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Extrait ajouté par mcd30 2020-05-15T15:04:16+02:00

Je réussis à capter quelques paroles échangées entre les grandes personnes, à travers lesquelles je finis par saisir à peu prèsce qui était en jeu. La femme qui criait venait de perdre son mari. Cette nuit, elle appelait l'âme errante du mort, afin que celle-ci ne s'égarât pas. Selon le rituel, après avoir brûlé des papiers-monnaies destinés aux morts, au moment précis de la troisième veille, la veuve commence son appel. Si par hasard quelqu'un d'entre les vivants répond "oui" à cet appel, il perd son corps dans lequel s'introduit l'âme errante du mort, lequel, du coup, réintègre le monde vivant. Tandis que l'âme de celui qui perd son corps devient errante à son tour. Elle erre jusqu'à ce qu'elle trouve un autre corps pour se réincarner

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:15:28+01:00

Pour moi, la rencontre la plus réjouissante fut celle du vieux peintre-ermite. Assis sous un huanggo, j'étais en train de dessiner le paysage lorsque j'entendis une voix nette derrière mons dos : "Jeune homme, je vois que tu es peintre. Si vous voulez bien tous les deux, venez prendre le thé chez moi." Je me retournai et crus revoir le moine taoïste de mon enfance : le même visage serein et impassible, n'était ce bon sourire légèrement teinté d'ironie qui l'éclairait. Nous le suivîmes jusqu'à sa demeure, une chaumière protégée par de l'herbe sauvage et bordée derrière par un jardin potager. Le vieillard nous montra sa prodigieuse collection de peintures chinoises anciennes ainsi que ses propres œuvres, les unes éthérées, les autres d'une densité frémissante, peintes avec un superbe art du pinceau et de l'encre, dans la pure tradition chinoise, mais singulièrement renouvelée. Il nous apprit que dans sa propre jeunesse - cela remontait au début du siècle -, grâce à la fortune familiale, il avait longuement voyagé au Japon et en Europe. Dans les années vingt et trente, il jouissait d'un certain renom en tant que peintre dans toute la vallée du Yangzi. Il connaissait tous les grands artistes de sa génération. Mais depuis une dizaine d'années, il avait renoncé aux mondanités et s'était retiré dans ce coin perdu pour se consacrer entièrement à son art.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:15:06+01:00

Lao Ding - Ah! ce sacré Lao Ding, toujours lui- me trouble lorsqu'il dit qu'il n'est pas donné aux hommes de réussir le Trois sur la terre, que nos Anciens l'avaient si bien compris qu'entre le yin et le yang ils avaient mis le Vide médian.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:14:51+01:00

"En cet instant de dialogue décisif, ce mot "mythique" me déroute-t-il ? Pas véritablement. [...] s'affirme de plus en plus en moi la conviction que seule une vision mythique permettrait aux hommes de prendre en charge ce qu'ils ne parviennent pas à dire entièrement. Qui d'entre nous peut prétendre cerner la vraie vie, savoir jusqu'où elle plonge ses racines et étend ses ramures ? Peut-on se tenir pour quitte d'avoir consigné seulement les bribes de ce qu'on a cru vivre ou entendre ? Une fois parvenue à l'existence, ayant poussé son cri, toute vie se répercutera forcément d'écho en écho vers un Appel qui vient d'elle et la déborde infiniment. Comment exprimer cet Appel ? Existe-t-il une formule claire, définitive pour y parvenir ? Force est de recourir aux figures mythiques pour suppléer ce qui ne peut entièrement se dire."

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:14:40+01:00

Avant de partir, nous pénétrâmes dans le temple. Yumei alluma une baguette d'encens devant la statuette représentant le poète, encadrée de deux tablettes sur lesquelles étaient inscrits deux vers parallèles écrits par lui. Nous apprîmes que le temple avait été bâti sous les Ming, sur l'emplacement d'une stèle érigée là sous les Tang. Les habitants affirmaient que depuis la construction du temple l'encens n'avait jamais cessé d'y brûler. Nous fûmes frappés alors par l'impression d'étrangeté, pour ne pas dire d'anachronisme, devant ce petit feu ininterrompu au cœur de ce coin obscur, anonyme, habité par des paysans illettrés, en l'honneur d'un poète qui avait vécu il y a plus de deux mille ans - le premier poète connu de la littérature chinoise - et qui était mort en exil, noyé dans une rivière.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:14:28+01:00

Remonter à la source. Serait-ce le commencement d'une nouvelle vie? Ou la fin d'une autre? Que le temps soit cyclique et que tout nouveau cycle entraîne un changement à la fois pressenti et inattendu, c'était un vieux thème parfaitement intégré dans ma vision, dont je ne mettais plus en doute la validité.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:14:14+01:00

... à cause de ce pacte de confiance, ou de connivence, qu'il a passé avec l'univers vivant, puisqu'il croit aux vertus des souffles rythmiques qui circulent et qui relient le Tout.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:14:05+01:00

