari, ils les ignoraient. Ils s’arrêtèrent à quelques pas d’Yseult et commencèrent à retirer leurs jeans. Leurs mouvements étaient naturellement empreints d’une grâce féline tandis qu’ils dévoilaient peu à peu leur anatomie, en un numéro qui imitait à merveille celui d’une troupe de stripteaseurs. Numéro destiné à Yseult… qui, à leur intense stupéfaction, ne leva pas les yeux de son livre. Pourtant elle les avait vus, et elle aurait menti en disant que les voir se déshabiller pour apparaître en maillot de bains la laissait indifférente, mais elle s’était promis de faire comme s’ils n’existaient pas, et elle avait bien l’intention de tenir cette promesse. Elle inclina un peu plus la tête pour se dissimuler davantage derrière l’écran de ses cheveux, ce qui l’empêcha de remarquer les regards mi- surpris, mi- vexés que les jeunes gens se jetèrent les uns aux autres. Décidant d’employer une méthode plus énergique pour se faire remarquer, Faolan feignit de jeter son jean trop loin, ce qui le fit atterrir sur le parasol d’Yseult à la place des rochers où les autres avaient posé le leur. Prise par surprise, la jeune femme sursauta, leva les yeux… et se retrouva face au sourire ravageur de Faolan, qui s’était agenouillé devant sa serviette :

« Désolé, fit-il en braquant ses yeux bleu glacier dans les siens, je crois que j’ai surestimé ma force…

-Et ta modestie, tu la surestimes aussi ? Je veux juste avoir la paix, OK ? »

Les mots avaient jailli tout seuls, sans qu’Yseult ne les prémédite une seule seconde, et elle fut tout aussi surprise que son vis-à-vis. Un instant déconcerté, Faolan ne tarda pas à se reprendre et reprit d’une voix caressante :

« Allons, il fait trop beau pour rester sous un parasol… Viens plutôt t’amuser avec nous… 

-On n’a peut-être pas la même définition du mot s’amuser… En ce qui me concerne, lire me convient très bien. Et je ne suis pas réputée pour être sympa quand on m’empêche de lire. 

-Lire, on peut le faire dans un fauteuil ! La plage, c’est fait pour s’amuser, rencontrer des gens.

-Qui te dit que j’ai envie de rencontrer des gens ?

-Personne n’aime rester seul.

-Moi si.

-Oh, allons… Ne me fais pas croire ça…

-Mieux vaut être seul que mal accompagné.

-Aucune fille ne s’est jamais plainte de ma compagnie… »

L’alarme qui s’était tue retentit à nouveau dans la tête d’Yseult, plus puissante que jamais. Elle revit soudain Charles, son ex-petit ami, Charles qui avait feint durant des mois d’être amoureux d’elle, Charles qui lui tenait le même genre de propos suffisants, Charles qui l’avait trahie de la plus ignoble des façons, s’était moqué d’elle en compagnie de ces filles super sexy avec lesquelles il la trompait sans vergogne, la traitant de petite intellectuelle sans attraits et mal fagotée, juste bonne à lui faire la popote et à s’occuper de sa lessive. Charles qui avait quand même fait une drôle de tête lorsque ses possessions avaient volé par la fenêtre de l’appartement d’Yseult et qu’il avait trouvé les serrures changées. Car si elle avait été trop confiante, la jeune femme n’était pas pour autant faible, et ses colères étaient en général dévastatrices.

Et là, soudain, sur cette plage jusque-là si tranquille, la rage et l’humiliation revinrent en force. Le discours de Faolan lui rappelait celui de Charles, et avant qu’elle ne prenne conscience de ce qu’elle faisait, elle leva la main et le gifla avec toute la violence dont elle était capable :

« Dans "je veux juste avoir la paix", qu’est-ce que tu ne comprends pas, exactement ? Je suis venue ici pour être tranquille, et je n’ai vraiment, vraiment pas envie de tailler une bavette avec le premier bellâtre qui passe ! »

Le sang battait à ses tempes lorsqu’Yseult se leva. Aveuglée par la fureur, elle rassembla ses affaires avec brusquerie, les jeta n’importe comment dans son sac et s’éloigna à grands pas, laissant sur place un Faolan interdit, qui n’avait même pas eu le réflexe de porter la main à sa joue brûlante. Elle entendit cependant une voix crier au jeune homme :

« Râteau ! »

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode