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Commentaire de Audebouquine

Le paradis caché


Commentaire ajouté par Audebouquine 2023-09-14T11:15:25+02:00

« Le paradis caché » s’ouvre sur deux enfants. L’un est un petit garçon qui a vu mourir sa mère. L’autre est une petite fille dont la mère est morte en couche. Daniele sera abandonné par son père, Martinengo di Barco aux bons soins du Frère Thevet. Par un concours de circonstances, et une menace qui plane sur la tête de Susanna, les deux enfants seront réunis dans le même monastère. Sous la houlette de Frère Thevet, le plus grand prendra soin de la petite. Ils sont très jeunes, mais malgré cette jeunesse, de lourdes menaces pèsent sur eux. Daniele est né avec une « coiffe » qui peut « guérir les êtres vivants de la mort ». Susanna est née dans le sang. Les paroles funestes de l’accoucheuse lancées à Daniele la poursuivent « Tu n’as pas pu sauver ta mère, parce que Susanna devait naître. Dans le sang, condamnée à être une sorcière. » Puis, séparés, Susanna sera confiée à une abbesse du monastère de la Santissima Assunta de Camporosso.

Le récit alterne plusieurs temporalités : 1610 et 1633. Dans la première, le lecteur suit les jeunes années des deux protagonistes, leur évolution, leurs apprentissages, mais aussi leur tendresse l’un envers l’autre. Dans la seconde, Susanna se trouve dans un cachot en attente de son exécution. Elle aurait tué son mari Weser et leur gouvernante. Weser était un astronome renommé, bien plus âgé que Susanna, et travaillait sur la théorie de Galilée. Nous sommes dans la période de l’Inquisition. Constantin Tron, l’Inquisiteur fait régner la peur, mieux vaut de pas avoir affaire à lui. Paolo Tahler, son secrétaire est tout aussi tordu que son « maître », si ce n’est plus… D’autant qu’il a été élevé par Frère Thevet en même temps que Daniele. Dans l’attente du procès, Daniele devenu « le gardien des loups » et vivant loin du monde des hommes accepte de défendre Susanna en essayant de lui assurer un procès « équitable ». Il connaît bien le fonctionnement de l’Inquisiteur, mais veut sauver celle qui toute sa vie a cherché « Le paradis caché ».

« Le paradis caché » est un formidable récit d’ambiance qui navigue entre l’épaisseur des murs d’un monastère et la période historique de l’inquisition italienne. Si la peur règne dans cette région de San Michele, petit village des Alpes italiennes, les jeunes années de Daniele et Susanna entre les murs du monastère de Santa Ulpizia éclairent cette période sombre de l’histoire. Protégés, choyés, et à l’abri de la folie des hommes, ils grandissent grâce à la bienveillance et aux apprentissages de Frère Thevet, la bonté incarnée. Tous les passages dans ce monastère, puis ceux dans le couvent lors de leur séparation sont de véritables moments hors du temps. Très loin de se sentir emprisonné dans des lieux silencieux, le lecteur savoure ce havre de paix où calme et sérénité convergent autour de ces deux enfants. Même en 1633, lorsque le lecteur se rend entre murs d’une prison, les aller-retour vers le monastère, les visites à l’inquisiteur, Luca Di Fulvio parvient à maintenir une affection particulière pour cet endroit, la nature omniprésente, et donc l’atmosphère qui s’en dégageait déjà au début du roman. Cela permet au lecteur d’avoir toujours envie de retourner en ces lieux tant il s’y sent bien. Une prouesse qui fonctionne sur les 589 pages.

Tous les personnages présents dans le « Le paradis caché » sont dignes d’intérêt. Aucun n’est négligé. Un véritable tour de force que Luca Di Fulvio gère de main de maître. Inutile d’insister sur ma tendresse profonde pour Daniele, et mon admiration pour Susanna, deux personnages que rien ne prédestinait à faire se rencontrer et qui pourtant ne pourront jamais vivre l’un sans l’autre. Frère et sœur, amis, c’est ensemble qu’ils affronteront toute adversité, même si, pour Susanna, l’avenir sera plus sombre comme le pense l’abbesse qui l’a prise sous son aile. « Je suis mariée à Dieu le Père tout-puissant. Et c’est avec Lui que je dois traiter, à l’abri de ces murs, répondit-elle. Mais Susanna va vivre dans le monde, comme une femme. Et en tant que femme, elle devra faire face à la société qui est beaucoup moins miséricordieuse que Notre-Seigneur. » Les autres personnages tels que l’inquisiteur et son secrétaire sont plus détestés par le lecteur, mais leur passé et quelques révélations les concernant apportent une certaine mansuétude à leur égard.

