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Ces quelques mots que Gabriel avait entendu prononcer le comte provenaient du langage qu’il parlait couramment lorsqu’il s’occupait de blessés, priait ou parlait aux bêtes. Jusqu’à maintenant, lui seul pouvait le prononcer et en comprendre le sens réel, hormis les animaux et les léthargiques. Mais quel était donc ce mystère ?

Comment le comte avait-il pu balbutier tels mots de cette langue sans même en connaître ni le sens ni l’accent ? Et, de surcroît, celle-ci avait été parfaite et claire, alors qu’il l’avait à peine entendu parler lorsque Gabriel s’était occupé de lui après qu’il fut blessé par la nuée de flèches ! Et même s’il avait retenu des mots, ce qui était fort difficile sans quelques mois de pratique pour une seule parole très courte à articuler afin qu’elle soit claire, seul le mot « Dioçiã » – Dieu – aurait pu être aisément retenu, car souvent répété dans les prières lorsque le capitaine s’était occupé de ses blessures. Et encore, il avait été soit dans la léthargie, soit trop étourdi pour pouvoir en retenir quelque chose.

En clair, ces quelques mots entendus résonnaient ainsi en Gabriel : « Dieu ? Êtes-vous là ? » Ces trois mots avaient été clairs et nets, avec un accent parfait, et avaient résonné en lui tel le son d’une cloche frappé au maillet, faisant trembler tout son être.

C’était là le premier homme que Gabriel rencontrait et entendait prononcer tels mots aussi clairement. Un homme qui était, de surcroît, Vlad l’Empaleur, un barbare et un apostat. Et qui le tourmentait depuis des mois pour savoir d’où provenait ce langage qu’il ne comprenait pas. Un langage qu’il articulait pourtant distinctement et spontanément dans son sommeil !

Mais par quel prodige ?

Gabriel en fut presque à ce point ébranlé qu’il se mit à trembler. Curieux, il attendit que Vlad dise encore quelque chose dans son sommeil. Mais il balbutia seulement des mots d’horreur en esclavon dus à ses songes, avant d’articuler avec difficulté le nom de sa femme en gémissant. Des larmes coulèrent même au coin de ses yeux fermés.

Interpellé, mais ayant maintenant étrangement pitié de lui, Gabriel remua finalement le comte par l’épaule alors qu’il commençait à s’agiter dans son sommeil.

« Prince, réveillez-vous », murmura-t-il.

Vlad se réveilla en sursaut, presque en criant.

« Quoi ? Qu’y a-t-il ? » s’écria-t-il avec une infime frayeur.

Puis son regard se posa sur le visage parfait de Gabriel près de lui.

« Il n’y a rien, rassura celui-ci. Mais vous enduriez un mauvais songe. Vous parliez dans votre sommeil… »

Le capitaine ignorait s’il devait ou non lui parler de ces mots qu’il avait prononcés en dormant. Non, car il serait capable de l’accuser de lui avoir jeté un quelconque sort lorsqu’il s’était occupé de lui lors de sa léthargie, ou Dieu sait quoi d’autre qui pourrait le contraindre à l’empaler sur une éminence pour se défaire de lui.

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Mădălina baissa les yeux et vit la lame de la dague être profondément enfoncée dans sa chair, presque jusqu’à la garde. Les yeux voilés de larmes de douleur, elle regarda avec affliction le Turc l’ayant frappée. Celui-ci ôta sa lame. La jeune femme cria de souffrance sur le coup et comprima aussitôt ses mains sur sa blessure qui saigna abondamment entre ses doigts.

« Alors, quel effet cela fait, sale harpie ? » cria le Turc avec mépris et fureur, toujours en un esclavon emprunté.

Il saisit alors brutalement Mădălina par les épaules et la jeta violemment à terre. Une main sur sa blessure, la jeune femme hurla de douleur et tenta de se défendre. Mais sa plaie la fit terriblement souffrir au moindre mouvement. Son assaillant l’agrippa par un bras et se mit à la traîner à terre pour l’emmener vers une grange non loin. Puis il s’arrêta subitement en refrénant un cri de stupéfaction et d’effroi.

Mădălina n’entendit que des bruits de sabots et celui d’une lame sifflant dans l’air en tranchant quelque chose. Le Turc s’effondra à ses côtés. Sa tête s’étant évaporée de son corps, elle roula non loin avec des projections de sang. La jeune femme fut saisie d’une grande répugnance en voyant le sang couler abondamment du corps qui se débattait, agité de derniers spasmes nerveux avant de s’arrêter pour de bon. Puis elle tenta de se lever et de voir, à travers la fumée et ses larmes de douleur, qui avait pu la sauver. Elle pensa avant tout à Silviu, ou même à Gabriel venu la secourir. Mais des bottes noires reluisantes et un long manteau de la même couleur flottant au vent lui firent bien plus lever les yeux.

Et elle fut ébahie.

Le comte Vlad Drăculea, l’épée à la main et aussi flamboyant que le soleil tel un être de lumière descendu du ciel, s’avançait d’un bon pas au milieu des flammes comme en Enfer. Une vision bien particulière qui laissa Mădălina presque songeuse, que même la confusion tout autour et la douleur semblèrent imperceptibles à ses sens – ou ce fut la mort imminente qui lui fit avoir pareille illusion. Mais dès que le comte fut plus près d’elle, elle le perçut être seulement éclairé par un rayon de soleil qui s’insinuait entre les nuées de fumée noire. Et elle comprit qu’il venait de lui sauver la vie.

