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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:41:17+02:00

Craig Mellow serra les mâchoires. La voiture venait d’encaisser un autre nid-de-poule, dans la 5e Avenue. Comme tous les taxis new-yorkais, sa suspension aurait mieux convenu à un tank Sherman.

« J’étais moins secoué en Land-Rover dans la dépression de Mbabwe », pensa-t-il. Une bouffée de nostalgie l’envahit au souvenir de cette piste tortueuse, creusée d’ornières, qui traversait les étendues désolées au sud de la rivière Chobé, le grand affluent vert du géant Zambèze.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:41:09+02:00

Ce n’est qu’à l’aube du troisième jour que l’officier s’estima satisfait du travail accompli par l’équipe qui préparait l’ivoire. Il renvoya alors les indigènes dans la vallée pour aider au séchage de la viande. L’identité du visiteur de marque qui venait inspecter le butin devait rester secrète.

Il arriva en hélicoptère. L’officier était au garde-à-vous dans la clairière, près des alignements de défenses. Son blouson volait et son jean frémissait dans le souffle des rotors, mais il garda dignement la pose.

L’engin atterrit et une silhouette à l’allure autoritaire en descendit. Un homme bien bâti, droit, carré, avec des dents immaculées tranchant dans un visage d’ébène, sa toison crépue taillée ras sur un crâne de statue. Il portait un luxueux costume gris perle de coupe italienne sur une chemise blanche ornée d’une cravate bleu marine, et ses chaussures en vachette étaient faites sur mesure.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:41:00+02:00

L’officier évaluait les pertes. Ils n’allaient pas pouvoir récupérer les peaux. Dommage. On aurait pu en tirer mille dollars pièce, mais le transport posait trop de problèmes. Sans compter la conservation. Le processus de putréfaction, déjà entamé, leur ôtait toute valeur. Le zeste de décomposition de la viande, en revanche, ne la rendait que plus savoureuse encore aux palais africains – tout comme le gibier faisandé des Anglais.

Cinq cents tonnes de viande fraîche… Une fois séchée, son poids aurait diminué de moitié, mais les mines de cuivre de la Zambie, à quelques kilomètres de là, avec leurs dizaines de milliers d’ouvriers à nourrir, ne discuteraient pas les prix. Deux dollars la livre de viande grossièrement fumée, soit un million de dollars. Sans compter l’ivoire…

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:40:51+02:00

Ils marchaient en file indienne, suivant la piste des éléphants. Deux ou trois cents, vêtus de peaux de bêtes et de haillons, les hommes ouvrant la marche et les femmes à l’arrière-garde. Elles étaient torse nu pour la plupart, et certaines d’entre elles étaient jeunes, avec un port de tête provocant et un balancement exubérant de fesses rebondies sous des pagnes de queues d’animaux ultracourts. Le mépris de l’officier se transforma en convoitise. Peut-être trouverait-il le temps de s’occuper de l’une d’elles tout à l’heure, pensa-t-il en enfournant une main dans la poche de son jean. Le cortège longea le champ de mines, jacassant et pépiant, cabriolant et gloussant devant l’amoncellement des pachydermes estropiés.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:40:43+02:00

Cela dura un long moment, puis le feu nourri s’apaisa, se fit à nouveau intermittent, et cessa peu à peu. L’hélicoptère atterrit derrière la ligne des piquets métalliques. Le battement du moteur mourut et le rotor s’immobilisa. On n’entendait plus maintenant que les hurlements des bêtes à l’agonie. La bulle du cockpit s’ouvrit, et un homme bondit au sol. C’était un Noir, vêtu d’un blouson de toile dont il avait soigneusement relevé les manches, et d’un jean étroit teint à la diable. Pendant la guerre de Rhodésie, la toile de jean avait fait office d’uniforme chez les guérilleros. Une paire de bottes texanes chaussait ses pieds et il portait, juchées sur le haut du front, des lunettes d’aviateur à verres polarisés, cerclées d’or. Avec la rangée de stylos à bille qui cliquetaient sur sa poche de poitrine, ces lunettes étaient les galons d’un grade élevé chez les vétérans de la guérilla. Armé d’un fusil d’assaut AK 47, il s’avança jusqu’au champ de mines et resta planté, impassible, devant le carnage. Puis il revint à l’hélicoptère.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:40:30+02:00

Le fracas des détonations, tout d’abord intermittent, commença à s’égrener sur le bord du terrain, adoptant bientôt un rythme saccadé, heurté, comme le solo d’un percussionniste épileptique. De loin en loin, quatre ou cinq mines explosaient en même temps, éructation violente qui se répercutait sur les rochers et retombait en échos éparpillés.

