Ajouter un extrait
Liste des extraits
Comme si le destin me réprimandait, un vent encore plus piquant que les autres me fouetta la joue.
Par tous les dieux.
— Je te jure que si tu fais un seul geste brusque, je t’embroche comme un vulgaire lapin, prévins-je le dragon en me redressant.
Afficher en entierSes yeux étaient fermés, sa peau arborait une inquiétante teinte pâle et ses lèvres étaient bleues. Sans parler de sa tempe gonflée de sang.
Et, surtout, sa poitrine ne se soulevait plus.
Il ne respirait plus.
— Non, scandai-je.
J’écartai les mèches noires de son front, et me penchai sur lui.
— Non ! dis-je, plus fort. Tu n’as pas intérêt à me lâcher maintenant !
Je le secouai, et sa tête ballotta sur le côté, sans le moindre changement.
— Je ne t’ai pas sorti de là pour rien.
Ma main le gifla à maintes reprises.
À chaque geste, mes sanglots s’approfondissaient jusqu’à en devenir assourdissants. Mais Daesyn ne bronchait toujours pas.
— Réveille-toi, stupide Chevaucheur ! hurlai-je à son nez.
Mes doigts se refermèrent en poings. Je les rejetai en arrière, puis les abattis de toutes mes forces sur sa poitrine. Puis une nouvelle fois.
— J’ai besoin de toi, putain ! Je n’ai plus que toi !
Au troisième coup, un bruit résonna et, soudain, Daesyn reprit connaissance.
Il ouvrit grands les yeux, se rejeta sur le côté et vomi des trombes d’eau.
Alors, seulement, je me laissai retomber en arrière, fermai les paupières, puis…
Afficher en entier« Eira, la noirceur n’est pas toujours celle que l’on croit. Il suffit de changer son angle de vue pour démêler la vérité, parfois au risque de tout faire s’effondrer. »
Afficher en entierDésolée pour tous les problèmes que je leur créais. Désolée de ne pas être à la hauteur de ce qu’ils espéraient. Désolée d’être celle que j’étais.Désolée d’être moi.
Afficher en entierSa cape claqua comme les ailes d'un dragon, puis Daesyn referma aisément les mains sur le bord du balcon.
Même à cette distance, je vis les muscles de ses bras se gonfler jusqu'à ce qu'il hisse de l'autre côté, à peine essoufflé.
- À toi.
- À toi, à toi, marmonnai-je. C'est facile, pour lui, il fait la taille d'un tronc d'arbre.
Afficher en entierOn raconte qu’autrefois, le monde ne nous appartenait pas.
Du moins, pas totalement.
On dit que le ciel était peuplé de traînées de couleurs, si semblables à des mirages insaisissables. Que les rugissements et les cris étaient légion, aussi communs que le chant des oiseaux. Qu’il était impossible de faire un pas sans être recouvert d’une étendue d’ombre. Qu’il était dangereux de respirer sans ressentir un souffle chaud contre sa nuque.
Afficher en entier- Hum. Pas mal, tout ça. Tu as tiré le gros lot en attirant ces cavaliers à toi.
Son ton ironique me fit grincer des dents.
- Ravie d'avoir servi d'appât, rétorquai-je.
Afficher en entierEn fait, mon instinct de survie devait dangereusement avoisiner celui d'un pois chiche. Ce qui n'était pas franchement grandiose.
Afficher en entierEn fait, mon instinct de survie devait dangereusement avoisiner celui d’un pois chiche.
Afficher en entierJe renforçai ma poigne autour de lui pour appuyer mes mots.
- Il est parfois si facile de se fustiger pour nos erreurs. C'est une sorte de punition que l'on s'inflige pour être vivant, alors que les autres ne le sont plus.
- Comme une trahison envers ceux qui ne sont plus là.
Mon cœur fit un bon à ces quelques mots murmurés, et je m'empressai d'acquiescer.
- La culpabilité peut prendre racine si on la nourrit, continuai-je.
Afficher en entier