Alors baigné de fumée tel, cette fois-ci, un diable chassant sa précédente et étincelante image réjouissante, Vlad s’approcha de la jeune femme. Le tumulte de la confusion tout autour et la douleur revenant en force à ses sens, Mădălina recouvra ses esprits et ressentit à nouveau la terreur et la répugnance portées à cet homme l’envahir. Elle se traîna par terre de douleur pour reculer et s’éloigner le plus possible de lui.

« Ne vous approchez pas de moi ! lui défendit-elle d’une voix faible. Ne me touchez pas !

— Allons ! fulmina Vlad avec reproche en se baissant vers elle. Vous croyez vraiment que ce serait le moment pour moi de vous tourmenter ? (Il examina succinctement la gravité de la blessure.) Vous perdez beaucoup de sang… Et, pour le bien de tous, je vous emmène au château pour que l’on s’occupe de vous. Je ne voudrais pas que votre fiancé apprenne votre mort, il serait capable de m’accuser de meurtre. Laissez-vous faire ! »

Trop faible pour refuser et se débattre entre les mains de cet homme qu’elle méprisait, Mădălina le laissa la remettre sur ses jambes chancelantes.

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Devant Silviu toujours attentif, Verona et Aleera entraînèrent Mădălina vers les marchepieds, chacune d’elles retournant sur le sien pour continuer les mesures. Deux couturières s’agitèrent alors tout autour de la jeune femme pour la défaire de sa robe et lui présentèrent un marchepied, sur lequel elle se jucha à son tour, puis entreprirent de mesurer ses formes.

« Vous en avez, de la chance, soupira Marishka d’un ton songeur en enroulant un fil autour de son doigt. Être dans les bras de cet homme doit être merveilleux. J’aime bien le provoquer, il est si mignon quand il se fâche. Et ses fesses sont si fermes et ses lèvres ont si bon goût…

— Comment avez-vous osé ? » s’écria Mădălina, hors d’elle.

Elle se serait ruée à la gorge de cette effrontée si Verona, près d’elle, ne la repoussa pas du bras pour l’en empêcher. Indignée et presque effrayée par ce geste furieux, Marishka tressaillit en reculant d’un pas.

« Ne prête pas attention à ce qu’elle dit, ma belle, intervint Aleera. Le jour même de notre venue, elle s’est tout bonnement ruée sur ton soupirant pour l’embrasser à pleine bouche. Mais il l’a durement repoussée, je t’assure.

— Je l’ai trouvé tellement beau, dit encore Marishka d’une petite voix ravie. Je n’ai pas pu m’en empêcher.

— Eh bien, évite ce genre d’impulsions, à l’avenir, conseilla durement Verona, maintenant que tu sais qu’il pourrait bientôt se fiancer !

— Hé ! vous deux, vous n’êtes que de viles hypocrites ! blâma Marishka en se tournant vers ses deux consœurs, les poings posés sur ses hanches d’indignation. Qu’aviez-vous tenté de faire, vous, ce jour-là, lorsqu’il nous a toutes trois conduites à la chambre de notre tendre époux ? Vous avez clairement essayé de lui faire éprouver des choses plus qu’indécentes sur le lit !

— Hé ! nous voulions seulement le mignoter un peu, expliqua Aleera avec légèreté. Et c’est toi, ma belle, qui es allée fouiller dans ses bas-de-chausses, si je me souviens bien.

— Quoi ? fulmina Mădălina avec un nouveau mouvement de colère. Comment avez-vous osé ? »

Furieuse, elle descendit de son marchepied en s’apprêtant à se ruer vers les deux effrontées. Verona la saisit sans tarder par le bras pour l’arrêter.

Mădălina aurait volontiers frappé toutes ces pestes, mais elle n’en fit rien, pour éviter des représailles plus tard de la part du comte. D’autant plus que Silviu, outre Verona, s’interposa entre les jeunes femmes. Quant aux couturières, elles reculèrent, effrayées.

« Calme-toi, ma belle, incita Verona le plus posément possible en prenant Mădălina par les épaules. Nous n’allions pas lui faire autant que ce que pensait Marishka à ce moment-là, crois-moi. Elle a l’esprit et les doigts coquins en ce qui concerne les hommes. Nous ne voulions rien faire d’indécent au tien, seulement le stimuler un peu, comme un jeu.

— C’est un peu notre façon de dire bonjour à quelqu’un que nous trouvons particulièrement attrayant, ajouta indifféremment Aleera. Et nous ignorions encore qu’il avait une compagne. Mais il est fort heureux que notre époux soit survenu à temps, au moment même où notre petite Marishka allait saisir un membre particulier – que je préfère ne pas citer – appartenant à ton homme. Je l’aurais aussitôt fait cesser moi-même pour mettre fin à cette confusion, je te le garantis !

— J’y étais presque », maugréa Marishka avec contrariété, le visage en même temps furieux, émerveillé et empreint de volupté.

Emplie de courroux, Mădălina se dégagea de la poigne de Verona, s’approcha hardiment de l’effrontée et lui donna, de toutes ses forces, un mémorable soufflet !

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