"Brumes et nuages du mont Lu", si célèbres qu'ils s'étaient mués en proverbe pour désigner son mystère insaisissable, une beauté cachée mais ensorcelante. Par leurs mouvements capricieux, imprévisibles, par leurs teintes instables, rose ou pourpre, vert jade ou gris argent, ils transformaient la montagne en magie. Ils évoluaient au milieu des multiples pics et collines du mont Lu, s'attardant dans les vallées, s'élevant dans les hauteurs, maintenant ainsi un constant état de mystère. De temps à autre, subitement ils s'effaçaient, révélant alors au regard des hommes toute la splendeur de la montagne. Avec leurs corps soyeux et leur parfum de santal mouillé, ces brumes et ces nuées paraissaient tel un être à la fois charnel et irréel, un messager venu d'ailleurs pour dialoguer un instant ou longuement, selon ses humeurs, avec la terre. Certains matins clairs, elles pénétraient par les volets, en silence, chez les hommes, les caressaient, les enveloppaient de leur douceur intime. Pour peu qu'on veuille les saisir, elles s'éloignaient tout aussi silencieusement, hors de portée. Certains soirs, les brumes denses qui montaient, rencontrant les nuages en mouvement, provoquaient une précipitation et amenaient des ondées, qui déversaient leur eau pure dans les pots et les bocaux déposés par les habitants du village au pied des murs. C'est avec cette eau que ces derniers faisaient le meilleur thé du coin. Une fois les averses passées, rapidement, les nuages se déchiraient et, le temps d'une éclaircie, laissaient voir le plus haut mont. Entouré de collines, ce dernier ne conservait pas moins tout le mystère de son altière beauté, avec ses rochers fantastiques dangereusement dressés, qu'auréolait une végétation elle aussi fantastique, réverbérant sans entrave la lumière indécise du soir. Pendant ce temps, les nuages regroupés à l'ouest formaient une immense mer étale dont les flots portaient le soleil couchant comme un vaisseau de rêve scintillant de mille feux multicolores. Un instant après, le sommet se drapait de brume mauve, devenait à nouveau invisible. Comme il se doit, d'ailleurs, puisque c'est l'heure où le mont Lu effectue sa randonnée quotidienne en direction de l'ouest, pour rendre hommage à la Dame de l'Ouest des taoïstes ou pour saluer Bouddha. A ce moment, l'univers avait l'air de se révéler dans sa réalité cachée ; il était en perpétuelle transformation. Ce qui était apparemment stable se fondait dans le mouvant ; ce qui était apparemment fini se noyait dans l'infini. Point d'état fixe ni définitif. N'est-ce pas ce qu'il y a de plus vrai, puisque toutes choses vivantes ne sont que "condensation du souffle" ?

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:13:51+01:00

Plus tard, m'ayant initié à l'art du trait et à la composition organique, le maître me dit : "La peinture chinoise est fondée sur un apparent paradoxe : elle obéit humblement aux lois du réel, dans toutes les manifestations de la vie visible et invisible, et dans le même temps, elle vise d'emblée la Vision. Il n'y a en fait pas de contradiction. Car le véritable réel ne se limite pas à l'aspect chatoyant de l'extérieur, il est vision. Celle-ci ne relève aucunement du rêve ou d'un fantasme du peintre, elle résulte de la grande transformation universelle mue par le souffle-esprit. Étant mue par le souffle-esprit, elle ne peut être captée par l'homme qu'avec le regard de l'esprit, ce que les Anciens appelaient le troisième œil ou l’œil de Sapience. Comment posséder cet œil ? Il n'y a pas d'autre voie que celle fixée par les maîtres Chan, c'est-à-dire les quatre étapes du voir : voir ; ne plus voir ; s'abîmer à l'intérieur du non-voir ; re-voir. Eh bien, lorsqu'on re-voit, on ne voit plus les choses en dehors de soi ; elles sont partie intégrante de soi, en sorte que le tableau qui résulte de ce re-voir n'est plus que la projection sans faille de cette intériorité féconde et transfigurée. Il faut donc atteindre la Vision. Tu t'accroches encore trop aux choses. Tu te cramponnes à elles. Or, les choses vivantes ne sont jamais fixes, isolées. Elle sont prises dans l'universelle transformation organique. Le temps de peindre, elles continuent à vivre, tout comme toi-même tu continues à vivre. En peignant, entre dans ton temps et entre dans leur temps, jusqu'à ce que ton temps et leur temps se confondent. Sois patient et travaille avec toute la lenteur voulue."

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Extrait ajouté par Didie6 2014-11-22T12:13:36+01:00

Habitué à l'écartement, j'assistais, une fois de plus, à la division de mon corps en deux parties : l'une qui se rebellait dans la souffrance, tandis que l'autre se complaisait dans une bienveillante jouissance.

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