Extraits

EXTRAIT :

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Faes pour Tous - La Meute de Cloverleah 6 de Lisa Oliver

"— Ils ont accepté de devenir des membres de notre groupe. Ils prévoient de vivre ici, avec toi et ils ont appris l’importance d’une meute pour des loups-garous, ajouta Griff, toujours aussi tranquillement.

Jax était si estomaqué qu’il resta silencieux. Il était incrédule, tentant de digérer les paroles de Griff. Il ne pensait pas que, de toute l’histoire des Faes, l’un d’entre eux ait délibérément choisi de vivre au sein d’une meute. Dans les rares cas d’unions mixtes dont Jax avait entendu parler au cours de sa longue vie, le partenaire non-Fae avait toujours abandonné sa vie afin de suivre ses compagnons. Il n’aimait pas la lueur d’espoir qui prenait naissance dans sa poitrine. Il était peut-être nerveux autour des hommes de Cloverleah, toutefois, il ne voulait pas quitter la meute et si les Faes étaient prêts à rester en tant que membres…

— Oui, eh bien, comment cela va-t-il marcher lors des courses de la meute ? dit-il sèchement, sa colère masquant son espoir. Ou lorsque nous aurons à nous transformer pour nous battre ? Ils vont juste s’enfuir, ou disparaître au premier signe de problèmes. Je ne sais pas pourquoi Kane a pris la peine de le leur proposer. Ils ne sont même pas assez intéressants pour devenir des membres.

— Pendant les trois jours où tu te terrais ici, reprit Diablo, et désormais il y avait une pointe de colère dans sa voix, tes compagnons sont restés à la maison pour apprendre tout ce qu’ils pouvaient sur les manières de faire des loups-garous, parlant avec nous tous, disant combien ils avaient besoin d’ajuster leurs attitudes, et ils n’ont absolument pas menti quant à la façon dont ils pensaient que les choses devaient être. Ils savent désormais que tu es leur égal, en tous points, et ils désirent simplement que tu leur accordes une deuxième chance. Tu ne peux pas leur en vouloir pour la manière dont ils ont été élevés. Tu sais comment leurs vies auraient été. Tu ne peux pas leur reprocher qui ils sont.

Toute la rage et la frustration que Jax avait éprouvées à l’égard de ses compagnons et de ses amis disparurent avec les paroles simples de Diablo. Son ami avait raison, ainsi que Griff. Les Faes étaient élevés afin de se comporter d’une certaine manière, tout comme lui, avant sa transformation. Et s’ils prenaient la peine d’essayer et de changer leur façon d’agir, alors Jax ne devrait-il pas faire la même chose ? Bordel de merde ! C’était tellement difficile. Jax avait refusé d’accorder la moindre attention à sa moitié Fae, sa famille ou n’importe quel autre Fae, depuis qu’il avait été banni, après sa puberté.

— Peut-être que cela ne ferait pas de mal de leur faire connaître ta version de l’histoire, ajouta doucement Griff. Je ne sais pas ce que tu as dû supporter quand tu étais jeune, mais j’ai cru comprendre que tu as été élevé parmi les Faes, du moins, jusqu’à ce que tu te transformes. Tu as certainement appris, depuis que tu es à Cloverleah, que ce n’est pas la famille dans laquelle tu es né qui est la plus importante dans ta vie. C’est celle que tu t’es créé, avec des gens que tu peux apprécier. Un loup-garou aimera toujours son compagnon destiné et si tu leur laisses une chance, je suis certain que tes partenaires t’aimeront en retour.

L’amour. C’était un concept qui lui était tellement étranger qu’il faillit éclater de rire, cependant il sentait, au plus profond de lui, que Griff se montrait sincère. Quand Jax avait été chassé de chez lui, il avait fermement réprimé son côté Fae, n’ayant même jamais admis l’être à moitié. Bien que sa vie aurait pu être beaucoup plus facile parfois, s’il avait eu recours à la magie, Jax s’était farouchement tenu à sa résolution, favorisant son côté métamorphe. S’il devait embrasser sa véritable nature désormais, alors il avait besoin d’aller retrouver les hommes avec qui il était censé passer le reste de sa vie afin de leur parler."

— Aucun de ces hommes n’a de problème à montrer son amour pour leur moitié, dit Fafnir, avec une pointe d’émerveillement dans la voix.

— C’est la manière de faire des loups, expliqua doucement Jax, le tirant jusqu’à ce qu’il soit dans ses bras. Nous partons au combat, effrayés parce que nos compagnons sont avec nous, mais fiers qu’ils se battent à nos côtés. Je suis maladivement inquiet parce que tu as insisté pour m’accompagner, toutefois, je suis fier que tu te dresses pour moi et pour notre meute.

