Ajouter un extrait
Liste des extraits
- Ne bougez pas, vous êtes sérieusement blessée.
Cette voix si charmante était-elle réelle, ou tombais-je déjà vers un monde imaginaire, m'entraînant vers le néant d'une fin de vie toute proche. Je n'arrivais plus à distinguer le réel de l'irréel. Je n'étais plus qu'un corps, meurtri et douloureux.
- Appelez les secours, balbutiais-je, au cas où il y aurait vraiment quelqu'un .
Je sentis de nouveau un frôlement contre moi, et au moment où la douleur allait avoir raison de ma volonté, deux bras me soulevèrent du sol froid. Lentement, je blottis ma tête contre ce corps rassurant que je ne connaissais pas. Ma mort n'avait peut-être pas encore sonnée.
- J'ai si mal, chuchotais-je.
- Je sais, répondit doucement la voix, je sais.
Puis le trou noir.
Afficher en entierEn un mouvement, je me retrouvais sous lui, ses yeux avaient re- trouvé leur beau bleu intense, un filet de sang coulait de ses lèvres, ses canines avaient disparu, les plaies sur son visage ne se voyaient presque plus. Il me sourit et m'embrassa passionnément, j'avais réussi. Grâce à
notre lien, à notre connexion si particulière, j'étais parvenue à le sauver.
La fatigue qui m'envahissait n'enlevait rien à mon bonheur. Je voyais en lui, ce qu'il lisait en moi, comme un film que l'on repasse en accélérer, les moments que j'avais passés seule avec Grégoire le traversaient. Le souve- nir de notre étreinte, de ses caresses, pur moment d'égarement, de l'agressivité de mon ex-petit ami, sa volonté de me forcer à lui apparte- nir, de me garder pour l'éternité.
Afficher en entierJe commençais lentement à deviner ses traits, un homme, dont quelque chose en lui me semblait familier. Sa façon de marcher, de se te- nir, ses cheveux... Mon cri résonna dans tout l'appartement. Un cri per-
çant, que je venais de pousser sous l'effet de la stupeur. Je mettais enfin un visage sur cette ombre suspecte, mon cœur faillit s'arrêter. Mon Dieu comment cela pouvait-il être possible ? Effrayée, altérée par ce que je voyais, je reculais, loin de la fenêtre, tremblante, me laissant tomber à
genoux au milieu du salon. Plus aucune force ne me portait, mon corps tremblait nerveusement.
Afficher en entierAlors que mon ami, nerveux, me conduisait vers une destinée pas très réjouissante, je n’arrivais pas à regretter ma décision. Elle était certainement inutile, voire plus que dangereuse, et la conclusion serait presque à coup sûr ma mort. Cela me paraissait envisageable si la fin de ma simple existence pouvait éviter la mort de plusieurs autres. Mon seul regret, ne plus revoir William, ne pas avoir eu le temps de lui dire tout ce qu’il représentait pour moi. En fermant les yeux un court instant, je pus revivre la rencontre de nos destins. Le choc d’apprendre qui il était, le plaisir de se découvrir, nos baisers, nos doutes, les obstacles franchis, notre lien, notre amour. Quoiqu’il arrive et au-delà de la vie elle-même, cet amour survivra en lui pour les siècles à venir.
Afficher en entierPendant que Terence examinait Mélanie, de grandes flammes sor- tirent du manoir. Un frisson d'horreur me parcourut en imaginant les corps de ceux qui m'avaient aidée, finir en cendres, John, Louise, tous ceux que je ne connaissais pas et Grégoire, lui aussi était certainement mort, l'espace d'un instant, je le revis me sourire à nouveau, le Grégoire de mon souvenir.
Afficher en entierPas le temps de lui répondre, une excitation, mêlée de cris et de ba- vardages, se fit entendre dans la pièce voisine. Le regard de Terence se durcit immédiatement. Il me prit par les épaules et plongea son regard dans le mien.
— Nous n'avons plus le choix Flore, je suis trop faible et ils sont trop nombreux. La seule chance, si minime soit-elle de te sortir toi et ta sœur vivante d'ici, est de faire venir William et ses frères.
Afficher en entierElle me demanda où me joindre en cas d'urgence, je lui répondis que je la contacterais régulièrement, pour savoir si tout se passait bien.
Après encore quelques compliments sur mon travail, je partis rejoindre mes amis. Nous étions un samedi, et comme tous les samedis, il y avait repas du midi à la crêperie du coin. Tradition qui durait depuis des an- nées. Combien de fois avions-nous pris la décision de changer d'endroit, sans jamais le faire.
Afficher en entierSa voix se fit de plus en plus lointaine au point de ne plus l'entendre.
Mes yeux s'étaient posés sur les papiers de Maître Ravel, sur la petite photo de la demeure des ancêtres de ma mère. Mon cœur se mit à battre la chamade, je lisais le petit compte rendu de l'avocat à mon père, dé- taillant sa trouvaille pour être sûr que c'était exactement le bien qu'il re- cherchait.
Afficher en entierDe nouveau, le désir nous entraîna vers un monde qui n'appartenait qu'à nous. Notre sang mêlé bouillait et réveillait en moi des sensations jusqu'à ce jour inconnues. Une effusion de partage sensationnelle. Ce lien était comme me l'avait dit Terence, une offrande et non pas une contrainte, le plus précieux des cadeaux, une union plus forte que la vie.
Enlacés, épuisés, heureux, unis pour toujours, nous nous laissâmes emporter par le sommeil. Une nouvelle vie commençait... pas unique- ment pour le meilleur malheureusement.
Afficher en entierMaman avait une passion pour ses maisons familiales, et Dieu sait que sa lignée de famille en possédait, un vrai trésor du patrimoine. Elle les transformait en hôtels, pour qu'elles soient rentables tout en conser- vant leur histoire. Penser qu'elle ne verrait pas celle-ci, rouvrit en moi une douleur profonde.
Afficher en entier