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"La conscience ennuyée diffère de la conscience ironique en ceci qu'elle n'est plus très sûre de se suffire à elle-même ou de créer vraiment le non-moi ; le monde n'est peut-être qu'un jeu de marionnettes, mais les marionnettes servent à quelque chose ; une conscience réduite à vivre sur ses propres réserves ne finit-elle pas par se dévorer elle-même ? On a parfois besoin de fantômes, et la solitude n'est peut-être qu'une sociabilité déçue."
Afficher en entierDistinguons ici le masochisme et l'ennui. Le premier est la douleur devenue aliment de volupté ; et le second, tout à l'opposé, est l'agrément qui devient désagréable ; l'ennui n'est pas plaisir de souffrir, mais souffrance de jouir, malheur du bonheur, sensualité à rebours.
Afficher en entierAppelons destin ce que fabriquent à l'homme les fatalités économiques et sociales, physiologiques et biologiques, les fatalités matérielles en un mot, l'hérédité, l'infinité elle-même: être pauvre de naissance, handicapé par une maladie grave, etc. -voilà qui fait partie de mon destin. De ce destin clos et rigide on peut dire que l'aventure amoureuse ne fait pas partie. L'amour est hors destin. Mais il y a autour de ce destin quelque chose d'évanescent et de plus flou qui le cerne comme une aura ou un halo de lumière et que nous appelons du mot féminin de destinée. La liberté par laquelle l'homme modifie son propre sort est elle-même un ingrédient de cette destinée atmosphérique. La destinée donne un sens à des bizarreries arbitraires, absurdes ou décousues que le destin rejette.
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