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Et cet animal était le seul de son espèce, le plus beau fleuron de la collection du prince Lubovine, poursuivit le garde-chasse. Nous réclamons sa viande et sa peau, mais cet acte stupide de braconnage vous coûtera infiniment plus cher, soyez-en certains, mes jeunes seigneurs. Les trois gardes-chasse hissèrent le sinileese sur leurs épaules et s’enfoncèrent dans la forêt
Afficher en entierIl y eut un silence pénible, chargé d’hostilité. Le visage sombre, les trois hommes considérèrent l’animal sur lequel était penché Harpirias. Il posa son couteau de chasse et regarda fixement ses mains couvertes de sang. Il perçut une sorte de grondement, comme un torrent bouillonnant qui lui traversait le crâne
Afficher en entierQui sont ces gens, Tembidat ? demanda brusquement l’un de leurs compagnons. Les gardes-chasse de ton père, je suppose ? Harpirias leva la tête. Surgissant de la forêt, trois hommes, des costauds à la mine renfrognée, en livrée pourpre et cramoisi, s’avancèrent dans la clairière où les chasseurs s’affairaient
Afficher en entierÀ la fin de la journée, Harpirias et ses amis avaient un beau tableau de chasse : outre une douzaine de bilantoons et une paire de tuamiroks, ils avaient abattu un vandar dodu, à la viande succulente, un frêle onathil bondissant, et, quand l’après-midi touchait à son terme, la plus belle pièce, un majestueux sinileese au pelage magnifique, d’un blanc luisant, et aux imposants bois écarlates. C’est Harpirias qui l’avait abattu, d’un seul coup tiré à une distance incroyable, un coup de maître qui l’avait empli de fierté
Afficher en entierÀ l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire, un jour de funeste mémoire, il avait quitté le Château avec une demi-douzaine de compagnons pour gagner la région forestière qui s’étendait aux portes de la cité d’Halanx. La famille de son ami Tembidat y possédait de longue date une réserve de chasse. L’idée de cette sortie venait de Tembidat, c’était son cadeau d’anniversaire
Afficher en entierHarpirias répondit par un grognement. Il portait au mieux un intérêt modéré aux mythes de création des Changeformes, et les circonstances ne s’y prêtaient pas vraiment. Une rafale de vent frappa le flotteur avec la force du poing d’un géant. Le véhicule fit une violente embardée, ballotté comme un fétu, poussé vers le bord du précipice. Calmement, Korinaam reprit le bon cap en effleurant les commandes du bout d’un de ses longs doigts aux multiples jointures. — À quelle distance diriez-vous que nous sommes de la vallée des Othinor
Afficher en entierHarpirias demeura immobile, sans ouvrir la bouche, luttant pour empêcher ses dents de claquer. Il lui était interdit de montrer qu’il avait peur, lui, un chevalier de la cour du Coronal, ayant eu le privilège de la formation austère et rigoureuse réservée à ceux qui portaient ce titre. Son ascendance n’était pas celle d’un lâche. Mille ans auparavant, son célèbre ancêtre Prestimion avait gouverné la planète avec éclat et ses hauts faits lui avaient valu un grand renom, d’abord en qualité de Coronal, puis de Pontife. Un descendant du resplendissant Prestimion pouvait-il se permettre de manifester de la lâcheté devant un Changeforme
Afficher en entierLe début de l’ascension donna simplement une impression d’étrangeté et de beauté. La neige venait à leur rencontre en rubans lumineux agités par le vent, tourbillonnant au gré des rafales, dansant avec frénésie. L’air avait de merveilleux miroitements créés par les flocons chatoyants projetés en tous sens. Un moelleux tapis immaculé commença de recouvrir les parois noires du col
Afficher en entierDevant les voyageurs se dressaient maintenant les Sœurs Jumelles, Shelvokor et Malvokor, impossibles à contourner, qu’il leur fallait gravir s’ils voulaient atteindre leur destination. Deux énormes et massifs blocs rocheux, adossés l’un à l’autre, immensément larges et si hauts qu’Harpirias était incapable d’en estimer l’altitude, aux crêtes couvertes d’un épais manteau blanc, même sur le versant exposé au sud, de sorte que la réverbération du soleil y était aveuglante. Un seul col permettait le passage entre les deux montagnes, celui que, d’après Korinaam, il fallait franchir sans tarder. Et du haut de ce col, balayant tout sur son passage, soufflait un vent comme Harpirias n’en avait jamais connu, un vent d’enfer, un vent des loups, un vent démoniaque, froid, mordant, furieux, porteur des signes avant-coureurs, cinglants et glacés, d’une tempête de neige estivale
Afficher en entierQuand on parcourt ces routes à l’époque de l’été des loups, reprit-il, la règle est de monter aussi haut que possible. Venez, prince. Ce que vous voyez n’est pas la vraie chute de neige. Il ne s’agit que d’un signe avant-coureur, de la glace poussée par les premières bourrasques. Nous devons nous mettre en route avant que les choses ne se gâtent
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