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J'observais de loin la cité, la voyant aussi étrangère qu'elle l'était dans les faits : étrangère à ce monde, autant qu'à moi désormais. Kilomètre après kilomètre, elle se traînait, sans jamais trouver, ni même chercher, un lieu de repos définitif.
Afficher en entierJ'avais atteint l'âge de mille kilomètres. De l'autre côté de la porte, les membres de la guilde des Topographes du Futur s'assemblaient pour la cérémonie qui ferait de moi un apprenti. Au-delà de l'impatience et de l'appréhension de l'instant, en quelques minutes allait se jouer ma vie.
Afficher en entierIl y avait encore deux feuillets. L'un était un codicille marquant la constitution de la Guilde des Échanges et de la Guilde de la Milice. Sans date. Sur le second feuillet, une courbe dessinée à la main, montrant l'hyperbole résultant de l'équation y = l/x. Elle était suivie de quelques signes mathématiques incompréhensibles pour moi.
Telle était donc la Directive de Destaine.
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)Si nous nous trouvions en ce moment sur la planète Terre, nous habiterions un univers de dimensions infinies, qui serait occupé par une quantité de corps vastes mais finis. Ici c'est l'inverse qui est la règle : nous vivons dans un univers fini, occupé par une quantité de corps de dimensions infinies.
— Cela n'a aucun sens.
— Je sais, acquisça Balyne. Je vous ai dit que cela ne vous plairait pas.
— Où sommes nous ?
— Personne ne le sait.
— Où se trouve la planète Terre ?
— Personne ne le sait non plus.
Afficher en entier« Deux facteurs interviennent. L'un est le mouvement du sol. L'autre concerne les valeurs temporelles de chacun, qui sont changées subjectivement. Les deux constituent des absolus, mais il n'y a pas nécessairement de lien entre eux, pour autant que nous le sachions.
— Alors, pourquoi...
Spoiler(cliquez pour révéler)— Écoutez. Le sol se déplace matériellement. Dans le nord, il le fait lentement – et plus on va au nord, plus ce déplacement est lent ; dans le sud, il est rapide. S'il était possible d'atteindre le point le plus au nord, nous pensons que le sol ne bougerait pas du tout. Inversement nous estimons qu'à l'extrême sud du monde le mouvement s'accélère jusqu'à une vitesse infinie. »
Afficher en entierUn des graphiques avait fait l'objet de discussions fort détaillées.
Il montrait la courbe d'une équation où une valeur était représentée comme la réciproque – ou l'inverse – de l'autre. La courbe était une hyperbole. Une partie en était tracée dans le secteur positif, l'autre dans le négatif. Chaque extrémité de la courbe avait une valeur infinie, positive et négative.
Notre professeur nous avait montré ce qui se passerait si l'on faisait pivoter le graphique autour de l'un de ses axes [...].
Le produit était un objet impossible : un solide composé d'un disque de rayon infini et deux « flèches » ou pointes hyperboliques au-dessus et au-dessous du disque, chacun des deux allant s'amincissant vers un point infiniment distant.
Afficher en entierÀ cet endroit, le cours d'eau n'avait guère qu'un mètre de large... pourtant, quand Helward avait campé ici avec les filles, il en faisait au moins trois.
Il remonta en haut de la berge. Après de longues recherches, il découvrit sur le sol des marques qui pouvaient être celles d'une des tours de suspension.
De haut d'une berge jusqu'à l'autre, la distance ne devait pas dépasser cinq mètres. L'eau coulait quelques mètres en dessous.
En cet endroit, la ville avait traversé.
Afficher en entierHelward avait vu le soleil si souvent qu'il ne se posait plus de questions sur son apparence. Mais à présent il savait que le monde, lui aussi, avait cette forme.
Afficher en entierIl voyait le monde entier.
Au nord le sol était uni, plat comme un dessus de table. Mais au centre, droit devant lui, le terrain jaillissait de cette surface plane en une tour parfaitement symétrique, incurvée, concave. De plus en plus étroite, elle montait, s'amincissait, si élevée qu'il était impossible d'en distinguer la fin.
Elle se teintait d'une multitude de couleurs. Il y avait de larges zones de brun et de jaune, mouchetées de vert. Plus au nord, du bleu... un pur saphir éblouissant pour les yeux. Et par-dessus tout, le blanc des nuages en festons étirés, fins, en essaims brillants, en dessins hésitants.
Le soleil se couchait. Rouge, au nord-est, il luisait contre l'impossible horizon.
Afficher en entierLe sommet de la crête s'était à présent distendu et passait sous son corps. La pression vers le sud s'empara de lui, l'entraînant de l'autre côté. La corde tint bon, et il resta suspendu... à l'horizontale.
Ce qui avait été une montagne n'était plus qu'une dure protubérance sous sa poitrine. Son ventre reposait sur ce qui avait été une vallée de l'autre côté. Ses pieds talonnaient pour se raccrocher à la crête de plus en plus effacée de ce qui avait été une autre montagne.
Il gisait à plat à la surface du monde, géant couché sur ce qui avait jadis été une région montagneuse.
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