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Ce serait tellement plus simple si les enfants ne se changeaient pas en monstres.
Afficher en entierQui dit que les choses sont écrites d’avance, qui dit que nous sommes des pantins et qui peut savoir comment la vie va se dérouler ?
Afficher en entierIl ne faut rien regretter parce qu’il faut bien que ça se termine, ce faux-semblant qu’est l’enfance, il faut bien que les masques soient retirés, les imposteurs démasqués, les abcès crevés, il faut bien que cesse toute velléité du mieux, du magnifique, du meilleur, il faut bien en finir avec les belles paroles, les bons sentiments, les rêves doucereux, il faut bien, un jour, arracher à coups de dents sa place au monde.
Afficher en entierDans sa chambre, entre son lit et son armoire, Éliette s’est fait une cabane avec un grand drap. Son père l’a aidée à tendre et à plier le tissu de manière à faire un rabat qui lui sert de porte. Parfois, à la nuit tombée, sa mère et son père se tiennent sur le seuil de sa chambre, l’écoutant murmurer dans sa cabane, n’osant la déranger. Ils la décalquent – figure parfaite habillée d’une robe à smocks, pinces à nœud dans les cheveux, visage de porcelaine – sur les images de conte de fées qui subsistent encore dans leurs têtes. Ils imaginent leur fille, princesse parmi les princesses, poupée parmi les poupées, déployant sa beauté extraordinaire le long des routes bordées de fleurs, nageant dans des lacs clairs aux reflets d’or, chevauchant, oh oui certainement, une licorne blanche. Ils sont persuadés qu’ainsi joue Éliette dans sa cabane, Éliette dans son jardin secret, Éliette avec sa torche qu’elle allume et éteint, Éliette sans secrets, sans chagrins, sans véritables pensées. D’ailleurs, pourquoi devrait-elle penser, Éliette ? N’a-t-elle pas une chance extraordinaire d’être née ainsi ? N’a-t-elle pas tout ce qu’elle pourrait désirer ?
Afficher en entierC’est étrange parfois comment l’esprit résiste à la chimie et à l’alcool, c’est curieux comme rien ne peut l’empêcher de tourner, de mélanger souvenirs et désirs, peurs et joies, ciel et mer.
Afficher en entierIl attend que ça arrive même si ça « n’arrive » jamais, en réalité ça déboule, ça renverse, ça éclate à la gueule.
Afficher en entierMais toujours et encore, il y a les murs qui entourent, qui séparent, qui aliènent, qui protègent et qui ne guérissent pas les cœurs.
Afficher en entierIl était une fois un pays qui avait construit des prisons pour enfants parce qu’il n’avait pas trouvé mieux que l’empêchement, l’éloignement, la privation, la restriction, l’enfermement et un tas de choses qui n’existent qu’entre des murs pour essayer de faire de ces enfants-là des adultes honnêtes, c’est-à-dire des gens qui filent droit.
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