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Une pépite. Un coup de coeur immédiat !

Farfouillant dans une librairie, sans rien chercher en particulier, je suis tombée sur ce roman (mais est-ce vraiment un roman ?) et la 4e de couverture m'a tout de suite parlé : une prof de littérature, un contexte psy' ; c'était pour moi !

J'ai ouvert le livre : "Sarte a dit l'enfer c'est les autres. Sartre était un trou du cul". Le livre était acheté !

On rit dès les premières lignes. Nous plongeons dans des devoirs d'élèves assez farfelus (que j'aurais moi même pu donner aux miens !), pour poser l'atmosphère. Car c'est à travers leur regard que nous rencontrons tout d'abord Mme Freedman, une jeune enseignante pleine de bonne volonté, mais vite dépassée.

La narration progresse en passant d'un point de vue à un autre : nous suivons Mme Freedman à travers ses écrits loin de l'école, et ses élèves Janice, Cody... Les choix de l'auteur sont originaux car nous lisons des lettres, des mails, des rédactions, des recettes, des journaux, rédigés par les personnages, mais le narrateur parle aussi d'eux à la 2e personne, puis à la 3e. C'est vraiment surprenant.

Le lecteur doit donc s'accrocher pour reconstituer le puzzle, pris entre la réalité et l'imagination, et parfois même la folie, sans se perdre dans les temporalités.

La première partie du roman est drôle, rythmée. On s'attache aux différents personnages, et nous suivons avec plaisir leur vie quotidienne.

Mais voilà qu'il prend une autre tournure et je me suis sentie complètement démunie. Comme si je venais de recevoir une énorme gifle, sans avoir pu repérer la main qui me la donnait auparavant !

L'humour se fait grinçant, les thèmes s'assombrissent, les personnages chutent. Et nous tombons avec eux.

On rit encore, mais comme en lisant du Beckett. L'absurdité qui nous amusait, nous touche. Nous sommes obligés de réfléchir, de nous positionner par rapport aux questions que l'auteur soulève : Spoiler(cliquez pour révéler) l'avortement, le suicide, les troubles mentaux et leur traitement...

La fin m'a renversée. Jusqu'au bout on se dit "Non... non quand même ! Mais non !" Eh bien si et c'est brillant !

Pour conclure, le générique de Candy me vient en tête "On s'amuse, on pleure, on rit", car le rire est encore le meilleur moyen pour traiter des sujets profonds. Seulement ici, il n'y a "ni méchants, ni gentils".