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– Vous prenez de grandes libertés, monsieur Holmes ! En cinquante années de vie officielle, je ne me souviens pas d'une audace analogue. Je suis fort occupé, monsieur, engagé dans des affaires importantes, et je n'ai ni le goût, ni le temps de plaisanter stupidement. Je tiens à vous dire, monsieur, que je n'ai jamais cru en vos facultés, et que j'ai toujours considéré que l'affaire aurait été bien mieux menée par la police régulière. Votre comportement confirme toutes mes conclusions. J'ai l'honneur, monsieur, de vous souhaiter le bonsoir.
Afficher en entier– Merci !
D'un bond, Holmes avait sauté du fauteuil du mannequin et s'était emparé du précieux joyau. Il le tenait dans une main et de l'autre il pointait un revolver vers la tête du comte. Les deux bandits reculèrent, stupéfaits. Avant qu'ils se fussent repris, Holmes avait sonné.
Afficher en entier– … Quant à Holmes, poursuivit-il, nous pouvons le mystifier assez facilement. Cet imbécile ne nous fera pas arrêter s'il peut récupérer la pierre. Hé bien ! nous lui promettrons qu'il aura la pierre. Nous le mettrons sur une fausse piste, et avant qu'il s'aperçoive que la piste est fausse, la pierre sera en Hollande et nous au diable !
Afficher en entier– Je m'en doute, fit Holmes. Je peux même vous assurer que plus la soirée avancera, moins vous vous sentirez d'humeur riante. Maintenant, écoutez-moi, comte Sylvius ! Je suis un homme fort occupé et je ne peux pas perdre de temps. Je vais dans ma chambre. Je vous prie de vous considérer ici comme chez vous en mon absence. Vous pourrez expliquer la situation à votre ami sans être gêné par ma présence. Je vais attaquer la barcarolle d'Hoffmann sur mon violon. Dans cinq minutes, je reviendrai pour entendre votre réponse définitive. Vous avez bien saisi l'alternative, n'est-ce pas ? Ou vous, ou la pierre.
Afficher en entier– Il ne sert de rien de chatouiller votre revolver, mon ami ! dit-il d'une voix calme. Vous savez pertinemment que n’oserez pas l'utiliser, même si je vous laissais le temps de tirer. Ce sont des instruments malpropres et bruyants, comte, les revolvers ! Tenez-vous-en plutôt aux fusils à vent. Ah ! je crois que j'entends le pas de fée de votre estimable partenaire.
Afficher en entier– J'ai le cocher qui vous a conduit à Whitehall et le cocher qui vous a ramené. J'ai le commissionnaire qui vous a vu près de la vitrine. J'ai Ikey Sanders, qui a refusé de le débiter pour vous. Ikey a mouchardé : la partie est terminée.
Les veines se gonflèrent sur le front du comte. Ses mains brunes, poilues, se crispèrent sous l'effet d'une violente émotion contenue. Il essaya de parler, mais les mots ne se façonnèrent pas dans sa bouche.
Afficher en entierCe fut donc dans une pièce vide que Billy, quelques instants plus tard, introduisit le comte Sylvius. Le célèbre chasseur, sportsman et homme du monde, était gros, basané, pourvu d'une formidable moustache noire qui protégeait une bouche cruelle aux lèvres minces et que surplombait un long nez recourbé en bec d'aigle. Il était bien habillé mais sa cravate brillante, son épingle étincelante, ses bagues flamboyantes produisaient trop d'effet. Quand la porte se referma derrière lui, il inspecta les lieux d'un regard farouche, perçant, comme s'il soupçonnait un piège dans chaque meuble. Il sursauta violemment quand il vit la tête impassible et le buste de la robe de chambre qui émergeaient du fauteuil devant la fenêtre. D'abord sa figure n'exprima que de la stupéfaction. Puis la lueur d'un espoir horrible éclaira ses yeux sombres, meurtriers. Il jeta un regard rapide autour de lui pour être sûr qu'il n'y avait pas de témoin ; et puis, sur la pointe des pieds, sa lourde canne à demi levée, il s'approcha de la silhouette immobile. Il était en train de se ramasser pour prendre son élan et frapper quand une voix froide, sardonique, l'interpella par la porte ouverte de la chambre à coucher.
Afficher en entier– Ma foi, peut-être ! Je l'ai suivi jusqu'à la boutique du vieux Straubenzee. Straubenzee a fabriqué un fusil à vent, un très joli joujou je crois, et j'ai tout lieu de penser que ledit fusil est placé dans la fenêtre d'en face à l'heure actuelle. Avez-vous vu le mannequin ? Bien sûr, Billy vous l'a montré ! Hé bien ! il peut recevoir à tout moment une balle dans sa magnifique tête. Ah ! Billy, qu'y a-t-il ?
Afficher en entier– Le sens limité de l'humour qui m'est imparti pourrait, je vous assure, engendrer de meilleures plaisanteries que celle-là. Mais en attendant ma mort, un peu de confort n'est pas interdit, n'est-ce pas ? L'alcool est-il prohibé ? Le gazogène et les cigares sont à leur vieille place. Ah ! laissez-moi vous regarder assis une fois de plus dans votre fauteuil préféré ! Vous n'avez pas appris, j'espère, à mépriser ma pipe et mon lamentable tabac ? C'était pour remplacer mes repas, ces jours-ci.
Afficher en entierLe docteur Watson ne put réprimer un cri de stupéfaction. Était apparue une reproduction grandeur nature de son vieil ami en robe de chambre, la figure tournée de trois quarts vers la fenêtre et regardant en bas, comme s'il lisait un livre invisible, tandis que le corps était enfoncé dans un fauteuil. Billy détacha la tête et la tint en l'air à bout de bras.
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