Spoiler(cliquez pour révéler)— Toi et moi, nous n’aurons plus jamais de relations sexuelles ensemble, à moins que notre troisième en fasse partie, déclara-t-il, avançant vers une armoire, sortant son manteau préféré. En fait, précisa-t-il, se tournant face à Aelfric qui était toujours assis, complètement nu sur le lit, je ne veux pas être auprès de toi pour l’instant. Ce que tu as fait à Jax est impardonnable. Cet homme devait faire partie de nous et je le voulais pour nous. Mais tu m’as tout enlevé : mon rêve de vivre au sein d’une triade ; mon rêve d’avoir une maison avec mes deux compagnons. Bon sang, je me fous d’avoir à vivre en tant qu’humain. J’aime l’idée d’apprendre à conduire et de ne pas être aussi dépendant de notre magie. Ce que j’appréciais le plus, poursuivit-il, sa voix baissant d’un ton, alors qu’il se penchait par-dessus le pied du lit, c’était l’idée que, pour une fois, dans toute ma putain de longue vie, j’avais quelqu’un qui voulait prendre soin de moi. Jax était cette personne et tu as tout foutu en l’air. Tu es égoïste, Aelfric, égoïste et creux, si foutrement vil que tu as réussi à me couper le souffle. Je n’aurais jamais cru que tu étais comme ça ! Cependant, je refuse de rester dans les parages pour revoir ce côté de ta personnalité.

Tobias était grand et élancé, autant que pouvait l’être un loup-garou, bien que Jax ait senti que l’homme au beau visage possédait une force certaine. Comme la plupart des métamorphes, Tobias avait de longs cheveux foncés, qu’il gardait attachés avec un lien en cuir et argent, à la base de sa nuque. Des traits fins, un bouc bien taillé entouraient des lèvres rouges et les plus beaux yeux verts que Jax ait vus depuis longtemps, complétaient l’image. Lorsqu’il lui avait serré la main, il avait eu l’impression d’une force pure et d’un manque total de duperie qu’il aimait, bien que le regard de prédateur dont il avait gratifié Aelfric et Fafnir ne l’ait pas réjoui outre mesure.

Jax n’avait pas pris le temps, depuis qu’il s’était réveillé, pour évaluer combien il se sentait différent intérieurement, et il profita de l’instant pour vérifier comment allait son esprit loup. Il était endormi. Il semblerait que leurs accouplements de la veille avaient épuisé son autre moitié, ou peut-être que c’était simplement le fait que son animal se sentait suffisamment détendu pour la première fois de leur existence. Jax n’avait jamais réalisé auparavant, à quel point il était toujours tendu, jusqu’à ce que la sensation ait disparu. Le sentiment était bizarre, mais plutôt agréable. Il avait l’impression d’être complet et savait que c’était Fafnir et Aelfric qu’il devait remercier pour ça.

L’autre point qui était différent, c’était que sa magie bourdonnait désormais en lui comme un courant électrique sous stéroïdes. Jax ne lui avait jamais accordé beaucoup d’attention, et lorsqu’il avait senti cette vibration la nuit précédente, il avait mis ça sur le compte de sa magie répondant à la présence de ses compagnons. Toutefois, maintenant qu’il écoutait ce que son corps lui disait, il semblerait qu’elle ait été pleinement rechargée grâce à ses unions et qu’elle avait grand besoin d’une voie d’évacuation. Un autre sentiment nouveau.

Eh bien, mon ange sombre avait raison sur ce point, pensa Jax. Son loup ne voyait pas de raison d’hésiter à prendre ses deux compagnons, à les réclamer, les garder près de lui et les protéger pour toujours. Honnêtement, il ne comprenait pas ce qu’il avait bien pu faire de bien dans sa vie pour mériter deux hommes parfaits et magnifiques, rien que pour lui, cependant, Jax savait qu’il serait fou de les laisser partir. Et Jax Cooper n’était pas un idiot. Il était temps de laisser ses instincts lupins prendre le dessus et de revendiquer Aelfric et Fafnir, de manière permanente. S’il faisait une erreur… eh bien, il pourrait toujours s’inquiéter des conséquences plus tard.

Alors, écoutez attentivement : si jamais j’entends encore une fois, que l’on se réfère à Dean en tant que meuble, que quelqu’un cherche à le négocier ou qu’il soit utilisé en guise de paiement d’une indemnisation, je vous tuerai personnellement, tous les trois, ainsi que vos gardes à l’extérieur. Dean est là où il veut être, où le Destin l’a guidé. Je défierai chaque métamorphe de l’existence pour lui offrir ce droit de choisir et chaque homme présent dans cette pièce en fera de même. Approchez-vous de Dean, ne serait-ce qu’une fois encore, et vous risquez de déclencher une énorme guerre de meutes, de celle que vous n’avez jamais vue.