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La porte-fenêtre donnant sur la terrasse qui surplombait le jardin venait de s’ouvrir. En plissant les yeux, Samuel vit une silhouette entrer. Elle était frêle ; ce devait être une femme. Elle portait une cape sombre informe, dont la grande capuche dissimulait son visage et sa chevelure.
Il resta immobile, observant l’intruse refermer la porte-fenêtre derrière elle et s’avancer dans la pièce, les mouvements fluides, ne faisant pas le moindre bruit. On aurait dit une apparition flottant à quelques centimètres au-dessus du sol, ou une sylphide, trop éthérée pour s’abaisser à une activité aussi banale que fouler le sol de ses pieds.
Une sylphide éthérée ?
Cette image fantasque le fit grimacer. Il s’apprêtait à se lever de son fauteuil pour indiquer sa présence quand l’apparition chuchota :
— Letty ?
Samuel se figea. Le timbre velouté de la voix glissa sur sa peau comme la caresse d’une paume, laissant des frissons dans son sillage.
— S’il te plaît, Letty, je n’ai pas de temps pour ces enfantillages.
Cette voix ! Elle était douce et étonnamment rauque pour une jeune femme, chaude et sensuelle comme une gorgée de bon whisky. Si cette voix l’avait abordé dans le grand salon, il l’aurait suivie n’importe où.
— Letty ? Tu es là ?
Assis sans son coin, caché par l’obscurité, il retint son souffle tandis qu’elle regardait autour d’elle dans la pièce.
Elle poussa un léger soupir puis rabattit sa capuche en arrière dans un geste impatient. Un rayon de lune illumina une mèche de cheveux pâles, et il se pencha en avant pour essayer de voir si les traits de la femme correspondaient à sa voix envoûtante.
Malheureusement, son visage restait dans l’ombre.
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