« Le paradis caché » est mon premier roman de Luca Di Fulvio. Il y aura fallu la convergence de deux évènements pour que je me décide à le lire. D’abord sa disparition, puis la création du challenge auteurs italiens (dont je vous mets le lien plus bas). J’ai toujours eu un peu peur de l’épaisseur de ses romans, mais aussi de la dureté de certaines scènes dont beaucoup parlaient. Certes, il est toujours temps de découvrir un auteur, mais je m’en mordrais éternellement les doigts de ne pas avoir rencontré l’homme qui écrit de telles merveilles. Car, dans « Le paradis caché », il y a l’écriture, bien sûr, élégante, sensible, poétique, et terriblement émouvante. Mais il y a aussi le second degré de lecture auquel je suis extrêmement sensible. Dans ce roman se trouve un message caché, un message qui va de pair avec le titre. Qu’est-ce donc que ce paradis caché que Susanna va chercher toute sa vie ? « Que sommes-nous, après tout ? De petits êtres qui cherchent un sens à tout ce qui est lumineux par nature. Le soleil, Dieu, l’humanité, la liberté, la justice, la vérité. Nous nous cherchons nous-mêmes, confiants d’être éclairés sur notre chemin incertain. Guidés par la lumière, nous espérons trouver le paradis caché dans chacune de nos vies. Car je sais, j’ai toujours su, j’ai toujours senti qu’il y a un paradis caché en nous. Ici, sur terre. Et il ne tient qu’à nous de fouiller notre conscience pour le trouver, pour en profiter. Daniele sourit. De toutes les personnes qu’il connaissait, Susanna était la seule au monde à réellement et sincèrement rechercher ce qu’elle avait appelé le “paradis caché”. La seule. » Lorsque les réponses à cette question apparaissent, je n’ai pu m’empêcher de ressentir une incroyable gratitude pour l’auteur, mais surtout pour l’homme. Ce « paradis » en dit énormément sur sa façon de penser, sur son respect des femmes et de leurs combats. Car ce roman est aussi militant qu’il est poétique…

Il me faut terminer en tentant de vous expliquer ce que j’ai ressenti à la lecture de ce roman, puisque, comme nous le savons tous, il n’y en aura pas de prochain. Je veux dire mon admiration sans bornes pour cet auteur capable de faire ressentir autant d’émotions dans un seul texte. J’ai été profondément touchée par la lumière, la bienveillance, l’empathie et l’amour qui se dégagent de ces lignes. « Le paradis caché » bouleverse par la beauté de ses personnages, de ses lieux, mais aussi par le message qu’il véhicule. Les émotions ressenties sont d’une telle force qu’elles balaient votre propre pudeur. Elles viennent charrier votre retenue et font couler tour à tour, des larmes de bonheur intense, et de désespoir violent. Impossible de les retenir. La dernière fois où j’ai été si émotionnellement remuée, ou les sanglots ont jailli du plus profond de mes entrailles remonte au visionnage de « La vie est belle » de Roberto Benigni. Sous le prétexte d’un roman, fort réussi, Luca di Fulvio démontre sa profonde compréhension de l’âme humaine, sa capacité à captiver autant qu’à émouvoir en remettant au cœur du texte qui se déroule au XVIIe siècle, des thématiques très actuelles. « Le paradis caché » influence nos propres réflexions en élargissant notre vision du monde, afin d’apporter une autre perspective sur les choses. Sous les temps sombres de l’inquisition, il fait jaillir une lumière telle une flamme qui ne peut s’éteindre. Par la quintessence du respect, de l’admiration, de l’amour que se vouent les deux personnages principaux, Luca di Fulvio fait rejaillir sur nous, lecteur, tout ce que l’homme peut avoir de bon en lui. Un ultime message pour la postérité dont la lueur brille dans la nuit éternelle. Un roman sublime qui mérite toute notre attention et notre reconnaissance.

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