Ajouter un extrait
Liste des extraits
Ben oui, j'aurais voulu être grande pour être une froide, une dédaigneuse, une snob, le genre qui fait tourner les hommes en bourrique rien qu'en se taisant. Vu mon gabarit, faut que je me résolve à me montrer joyeuse, enjouée, pétillante, bonne fille quoi ! Ça aurait été moins fatigant d'être une salope. Seulement, il faut le physique en conséquence.
Les deux hommes éclatèrent de rire.
Afficher en entierLes animaux se mangent mais ils ne se font pas la guerre. Depuis le début du conflit, il comptabilisait ce qui différenciait les hommes des bêtes ; pour l'instant, il avait trouvé le tabac, l'alcool et la guerre. Trois manières de se tuer plus vite. Au fond, l'homme se distinguait de l'animal par une impatience de la mort.
Afficher en entierTout était cérémonie, rituel, formalité. Hitler s’était coupé du moindre contact humain. Il régnait. Il dominait. Il n’en était pas heureux, il en était satisfait car le monde avait été créé pour fonctionner ainsi avec lui comme centre.
Heureux? Quel drôle d’idée! Est-ce que le soleil est heureux?
Afficher en entierL'erreur que l'on commet avec Hitler vient de ce qu'on le prend pour un individu exceptionnel, un monstre hors normes, un barbare sans équivalent. Or, c'est un être banal. Ce pourrait être toi, ce pourrait être moi. Qui sait d'ailleurs si, demain, ce ne sera pas toi ou moi ? Qui peut se croire définitivement à l'abri ? À l'abri d'un raisonnement faux, du simplisme, de l'entêtement ou du mal infligé au nom de ce qu'on croit le bien ?"
Afficher en entierY aurait-il des guerres s'il n'y avait pas de nations ? Que faisons-nous ici ? Parce qu'un Serbe a tué un Autrichien, l'Allemand et l'Autrichien font la guerre au Français, à l'Anglais, à l'Italien, à l'Américain, au Russe. Tu peux m'expliquer ça autrement que par une logique de haine ? Le nationalisme est une névrose fatale, et il devient une psychose irréversible lorsqu'il vire au patriotisme. Si tu admets le principe de la nation, tu admets le principe d'un état de guerre permanent."
Afficher en entierÉlevé par sa mère dans le respect des autres, Hitler avait appris à mépriser les antisémites. Il n'avait jamais jugé les gens en fonction du fait qu'ils étaient juifs ou non ; d'ailleurs il ne les repérait pas. À la lecture d'Ostara, il avait fait plus qu'éprouver à nouveau ce mépris du racisme engendré par les siens, il avait ressenti de l'indignation. Il se sentait personnellement visé par les violences de Liebenfels : les blonds supérieurs aux bruns ! Alors il fallait qu'Hitler aussi subît une vasectomie et fût déporté on ne sait où... Quel dangereux tissu d'insanités !"
Afficher en entierWagner, comme toujours, le combla au-delà de ses espérances. Hitler n'écoutait pas cette musique, il l'aspirait, il la buvait, il s'y baignait. Les flots harmonieux des cordes et des bois le submergaient par vagues successives, il s'y roulait, il s'y perdait mais, vigilantes, endurantes, lumineuses, les voix jouaient le phare, au loin, qui guide les navires en perdition. Hitler connaissait tous les mots par cœur, il se grisait de cette noblesse, de cet héroïsme, il se ressourçait à cette vaillance."
Afficher en entierHeureux ? Quelle drôle d'idée ! Est-ce que le soleil est heureux ?
Afficher en entier"Hitler aimait la guerre parce qu'elle l'avait soulagé de tous ses problèmes. Elle lui donnait à manger, à boire, à fumer, à dormir, à penser, à croire, à aimer, à détester. Elle avait pénétré tout son être, corps et âme. Elle l'avait déchargé de lui-même, de ses insuffisances, de ses doutes. Elle lui avait procuré une raison de vivre, et même une raison de mourir. Hitler adorait donc la guerre. Elle était devenue sa religion. "
Afficher en entier_ Nous devons reprendre immédiatement les travaux à Berlin. Préparez un décret. Soyons clair, Speer, Paris est plus majestueux que Berlin et c'est intolérable. Au travail! Quand nous aurons fini Berlin, Paris ne sera plus qu'une ombre, une vitrine de musée, un souvenir archéologique, un ornement obsolète qui témoignera d'une époque dépassée, quelque chose comme une ville italienne...
_ Vous avez raison, mon Führer. Vous êtes un protecteur des arts et des artistes.
_ Je m'étais demandé, il y a quelques jours, si je ne devais pas détruire Paris. J'ai renoncé à cette idée. C'est en faisant Berlin plus beau que nous allons réellement anéantir Paris.
Afficher en entier