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Sournois, mauvais, vile, odieux, méprisable : il était également tout cela, mais aussi... séduisant.
Lauren ne pouvait nier une évidence qui sautait aux yeux. Cela aurait été pour elle un aveu de faiblesse et elle ne voulait en aucuns cas se montrer faible devant lui, quand bien même il la troublait.
Arion De Morgan, donc ne manquait ni de charme ni d'aplomb. Assis à demi nu dans le lit de Lauren, il demeurait aussi tranquille que l'eau d'un lac, avec ses cheveux aile-de-corbeau tombant sur ses épaules, ses yeux verts rieurs et ses lèvres sensuelles retroussées en un petit sourire mystérieux. Son torse puissant se découpait de manière saisissante sur le fond plus pâle du mur de pierre.
Bien que large d'épaule, il était finement musclé et n'avait rien d'une brute épaisse. Autant que de robustesse, il se dégageait de sa silhouette bien proportionnée une impression d'agilité et de souplesse. Lauren ne l'en détestait que davantage. Elle ne supportait pas l'idée que le jeune De Morgan qui l'avait libérée ait pu devenir un homme si beau. Alors qu'elle aurait voulu pouvoir le regarder avec mépris er dégoût, elle ne voyait en posant les yeux sur lui qu'une mâchoire puissante, d'impressionnantes épaules, des bras musclés et un ventre plat et sculpté.
Afficher en entierLa rebelle du clan MacRae[spoile[/spoiler]
Afficher en entierÎle de Shot, 1177
Lauren MacRae s’adossa à son siège et roula des épaules pour en chasser les courbatures dues au combat.
— Il survivra, maugréa-t-elle. Dommage, il aurait mérité d’y rester !
— Montre-toi plus charitable… protesta celle qui lui tenait compagnie, sans quitter des yeux sa broderie. Après tout, il aurait pu tout aussi bien te sauver la vie, lui aussi.
Incapable de tenir en place, Lauren repoussa sa chaise et se leva, préférant faire les cent pas dans la pièce.
— Absolument pas, répondit-elle. Et je vais t’expliquer pourquoi. S’il nous avait trouvés hier matin en train de nous faire étriper par un plein bateau de Vikings, De Morgan n’aurait pas levé le petit doigt et les aurait laissés faire son sale boulot à sa place.
— Tu es trop dure.
Lauren haussa les épaules. Hannah était sa meilleure amie, sa confidente et une conseillère avisée. Pour rien au monde elle n’aurait voulu la blesser.
Afficher en entierDepuis combien de temps l’avait-on enfermée ici ? Des jours ? Des semaines ? Elle en venait même à ne plus se rappeler comment elle y était arrivée. Ce dont elle se souvenait en revanche, c’était du voyage avec son père. Pour la première fois de sa courte vie, il l’avait emmenée avec lui loin de l’île de Shot. Il lui avait fait la surprise, pour son huitième anniversaire. Avec un groupe d’hommes du clan, ils avaient embarqué sur le plus grand bateau dont ils disposaient pour rendre visite à des amis, de l’autre côté de l’eau : le clan MacBain, allié au clan Baird, lui-même allié au clan Ramsay, lui-même allié au clan Murdoch, lui-même allié au clan Colquhoun…
Un allié était un ami : cela, elle le savait. Et son père avait beaucoup d’amis.
Afficher en entierAngleterre, 1165
Lauren ne savait comment l’appeler autrement : cet endroit était l’antre de la peur. Entre ses épais murs de pierre dépourvus de fenêtres flottait l’odeur de la mort.
Elle ignorait également où elle se trouvait. Les gens, ici, portaient des vêtements bizarres et leurs yeux brillaient étrangement. Il n’y avait que des hommes – des hommes en colère, aux carrures impressionnantes. Ils la regardaient et la considéraient comme si elle n’était pas vraiment là, comme si elle n’avait été que ce fantôme qu’elle se sentait être parfois ; un spectre qu’ils auraient réussi à acculer dans un sombre recoin de ce cachot.
Elle regrettait que cela n’ait pas été vraiment le cas, car ils la haïssaient. Cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Ils ne prononçaient son nom qu’en criant, sur un ton sarcastique. Ils lui jetaient de la nourriture qui atterrissait près d’elle, à même le sol. Ils lui donnaient à boire une eau qui lui retournait l’estomac et qui avait le goût de la sueur.
Afficher en entierÎle de Shot, 1177
La hache manqua de peu Arion, effleurant les mailles de sa cotte avec suffisamment de force pour le faire tituber en arrière dans le sable et la bruyère. Il brandit son épée pour se défendre et parvint à parer le coup suivant. Puis, son équilibre rétabli, il esquiva à temps un autre assaut qui aurait pu lui trancher le bras.
Le Viking avait des cheveux d’un blond sale et un sourire ensanglanté. Arion nota que ses yeux étaient d’un gris pâle et éteint rappelant celui d’une eau croupie. L’envahisseur brandit de nouveau l’énorme hache à deux mains, laissant sa poitrine exposée.
Arion en profita. Le Viking méritait de mourir. Après tout, lui ne ménageait pas sa peine pour le tuer. Mais tandis qu’Ari levait le bras pour lui planter son épée dans le cœur, quelque chose vint le percuter par le côté avec une violence inouïe, l’envoyant bouler à terre et projetant du sable dans ses yeux, sa bouche, son nez. Une brûlure lancinante lui poignardait l’épaule.
Le Viking se mit à rire à gorge déployée et lança quelques mots dans sa langue gutturale. Ari secoua la tête et fit de son mieux pour se remettre sur son séant. Il lui fallait se relever pour continuer à se battre, afin de se défendre, afin de ne pas mourir. Du moins, pas ce jour-là.
Afficher en entier"Parmi les cendres et les restes de bois noircis traînaient des os brisés et calcinés. Un mouton du clan MacRae était venu nourrir ici ses ennemis... "
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