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Je me souviens des après-midi d’après la bibliothèque, quand je rentrais, le sac lourd de bandes dessinées, de petits romans à la tranche verte et que ma chambre devenait un vaisseau, un navire, une plaine ou un désert. Je te regarde et j’envie ton sérieux, les mondes qui vont et viennent dans ta tête, ce calme douillet où tu déplies tes histoires qui sont plus vraies que la vie dehors. Tu es là, à l’abri de novembre, si loin de nous et le brouillard n’existe plus, les feuilles tombent pour rien, la maison est un songe. Tout à l’heure, tu prendras une épée pour refaire debout les aventures silencieuses de tes livres. Tu tiendras tous les rôles. Cette petite voix derrière la porte, je la connais. Et les courses en chausson sur le parquet. Les objets tomberont par terre et ce sera sans importance. Je te regarde, un petit garçon, si fugitif et parfait. Ces heures-là, il faudra un jour te les rappeler. Regarde, je t’aide, je prends des notes. Je nous fais un souvenir. Je te sauve pour plus tard.
Afficher en entierDans cette histoire, nous n’avons brûlé aucune étape. Se découvrir, se perdre, se maudire, nous rabibocher. Nos cœurs furent versatiles. Nos heures comptées. Mais des chambres d’hôtels, des plages et des nappes de restaurants, nos maisons et des amis pourraient témoigner de nos plaisirs et de la joie malgré tout. Nous avons été jaloux, meurtris, maniganceurs et malintentionnés. Nous avons beaucoup bu, beaucoup fait l’amour et peu dormi en définitive. Nous en avons aimé d’autres, nous nous sommes souvent manqués. Pas mal de larmes, de rigolades, de sommiers maltraités, des textos par milliers dont il ne restera rien, des Noëls avec et sans, des vacances pareilles, du poids qu’on perd et qu’on reprend, des ultimatums et des promesses, tout l’éventail. Reste que nous avons vécu.
Afficher en entierJe ne sais plus quand j’ai commencé à écrire sur Facebook.
Vers 2008 je crois. Et mon premier post Instagram doit dater de 2012. Depuis, j’en ai publié plus de mille quatre cents.
Mais à partir de 2018, j’ai commencé à écrire là des messages qui n’étaient destinés qu’à une seule personne. Une femme, qui n’était pas libre. Ces textes peuvent se lire comme des billets cachetés que je lui adressais et où je glissais par surcroît, comme une friandise, l’attention que d’autres allaient leur porter. Je lui disais je pense à toi, tout le temps, je te veux, tes mains, ton cul, tes baisers, ton temps, ta nuit, je te veux et tu n’es pas là. Je présumais la fin de notre histoire, je rêvais de la suite, je ressassais les trois ou quatre mêmes idées fixes, l’absence, le besoin, le secret, notre joie malgré tout. Surtout, je lui disais regarde comme je t’aime : on t’envie.
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