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Il y a tout simplement chez les hommes un besoin de ravager, un besoin de frapper à mort, d'assassiner et de s'enivrer de violence. Tant que l'humanité entière, sans exception, n'aura pas subi une grande métamorphose, la guerre fera rage, tout ce qui a été construit, cultivé, tout ce qui s'est développé sera tranché et anéanti, pour recommencer ensuite!
Afficher en entierJ'ai souvent été abattue, mais jamais désespérée, je considère notre clandestinité comme une aventure dangereuse, qui est romantique et intéressante. Dans mon journal, je considère chaque privation comme une source d'amusement. C'est que je me suis promis de mener une autre vie que les autres filles et, plus tard, une autre vie que les femmes au foyer ordinaires. Ceci est un bon début pour une vie intéressante et c'est la raison, la seule raison pour laquelle, dans les moments les plus dangereux, je ne peux pas m'empêcher de rire du burlesque de la situation.
Afficher en entierChère Kitty, comme tu peux t'en douter, on se demande souvent ici avec désespoir : « À quoi bon, oh à quoi bon cette guerre, pourquoi les gens ne peuvent-ils vivre en paix, pourquoi faut-il tout anéantir ? »
Pourquoi fabriquent-ils en Angleterre des avions de plus en plus gros, des bombes de plus en plus lourdes et en même temps des pavillons individuels pour la reconstruction ?
Pourquoi dépenser des millions pour la guerre et pas un sou pour la médecine ?
Pourquoi les gens doivent-ils souffrir de la faim tandis que dans d'autres parties du monde, une nourriture surabondante pourrit sur place ?
Il y a tout simplement chez les hommes un besoin de ravager, un besoin de frapper à mort, d'assassiner et de s'enivrer de violence. Tant que l'humanité entière, sans exception, n'aura pas subi une grande métamorphose, la guerre fera rage, tout ce qui a été construit, cultivé, tout ce qui s'est développé sera tranché et anéanti, pour recommencer ensuite !
Afficher en entierMais j'ai appris au moins une chose : on ne connaît vraiment les gens qu'après avoir eu une bonne dispute avec eux. Alors seulement, on peut juger de leur caractère !
Afficher en entierChère Kitty,
Mon désir de parler à quelqu’un a pris de telles proportions que j’ai fini par avoir envie de parler à Peter. Quand il m’arrivait de venir dans sa chambre, là-haut, à la lumière de la lampe, je m’y sentais toujours bien, mais comme Peter est toujours trop timide pour mettre quelqu’un à la porte, je n’osais pas rester longtemps, car j’avais peur qu’il ne me trouve affreusement agaçante. Je continuais à chercher la moindre occasion de parler un moment avec lui et celle-ci s’est présentée hier. Peter a attrapé la manie des mots croisés et y passe toute sa journée, je l’ai aidé et bientôt, nous étions installés l’un en face de l’autre à sa petite table, lui sur la chaise, moi sur le divan. Je me sentais toute drôle quand je regardais droit dans ses yeux bleu foncé et me rendais compte à quel point il était intimidé par cette visite inhabituelle. Je pouvais lire si facilement en lui, son visage portait encore les traces de sa maladresse et de son manque d’assurance mais, en même temps, reflétait vaguement sa conscience d’être un homme. Je comprenais tellement son comportement timide et me sentais si attendrie. J’aurais voulu lui demander : "Parle-moi de toi. Regarde au-delà de mon tragique besoin de bavarder." Je me suis aperçue qu’en fait, il est plus facile de préparer de telles questions que de les poser. Mais la soirée s’est déroulée sans que rien ne se passe, sauf que je lui ai parlé de cette histoire de rougir, pas de ce que j’ai écrit, bien entendu, mais je lui ai dit qu’il prendrait de l’assurance avec les années.
Afficher en entierPour être encore plus claire, il faut donner une explication, car personne ne comprendrait qu’une fille de treize ans soit complètement seule au monde, ce qui n’est pas vrai non plus : j’ai des parents adorables et une soeur de seize ans, j’ai, tout bien compté, au moins trente camarades et amies, comme on dit, j’ai une nuée d’admirateurs, qui ne me quittent pas des yeux et qui en classe, faute de mieux, tentent de capter mon image dans un petit éclat de miroir de poche. J’ai ma famille et un chez-moi. Non, à première vue, rien ne me manque, sauf l’amie avec un grand A. Avec mes camarades, je m’amuse et c’est tout, je n’arrive jamais à parler d’autre chose que des petites histoires de tous les jours, ou à me rapprocher d’elles, voilà le hic. Peut-être ce manque d’intimité vient-il de moi, en tout cas le fait est là et malheureusement, on ne peut rien y changer. De là ce journal. Et pour renforcer encore dans mon imagination l’idée de l’amie tant attendue, je ne veux pas me contenter d’aligner les faits dans ce journal comme ferait n’importe qui d’autre, mais je veux faire de ce journal l’amie elle-même et cette amie s’appellera Kitty.
Afficher en entierTant de choses remontent à la surface quand je suis seule le soir comme d'ailleurs dans la journée, quand je dois supporter les gens qui me portent sur les nerfs ou qui me comprennent toujours de travers. C'est pourquoi en dernier ressort j'en reviens toujours à mon journal.
Afficher en entierRichesse, considération, on peut tout perdre, mais ce bonheur au fond du coeur, il ne peut guère qu'être voilé et il saura nous rendre heureux, aussi longtemps que l'on vivra. Quand tu es seul et malheureux ou que tu as du chagrin, essaie toi aussi de monter dans les combles par un aussi beau temps et de regarder au-dehors. Pas de regarder les maisons et les toits, mais le ciel. Tant que tu pourras contempler le ciel sans crainte, tu sauras que tu es pur intérieurement et que malgré les ennuis, tu retrouveras le bonheur.
Afficher en entierPour les nazis, les juifs étaient la cause de tous les maux. Lorsqu'ils ont pris le pouvoir, ils se sont fixé pour objectif d'éliminer les juifs de la société allemande - alors qu'ils représentaient moins de 1% de la population.
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