Extraits

— Vous avez dû avoir une enfance de rêve avec un homme pareil comme père.

— Oui. Un univers super douillet et mignon, peuplé de drôles de petits personnages poilus qui portaient des cintres rembourrés sur la tête et avaient l’air d’extraterrestres sous acide.

Berith cessa de s’épousseter et demanda en fronçant les sourcils d’un air interrogateur :

— Vous voulez parler des Télétubbies ?

— Je trouve ça plutôt inquiétant que tu saches comment ils s’appellent, Berith, railla Jéricho.

Le spectacle qui s'offrit à lui ne manqua pas effectivement de le surprendre. La pièce était remplie de Skoti, tous en état d'ébriété. Un certain nombre d'entre eux étaient enlacés et composaient des espèces de tableaux qui auraient pu figurer dans le Kâma-Sûtra. Il ne put s'empêcher de s'arrêter et de contempler un instant l'un des couples. La souplesse que demandait la position qu'ils exécutaient était stupéfiante...

Ils auraient tous les deux besoin des services d'un kiné, après ça. S'ils ne se rompaient pas le cou d'ici là.

— Oh, mais bonjour, charmante dame, nous n'avons pas encore fait connaissance.

Il lui décocha un sourire rayonnant tout en lui baisant la main avec délicatesse. — Asmodeus, Démon extraordinaire, à votre service. Je veux dire par là tout service dont vous pourriez avoir besoin, en particulier ceux qui impliquent de la nudité et l'emboîtement de certaines parties du corps dans d'autres parties.

— Tu crois qu'on a une chance ?

— Comme un glaçon sous l'équateur.

- jericho a soustrait mon bébé a douleur lorsque celui ci ma attaquée, et il l'a élevé

- euh...non, rectifia jericho en rian nerveusement. je l'ai confiée a des paysans qui l'on élever sinon se serai quand meme vraiment bizarre.

Le regard de Delphine s'arrêta soudain sur une photo : Tory, plus jeune, debout dans les ruines d'un temple grec, flanquée d'une femme blonde et d'un homme aux cheveux noirs... un homme que Delphine connaissait très bien.

— Arik ? fit-elle avec stupéfaction.

— Vous connaissez le mari de ma cousine ? fit Tory, surprise.

— Je ne sais pas... Il ressemble à quelqu'un que j'ai connu.

— C'est le même Arik, dit une voix masculine très basse, mâtinée d'un accent que Delphine n'avait pas entendu depuis des siècles.

Un accent atlante.

Se tournant dans la direction d'où venait la voix, elle découvrit un homme immense assis dans un fauteuil, une guitare électrique noire sur les genoux.

Ses cheveux étaient violet foncé et ses yeux d'une singulière couleur argent changeante. Habillé à la mode gothique, il n'avait pas l'air d'avoir plus de vingt-deux ou vingt-trois ans. Mais l'aura de puissance qui l'enveloppait était effarante. Cet individu n'avait rien d'humain.

Elle avait en face d'elle un immortel extrêmement puissant.

Quelqu'un qui était tout le contraire de la femme qui le regardait en souriant. Et quand il lui rendit son sourire, l'expression d'adoration qui brilla dans ses yeux clamait que Tory était tout pour lui.

Dieux, que n'aurait-elle pas donné pour qu'un homme la regarde de cette façon !

Tory alla se placer derrière lui et posa une main sur son épaule. Le dieu semblait détendu, mais Delphine ne se faisait pas d'illusions : au moindre geste inconsidéré de leur part, il les réduirait en cendres avant qu'ils aient le temps de dire ouf.

Asmodeus semblait plutôt inoffensif, et il se révélait être une source précieuse d'informations. Ce ne serait peut-être pas si mal de le fréquenter.

À condition qu'il se calme un peu. Le Démon lui faisait penser à un Jack Russell dopé à la caféine.

— Vous avez dû avoir une enfance de rêve avec un homme pareil comme père. — Oui. Un univers super douillet et mignon, peuplé de drôles de petits personnages poilus qui portaient des cintres rembourrés sur la tête et avaient l'air d'extraterrestres sous acide.

Berith cessa de s'épousseter et demanda en fronçant les sourcils d'un air interrogateur :

— Vous voulez parler des Télétubbies ?

— Je trouve ça plutôt inquiétant que tu saches comment ils s'appellent, Berith, railla Jéricho.

— En tant que Démon de la torture, répliqua-t’il avec nonchalance, je me dois d'être au courant de tout ce qui peut être profondément enquiquinant. Vous seriez stupéfait de savoir combien de personnes de l'époque moderne craignent plus les Télétubbies que les zombies.

— Pas spécialement. Je préfère en découdre avec un zombie dévoreur de cerveaux plutôt que d'entendre chanter ces insupportables êtres ridicules.

Mais ce fut l'expression de Jared qui cloua Jéricho sur place. Ses yeux bariolés exprimaient une détresse insondable.

Sans un mot Jared courut vers Jaden. Se dernier se débattit jusqu’à qu'il reconnaisse celui qui l'avait touché. Sur son visage martyrisé, l'incrédulité s'inscrivit.

-Jared? Qu'est ce que tu fais ici?

Jared répondit par un grondement sauvage en s'acharnant contre les chaines qui retenaient Jaden. Il ne réussit pas à les rompre, mais elles se relâchaient un peu à chaque coup d'épée.

-Je te fais sortir d'ici.

-C'est impossible.

-Et puis quoi encore?

Jaden le saisit par les épaules et planta son regard dans le sien. Un regard dur, pénétrant.

- C'est im-po-ssi-ble, répéta-t-il avec force.

Jared recula en émettant un grognement de frustration qui résonna dans le froid humide. Jaden s'appuya contre la paroi en haletant de douleur et en tenant comme il le pouvait son bras droit blessé.

-Mets les autres en sécurité et ne t'inquiète pas pour moi.

- Je ne t'abandonnerai pas ici.

-Tu le peux et tu le feras.

Le grondement de Jaden fit écho à celui que venait de lâcher Jared.

-Pour une fois dans ta vie, écoute-moi et fais ce que je te dis. Sors d'ici et arrête de perdre du temps avec des questions sans importance. Jared saisit le lambeau de chemise qui couvrait l'épaule gauche de Jaden et le serra dans son poing.

-Tu n'es pas sans importance, par pour moi.

Jaden posa sa main sur la sienne.

-Dans cette bataille, je le suis. Ils ne vont pas me tuer, moi. Pars, maintenant. Sauve les autres, autant que tu peux.

Jéricho ne savait pas quoi penser de leur échange. Sa perplexité s'accrut encore quand il vit Jared tirer Jaden à lui et le serrer fort contre son coeur. La manière dont ils se tenaient... Ils étaient soit frères, soit amants... Soit amis, mais des amis vraiment proches.

- Je te vengerai, déclara ensuite Jared en desserrant son étreinte. Ils paieront pour ce qu'ils t'on fait. Je te le jure.