L’autre moitié du monde

Une beauté subjugante pour ce nouvel ouvrage de l'autrice. Un parfait mélange entre le film Riz amer et les romans d'Olivia Ruiz et Le cœur cousu de Martinez. Une ode à la résilience, à la révolution et aux travailleurs paysans. Un roman pour la jeunesse tuée qui a fini aux charniers, aux sacrifiés qui sont morts avec le mot Liberté à la bouche. Bijou.

Les gentils pauvres paysans contre les méchants riches propriétaires sur fond d'histoire d'Espagne, j'étais perdu entre mes attentes d'un roman historique et un truc du style "maitres et valets". Donc pas franchement une surprise. C'est pourtant bien écrit mais il m'a manqué quelque chose. En fait, on devinait ce qui allait se passer. Les préparations des repas sont bien présentées.

L'emploi des mots espagnols m'a déplu (cet usage pour donner un côté local bof / il y a des gens qui ne parlent pas espagnol).

Excellent roman qui nous en apprend beaucoup sur une partie de l'histoire assez ignorée. Je recommande sa lecture.

Coup de coeur pour ce roman qui a su m'emmener avec lui au coeur du delta de l'Ebre au milieu du XXe siècle ! Dès les premières pages, l'écriture sensible et juste m'a cueillie et l'auteure n'a eu de cesse de mettre les mots justes sur les événements qui se succèdent. Il y a beaucoup de beauté et de talent dans L'autre moitié du monde et je ne saurais que le conseiller vivement !

"L' Autre Moitié du monde" c'est celle de ces paysans qui travaillent de générations en générations : surexploités, éreintés,fourbus sous le joug des la Marquise. Ces gens supportent de moins en moins les injustices de "L' Autre Moitié du monde". Les paroles de Horacio,instituteur fraîchement nommé dans le village et de Juan,jeune avocat allument l'incendie qui couve en eux. C'est dans le delta de l’Èbre dans les années 1930, que ces moitiés de monde s'affrontent.C'est l'Espagne qui apprend à se défaire de ce joug pour une République animée de belles intentions collectivistes contre le monopole de la terre , de justices contre les injustices et l'arbitraire.

Laurine ROUX par l'histoire de Toya nous raconte l'Espagne du franquisme et de la mémoire. Toya en est le témoin vivant,la mémoire perpétuelle en accrochant immuablement au parapet de la route désormais goudronnée un bouquet de fleurs fraîches,sans cesse renouvelé.Luz continuera. "Continuaremos" c'est le sens du combat de Toya à rester vivante pour pouvoir témoigner,venger les siens et passer le flambeau à Luz qui est à son tour "L' Autre Moitié du monde" dans le combat de l'écologie,de la connaissance de la nature ,de son respect.

Laurine ROUX par touches légères et précises, sublime la nature rythmée par le retour des animaux migrateurs ou l'annonce de journées brûlées par le soleil de l'Espagne.Elle sublime ces paysans aux valeurs humaines authentiques qui vivaient en harmonie avec cette nature.Elle sublime ces gens dont le combat actuel est la connaissance de la nature,son partage,son amour,son respect.

Au delà de ce long combat du peuple espagnol pour la République,de la vie de Toya,c'est bien "L'autre moitié du monde" qui est mise en avant et son combat continue toujours.

"Continuaremos",a crié Toya en brandissant un fusil.

C'est beau,c'est sensuel,c'est délicat,c'est réel : les fantômes qui hantent la mémoire de Toya sont ceux de la mémoire collective de""L' Autre Moitié du monde"et il y aura encore des morts pour la même cause ,comme le pense Luz.

Un vrai chef d'oeuvre.

Un superbe roman ! La (re)découverte de cette partie de l'histoire de l'Espagne au travers de cette famille et communauté paysanne. On est plongé dans chacun des lieux très rapidement, aidé par les descriptifs (olfactifs!) de l'autrice. Les personnages ont tous leur charmes : qu'ils soient adorables ou détestables ! Je vous conseille cette lecture vivement, moi je l'ai lu d'une seule traite !