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Un gai soleil d’hiver se ruait dans l’église, à travers les vitraux, et l’on sentait que dehors le ciel, encore parfumé par le vent des neiges, inclinait du côté de la bonne saison.
Afficher en entierJe saisis une branche, la plus proche, et je tirai. Elle résista, plia, craqua, mais tint bon. J'ai du la tordre, l'arracher fibre par fibre. Mes doigts s'engluaient dans la gomme. Tout à coup la branche se détacha et tomba à terre. Je fus effrayé de sa grandeur; elle était formée de plusieurs rameaux. En tombant, presque tous les pétales s'en étaient envolés et maintenant, sous elle, ils formaient un tapis éblouissant.
Afficher en entierQuand je m'éveillai, la lune était déjà levée, mais depuis peu. Je ne la voyais pas, car j'étais allongé sous un pin, le dos tourné à l'est, où elle venait d'apparaître. Mais devant moi sa clarté calme illuminait une petite clairière. Sans doute m'avait-elle éveillé.
Cependant à peine apparue, elle enchantait déjà les profondeurs de la forêt. Elle n'était pas encore très haute, mais c'est ( je l'ai constaté maintes fois), au moment singulier de son aube nocturne, quand elle pointe sur les crêtes, que son attrait trouble le plus profondément la cime des arbres, où dans les rames, dès que les atteint sa lueur, le vent, si ce n'est une âme plus tendre, élève sa plainte et la livre au silence de la nuit.
Afficher en entierDu moment qu'on raisonne, on est perdu. Dés qu'on examine une loi, on en viole le mystère. Il faut obéir sans discuter aux ordres des Puissances supérieures, si l'on ne veut se trouver un beau jour, seul, égaré dans ce pays terrible de la liberté, où l'on ne peut plus compter que sur soi-même, c'est à dire un peu sur le démon. Car alors on passe lepont, on le franchit fatalement, dés que la crainte religieuse qu'on attache aux Défenses obscures s'est dissipée.
Afficher en entierDu matin au soir dans la rue ! Et avec qui encore ? Avec toute la galopinasse du village ! Quelle honte ! Je parie que tu as encore un trou à ta culotte. C'est toujours à recommencer ! Je raccommode et Monsieur troue ! Il troue en haut, il troue en bas, il troue au genou, il troue sur la cuisse ; il troue au derrière ! Madame Saturnine , j'en pleure !...
Afficher en entierNous restâmes là un moment devant la porte. La haie embaumait, et de petites grenouilles, rassurées par la simplicité de la nuit, quelquefois se parlaient, dans le fossé qui bordait l'enclos.
On ne voyait pas la montagne, mais l'odeur de pierre et de plante qu'elle exhalait arrivait jusqu'à nous par-dessus cette haie si douce à respirer à ce moment de la nuit.
Afficher en entierIl passa en faisant claquer ses petits pas d'âne léger sur les dalles du pont. Les couffins, qui bringuebalaient sur son dos, étaient pleins jusqu'aux bords de branches d'argélas en fleur. Cette plante, qui fleurit en février, est une sorte de genêt épineux. Le chargement de l'âne m'étonna. De loin je le suivis.
Il se dirigea tout droit vers le presbytère. Sans doute y était-il attendu, car l'abbé Chichambre en sortit aussitôt et transporta l'argélas dans l'église. Après quoi il dit quelques bonnes paroles à l'âne Culotte et lui donna une tape sur la croupe. L'âne vira de bord et repartit vers la montagne.
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