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Extrait ajouté par Samaritain 2014-01-26T18:24:14+01:00

Je n’aime pas les accompagner ; ce n’est pas que j’aie le trac, mais le parloir est le seul moment de la semaine où la baraque m’appartient. Sans but, sans curiosité même, je fourrage partout, pour compenser les six autres jours de « Puis-je, Annie… » ; je me lave la tête ; je peux me regarder à la glace depuis la porte du cagibi, ouverte en direct sur celles de la chambre et de l’armoire : redevenue Ève, vêtue du seul turban après-shampooing, j’évolue dans un désert semé de cravates et de jouets. Pour prouver ma gentillesse et effacer mes découvertes – honte du linge sale fourré en boule entre l’étagère du réchaud à gaz et le compteur, tristesse d’un bout de gruyère oublié depuis des mois au fond du buffet –, j’astique le plancher et le cul des casseroles ; je range, sans trop empiéter sur le fouillis, me contentant de lui donner un aspect plus géométrique ; et, pour traduire mon impatience de les revoir, je descends prendre des bonbons chez l’épicier, deux doubles Ricards au bistrot, et je leur dresse un accueil. J’aimerais bien, tout de même, aller un de ces jours patienter une demi-heure « Chez Marcel », rue de la Santé, en face de la taule. Les visages de ce rade appartiennent à des amis non admis au parloir, des amis des parents du détenu ; les colis et les valises amoncelés dans tous les coins sont destinés aux prisonniers ou viennent d’eux : ils charrient leur crasse ou leur linge propre, ils recèlent peut-être la lime ou le bifton pour la cavale du siècle… Non : chez Marcel, tout visage est honnête, tout trafic aussi.

Je regarderais entrer et sortir les gens et les bagages, propres et joyeux, sales et sanglotants ; et le spectacle des coulisses de la grande geôle saurait m’émouvoir, comme lorsque je tripote les chemises vides de Julien.

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Extrait ajouté par Samaritain 2014-01-26T18:24:09+01:00

Julien vient me voir, irrégulièrement ; comme l’été monte, il apporte des fruits et des bouteilles, il ressort pendant la visite pour aller acheter des glaces pour moi et mes voisines. Dressée sur mes oreillers, je le regarde traverser la salle, le sourire blond, l’air sage et saugrenu avec ses cinq ou six cornets de vanille-fraise en équilibre au bout des doigts. Toute la salle, excepté moi, est fiancée à lui. Nous apparaissons naïfs et insouciants, nous nous tenons les mains.

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Extrait ajouté par Samaritain 2014-01-26T18:23:57+01:00

Mais oui. Plus de colis, plus de mollasse, plus d’étrangeté : dans cette salle, c’étaient Nini et les autres valides qui ne semblaient pas à leur place ; moi, je rentrais dans le rang, je m’assortissais, je devenais « la malade du 5 », et on trouvait tout naturel que j’eusse la jambe en compote. Ma jambe justifiait ma présence, m’ouvrait les sollicitudes et les sourires, c’était une belle fracture, un exploit, en somme.

Le soleil réchauffe mon pied à travers le drap. Depuis mon saut, je n’ai jamais eu chaud comme cet après-midi. Lorsque je buvais ou que Julien m’aimait, l’onde courait mais se glaçait aussitôt, et un coton froid m’entourait en permanence. Ici, le rayon me tiédit progressivement, les radiateurs aussi fonctionnent, chaudière au ralenti : je suis bien, je ne sens même plus mon mal.

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Extrait ajouté par Samaritain 2014-01-26T18:23:40+01:00

Je n’avais pas tremblé, tout à l’heure, en ouvrant les doigts pour me détacher du mur ; toute la nuit, j’avais été inerte et contractée, je n’avais pas eu la place pour ausculter ce qui m’arrivait ; et maintenant, sous l’ampoule claire de la cuisine, je découvrais mon mal, en même temps que je réapprenais la chaleur et le repos, et je me laissais grelotter de tous mes os. Calée entre l’évier et le fourneau, j’essayais de maîtriser mes dents qui s’entrechoquaient et toute ma carcasse secouée par une tornade de nerfs qui se communiquait à ma chaise, à la cigarette que je tenais. Je remarquai que j’étais vêtue d’un pyjama d’homme et d’un chandail en jacquard noir : le manteau pénal avait disparu.

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Extrait ajouté par Samaritain 2014-01-26T18:23:27+01:00

« Qu’est-ce qui vous est arrivé ?

— Je… oh ! et puis, au point où j’en suis, je ne risque rien. Vous connaissez le coin ?

— Je fais le parcours trois fois par semaine, oui. »

Je désigne la traverse, où le phare de la villa est le seul repère dans une boue confuse d’arbres et de murailles.

« Alors, vous savez peut-être ce qu’il y a là-bas…

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