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Attrapez les mots, les soupeser comme des tomates au marché. Parler avec son ventre autant qu'avec sa tête. Tout lâcher et tout contrôler à la fois. Dire. Dire la vérité. Raconter au plus près, au plus vrai, la folie de ce monde, sa cruauté et sa drôlerie. Faire comme si tout cela avait un sens.
Afficher en entierJ'ai eu envie de renter chez moi et de me mettre à écrire. Une autre histoire, un autre livre, meilleur celui-là, car il me semblait avoir compris pourquoi Entrée dans l'hiver avait séduit si peu de monde. J'avais manqué de confiance en moi, d'ambition. J'avais contenu le style, les effets, les intrigues secondaires. J'avais dit, énoncé, pas crié. Je n'avais pas assez rêvé.
Afficher en entierTrou. Black-out. Hivers islandais. Impossible de me rappeler le nom de ce chien que j'avais dû entendre deux fois dans la bouche de Mme Halberstadt. Je me souvenais qu'il commençait par un C et ressemblait à courgette, mais rien de plus. Un maître hésite rarement quand on lui demande le nom de son chien, et comme je voulais qu'elle pense qu'il m'appartenait, j'ai répondu :
- Courgette.
- Courgette?
- Oui.
Afficher en entier- C’est très bien, 3 étoiles ! 5, c’est pour les grands chefs-d’œuvre. Pour Joyce, Virginia Woolf...
- Dans ton monde, peut-être, mais pas sur Internet ! Il y a plein de livres très moyens, et même pas bons du tout, qui ont 5 étoiles sur Internet. Des trucs très commerciaux, que tu détesterais.
Afficher en entierNotre prise de contact fut glaciale. J'avais autant envie de garder ce chien que de passer une coloscopie et lui ne semblait pas dans de meilleures dispositions.
Afficher en entierEt puis Mme Halberstadt a sonné à ma porte.
Afficher en entierJe vivais au 2ème étage d'un immeuble en béton couleur chair d'escargot construit à la fin des années 60 dans le centre de Colombes. Un endroit sans beauté mais moins horrible que sa description ne le laisse penser.
Afficher en entierElle partageait la vie d'un romancier sur le point de publier son troisième opus et s'était entichée d'un type qui faisait des détartrages, arrachait des chicots pourris [...].
Afficher en entierJe ne comptais plus.
Le temps filait sans faire cas de mon existence, qui allait à son rythme, plus lent. On me passait devant à la poste, à la boulangerie, sans penser à mal, simplement parce qu'on ne m'avait pas vu. On ne m'écrivait plus, je ne recevais plus de textos, plus d'emails, même promotionnels, et de plus en plus, sans explication, m'arrivaient des lettres adressées à un certain Jacques Mollard, que je ne connaissais pas.
Souvent, je montais dans ma voiture sans avoir rien décidé, je me trouvais pris dans les embouteillages et réalisais que c'était là que je voulais être : coincé dans les bouchons, comme quelqu'un qui aurait eu une vie ordinaire, un travail normal.
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