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Il y eut dans la salle des hochements de tête entendus. Les scientifiques de l’Institut avaient mis au point un code pour se référer aux scénarios évolutionnistes les plus répandus. Ils parlaient du « Champ des Balles », de la « Ruine du joueur », du « Jeu de la vie », du « Monde perdu », de la « Reine rouge » et du « Bruit noir ». Il s’agissait de manières bien définies de parler de l’évolution. Mais toutes étaient... — Non, poursuivit Levine, avec obstination. Je parle au sens littéral
Afficher en entierNous sommes des esprits conformistes, bornés, autodestructeurs. Tout autre jugement sur l'espèce humaine ne serait qu'illusion complaisante.
Afficher en entierL'être humain ne pense jamais par lui-même, il trouve cela trop incommode. La plupart des membres de notre espèce se contentent de répéter ce qu'on leur dit... et réagissent mal lorsqu'on leur présente une opinion divergente. Le trait caractéristique de l'humanité n'est pas la conscience, mais la conformité, et le résultat caractéristique est l'affrontement religieux.
Afficher en entierOn n'étudie plus la nature, on l'exploite. C'est une mentalité de pillard. Tout ce qui est nouveau ou inconnu devient automatiquement digne d'intérêt, car cela peut avoir de la valeur. Et même rapporter une fortune."
Afficher en entier- Ils viennent droit sur nous !
- J'ai remarqué, fit Malcolm.
Afficher en entier— Je reconnais, poursuivit Levine, que les organismes fossiles ne sont pas d’une grande utilité pour aborder le problème de l’extinction. D’autant moins que votre thèse l’attribue au comportement ; des os n’apprennent pas grand-chose sur le comportement. Mais je conteste le fait que votre thèse soit invérifiable. En réalité, elle débouche sur une conclusion. Mais vous n’y avez peut-être pas encore pensé. Un silence pesant s’abattit dans la salle. Malcolm se renfrogna un peu plus. L’éminent mathématicien n’avait pas l’habitude de s’entendre dire qu’il n’avait pas considéré ses idées dans tous leurs détails
Afficher en entier— Plus important encore, poursuivit-il, la manière dont les systèmes complexes semblent trouver le juste milieu entre la nécessité de l’ordre et l’exigence du changement. Ils tendent à se situer à un endroit que nous appelons « le bord du chaos ». Nous imaginons le bord du chaos comme un endroit où il y a assez d’innovation pour garder un système vivant en mouvement et assez de stabilité pour l’empêcher de basculer dans l’anarchie. C’est une zone de conflits et de perturbations, où l’ancien et le nouveau sont constamment en guerre. Trouver le point d’équilibre ne peut qu’être délicat. Si un système vivant se rapproche trop près du bord, il risque de tomber dans l’incohérence et la dissolution ; s’il s’en écarte trop, il se pétrifie, devient rigide, totalitaire. Les deux états conduisent à l’extinction. L’excès est aussi destructeur que le défaut de changement. Ce n’est qu’au bord du chaos que les systèmes complexes peuvent prospérer..
Afficher en entierÀ quelques mètres de la rivière, Lewis Dodgson monta dans la Jeep Wrangler et claqua la portière. Assis à l'avant, Howard King se tortillait les doigts.
- Comment avez-vous pu faire ça ? murmura-t-il d'une voix geignarde.
- Faire quoi ? demanda George Baselton, de l'arrière de la voiture.
Dodgson ne répondit pas. Il mit le contact, fit rugir le moteur. Il plaça le levier en position quatre roues motrices ; la Jeep s'éloigna du bateau pe pêche amarré sur la rive et prit la direction de la jungle.
- Comment avez-vous pu ? répéta King, incapable de maîtriser son émotion. C'est terrible.
- Ce qui s'est passé est un accident, fit Dodgson.
- Un accident ?
- C'est ça, reprit posément Dodgson, un accident. Elle est passée par-dessus bord.
- Je n'ai rien vu, dit Baselton.
- Et si quelqu'un venait enquêter sur sa disparition et découvrait...
Afficher en entier- ça devait arriver, Ian, glissa Sarah. Tu sais bien qu'on ne peut espérer observer les animaux sans rien modifier. C'est une impossibilité scientifique.
Afficher en entierL'homme transforme la planète et personne ne sait si cela recèle des dangers. Ces processus comportementaux peuvent donc se développer plus vite que l'idée que nous nous faisons de l'évolution. En dix mille ans, l'homme est passé de la chasse à l'agriculture, puis à la grande ville et au cyberespace. Le mouvement s'accélère, mais l'adaptation ne sera peut-être pas possible. Personne ne le sait. Je pense, à titre personnel, que le cyberespace marquera la fin de notre espèce.
- Ah bon ! Pourquoi ça ?
- Car se sera la fin de l'innovation. L'idée d'une interconnexion de la planète entière est synonyme de destruction globale. Tous les biologistes savent que l'évolution la plus rapide s'opère dans un petit groupe isolé. Si mon met un millier d'oiseaux sur une île, au milieu de l'océan, ils évolueront très vite. Si on en met dix mille sur un continent, l'évolution est plus lente. Pour ce qui est de notre espère, l'évolution s'opère en majeure partie par le comportement. Pour nous adapter, nous innovons dans notre comportement. Tout le monde sait que l'innovation n'a lieu qua dans un groupe restreint.
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