Extraits

— Pourquoi portez-vous toujours le noir ?

— Je suis en deuil de ma vie.

L'amour sans aucun espoir ça n'existe pas, jamais, que dans les romans. Ce qu'il faut, c'est ne pas faire de l'attente de l'amour le but de votre vie, attendre éternellement qu'il arrive. Si l'amour pousse dans ton coeur, arrache-le. On a promis de nommer mon mari dans un autre district. Une fois loin, j'oublierai. J'arracherai ça jusqu'aux racines.

Je suis une mouette. Non, ce n'est pas ça... Vous vous souvenez, vous avez tiré une mouette ? Survient un homme, il la voit, et, pour passer le temps, il la détruit... Un sujet de petite nouvelle... Ce n'est pas ça... (Elle se passe la main sur le front.) De quoi est-ce que je ?... Je parle de la scène. Maintenant, je ne suis déjà plus... Je suis déjà une véritable actrice, je joue avec bonheur, avec exaltation, la scène m'enivre et je me sens éblouissante. Et maintenant, depuis que je suis ici, je sors tout le temps marcher, je marche et je réfléchis, je réfléchis et je sens que, de jour en jour, mes forces spirituelles grandissent... "

J'ai pris ma décision: j'arracherai cet amour de mon cœur, avec les racines je l'arracherai.

Où que se portent mes yeux partout m'apparaît votre visage, ce sourire tendre qui brillait pour moi dans les meilleurs années de ma vie...

Je sais maintenant, je comprends, Kostia, que dans notre métier, artistes ou écrivains, peu importe, l’essentiel n’est ni la gloire ni l’éclat, tout ce dont je rêvais, l’essentiel, c’est de savoir endurer. Apprends à porter ta croix et garde la croyance

Les gens sans talent mais prétentieux n'ont pas d'autres ressources que de nier les talents véritables.

Vous avez trouvé votre voie, vous savez où vous allez, mais moi, je flotte encore dans un chaos de rêves et d'images, et j'ignore pour qui et pourquoi j'écris. Je n'ai pas la foi et je ne sais pas quelle est ma vocation

il me semble que j'aurais été plus heureux si ma mère avait été une femme ordinaire

Comme c'est étrange de voir pleurer une actrice célèbre, et pour une raison pareille ! Et qu'un écrivain connu, l'idole du public, dont on parle dans les journaux, dont on vend les portraits, dont les oeuvres sont traduites à l'étranger, passe ses journées à pêcher et se réjouisse quand il a pris deux goujons, comme c'est étrange ! Je croyais que les gens célèbres étaient fiers, inaccessibles, qu'ils méprisaient la fouie, qui place au-dessus de tout la noblesse et la fortune, et qu'ils se vengeaient d'elle, grâce à leur gloire et à l'éclat de leur nom. Mais non, je les vois pleurer, aller à la pêche, jouer aux cartes, rire et se fâcher comme tout le monde...