Extraits

Il n'y avait pas plus cruel qu'un homme qui se targuait d'être vertueux.

Parmi les maintes substances susceptibles d'infliger la folie, l'amour est sans doute la plus efficace de toutes.

Le vent de Goulet balayant ses cheveux noirs, Regol se tourna vers Nona, et elle eut soudain l’impression que la lune convergente venait de se poser sur elle, provoquant une bouffée de chaleur.

— Tiendras-tu la route avec moi, ma sœur ? J’ai souvent eu envie de te revoir en action.

— Je ne suis pas une sœur, simplement une novice.

Dès que les mots eurent franchi ses lèvres, elle se sentit bête. Était-ce là tout ce qu’elle avait trouvé à lui dire ? Et quelle importance, d’ailleurs ? Spoiler(cliquez pour révéler)Cinquante lames convergeaient vers eux.

Regol lui sourit. Il ne cessait jamais de sourire.

— Tu es ma sœur de cage.

Un frisson parcourut l’échine de Nona malgré la chaleur que le regard de Regol lui insufflait. Comment avait-il su qu’elle allait devenir sœur Cage, un secret que seules Ara et Maîtresse Voie connaissaient ?

nos faiblesses sont plus riches d’enseignement que nos points forts.

Nona, pâle dans ses haillons, le regard noir et insondable, semblait née du brasier. Comme issue d’un autre monde.

— Terra, veille à ce que les chevaux puissent sortir, ordonna Nona sans tenir compte des protestations.

— Mais…, fit Terra en tenant son poignet cassé.

— Exécution.

Vitrage n’avait pas la moindre idée de ce qu’une jeune fille pouvait faire contre cela, mais elle avait prié l’Ancêtre, et Nona était arrivée. Il fallait avoir foi en elle.

Vitrage regarda la scène sans émettre de commentaire.

Nona faisait preuve d’une autorité aussi naturelle que remarquable. Les Sis s’empressaient de faire ses quatre volontés.

— La voie est dégagée jusqu’à la sortie ? demanda Nona.

— Si on ne compte pas les archers, répondit Regol. Et les soldats.

Nona se tourna vers lui, et pour la première fois, se rendit compte de sa présence.

Elle resta figée pendant une fraction de seconde, puis détourna timidement le regard.

Nona se hissa sur le dos de son adversaire, empoigna ses cheveux gris à deux mains et lui cogna la tête contre le sol avec une violence mesurée.

Le tapis était d’excellente facture, mais pas tout à fait assez épais pour empêcher sire Tacsis de sentir le plancher.