Soutenant tout cela, telle la section de cordes d’un dantesque orchestre symphonique, le rotor de l’hélicoptère barattait son sifflement infernal, virant, plongeant, remontant à la périphérie du terrain, harcelant le troupeau, piquant ici pour détourner un groupe de pachydermes sur le point de s’échapper, fonçant là pour rattraper un jeune mâle ayant miraculeusement réussi à traverser le champ sans dommage, pour le forcer à tourner bride et le refouler dans le piège, où il s’écroulerait bientôt en barrissant, hurlant, les pattes pulvérisées.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:40:23+02:00

C’était une rangée de plaques de métal galvanisé qui éveillait la méfiance du vieux mâle, chacune coiffant un piquet d’acier qui avait été fiché en terre il y a tant d’années que l’odeur de l’homme s’était dissipée. Sur chaque plaque s’inscrivait un avertissement laconique en lettres écarlates que le soleil avait rosies. Un crâne stylisé, deux tibias entrecroisés, et les mots : DANGER. TERRAIN MINÉ.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:40:16+02:00

La harde se déplaçait avec moins de hâte. Les chasseurs étaient distancés et les éléphants purent ralentir l’allure de façon à manger en marchant. La forêt devenait plus verte, plus épaisse que dans les plaines de la vallée. Les msasas cédaient la place aux mopanis et aux grands baobabs ventrus. Le vieux mâle sentait la proximité de l’eau et la soif faisait naître des grondements sourds dans ses entrailles. Pourtant l’instinct lui signalait un danger nouveau. Il s’arrêtait souvent, balançant sa grande tête grise, les oreilles tendues comme des pavillons, ses petits yeux myopes scrutant prudemment le paysage.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:40:09+02:00

Quelque chose troublait le vieux mâle. Jamais encore il n’avait connu de poursuite aussi âpre. Cela durait depuis huit jours maintenant, et pourtant les rabatteurs ne refermaient pas leur étau sur la harde. Ils se cantonnaient au sud, d’où lui parvenait leur odeur, mais restaient en retrait du faible rayon d’action de ses yeux.

Il les avait pourtant vus, une fois. Le cinquième jour. Incapable de supporter plus longtemps leur harcèlement, il avait lancé le troupeau en arrière dans l’espoir de percer leurs lignes. Ils étaient là, petites silhouettes dressées qui surgissaient des hautes herbes, qui leur barraient la route du Sud en agitant des couvertures et en tapant sur des bidons de paraffine. Le vieux mâle avait tourné les talons pour pousser une fois encore son troupeau dans les rocailles qui dégringolaient vers le grand fleuve.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-24T21:40:06+02:00

Femelles et jeunes mâles broutaient lentement, délibérément, plongeant la trompe dans l’épaisseur des épineux pour en sortir des grappes de baies qu’ils déposaient au fond de leur bouche, comme fait un vieil homme d’un cachet d’aspirine. Jouant de leurs défenses tachées de jaune, certains épluchaient l’écorce des msasas et l’enfournaient derrière le triangle de leur lèvre inférieure. Ou bien, leur masse pesante dressée sur les pattes arrière, ils attrapaient les feuilles les plus tendres à la cime des arbres comme des chiens qui mendient un sucre. D’autres, de toute la puissance de leur front, pesaient de leurs quatre tonnes sur les troncs et les ployaient, les secouaient jusqu’à ce qu’ils lâchent sur eux une pluie de gousses savoureuses. Plus bas, deux jeunes mâles combinaient leurs forces pour renverser un géant dont le feuillage les narguait. Au moment même où l’arbre cédait dans un grincement de fibres tordues, le chef de la harde se profila sur la crête. Le vacarme cessa brusquement.

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