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Pilar gémit, elle veut rentrer chez elle, oublier. L'ancienne relève sèchement la tête. Oublier ? Bien la dernière chose à faire. Il faudra garder la douleur vive au fond de soi, Une braise dans le con.
Afficher en entierPourtant, ça aurait pu continuer comme ça pendant des siècles. Personne ne dira le contraire. Alors qu’est-ce qui les a poussés à cesser le travail ce jour-là ? Des malheureuses, il y en a eu d’autres. Alejandra, par exemple, sans chercher bien loin. Allez savoir pourquoi, cette fois-ci c’est différent… Certains allègueront que les événements se produisent quand ils sont mûrs. Ce matin, c’était une grenade pleine à craquer de jus ; il a suffi d’en effleurer la peau pour qu’elle explose. Le plus important, c’est qu’ils soient là, rassemblés autour de la baraque, en brassée d’oiseaux autour du nid.
Afficher en entierDerrière chaque bouquet au bord de la route se tient un fantôme. Sa silhouette flotte en lisière, vie brumeuse dont on ne saura rien, à peine les derniers instants.
Afficher en entierToya pousse la porte. Sa mère s’affaire au dessus de la table, pèle l’ail, le dégerme, jette les gousses d’ail au fond du mortier . Elles rejoignent les pignons et l’épaisse couche de pain grillé que Pilar broie d'un énergique coup de main. Rien qu’en humant l’air, la gamine sait quelle picada se prépare en vue de quel ragoût.
Afficher en entierÀ l’église, on désherbe son âme comme on tient son potager.
Afficher en entierToya s'éloigne entre les pupitres, laisse filer ses doigts le long des cahiers, avise les encriers, les cartes aux murs. Partout, des lettres, nuées de pattes d'insectes. Elle se sent écrasée, veut prendre congé, ouvre la bouche pour prévenir l’instituteur. C'est là que la chose se produit. Assis sur le tabouret , Horacio presse une touche. Toya est clouée sur place.
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