Ajouter un extrait
Liste des extraits
— J’embrasse très mal, murmuré-je.
Akio se fige et me dévisage comme si un troisième œil venait de me pousser.
— Tu embrasses mal ? répète-t-il.
— J’en suis certaine.
— Comment ?
— Comment ça, comment ?
— As-tu des preuves ? m’interroge-t-il, on ne peut plus sérieux.
— À te présenter ?
Il acquiesce d’un hochement de tête.
— Bien sûr que non !
— Alors comment peux-tu le savoir ?
— Parce que… parce que je me pose trop de questions !
Il me regarde avec une expression indéchiffrable, stoïque.
— Si tu te poses des questions pendant qu’on t’embrasse, c’est que tu n’as jamais été embrassée convenablement.
Soudain, son regard s’obscurcit, il fait un pas vers moi. Puis ses lèvres sont sur les miennes. Chaudes, douces, elles me caressent. Sa langue se fraie habilement un chemin pour venir s’enrouler autour de la mienne, danser dans ma bouche. Elle tourne, vire et me cajole encore. Ce baiser est… Il est…
— À quoi as-tu pensé ? souffle-t-il, haletant tout contre mes lèvres.
— Hein ?
Mon cerveau était trop occupé à faire des saltos pour émettre la moindre pensée.
— Voilà, donc là, tu viens d’être vraiment embrassée. Si c’est moins bien que ça, c’est qu’il n’en vaut pas la peine.
Afficher en entier— On va faire un peu connaissance. Donc, comme je te le disais tout à l’heure, je suis Paul Akio, mes amis m’appellent seulement Akio. Je suis entraîneur personnel depuis cinq ans. À titre de loisir, je pratique le trail sur de longues distances et un peu de triathlon. Voilà, je crois que tu sais tout, à toi ! Je ne t’ai même pas demandé ton prénom, s’amuse-t-il en partant d’un rire grave.
Il me faut de l’eau.
J’attrape la gourde dans mon sac et bois une longue gorgée.
— Je m’appelle Lyuba, mais je préfère Lyu, c’est plus simple, plus court. Je viens d’avoir vingt et un ans, je suis étudiante en médecine. Et la dernière fois que j’ai couru sans être poursuivie, c’était au lycée en cours de sport, j’y étais obligée si je ne voulais pas avoir zéro. Mon loisir préféré est de manger du chocolat en lisant un bon livre.
Afficher en entier— Pourquoi laisses-tu la fille de ton rancard seule avec un autre ? Un petit lot comme ça, je ne le lâcherais pas d’une semelle.
— Ce n’est pas moi le rancard, mais lui, c’est une amie.
Tim a posé ses deux mains sur le zinc et me regarde comme s’il essayait de résoudre la théorie du tout.
— Tu l’accompagnes jusque dans les bras d’un autre ?
— C’est un rendez-vous Internet… C’était plus sûr.
Afficher en entier