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— Non, non... Toi seul comptais, Tonatiuh, balbutia-t-elle. Je le jure. Toi seul. Mais mes frères... ils t'auraient tué si...
— Tué ? s'exclama-t-il avec véhémence. Vous seule êtes coupable, Madame Parnell. Vous seule avez tué l'homme qui vous adorait. Il n'existe plus aujourd'hui !
Il la dévisagea, les yeux brillants de haine. Sarah comprit que, quoi qu'elle dise, elle ne le ferait jamais changer d'avis. Jamais il ne comprendrait son attitude.
— Oh, mon bien-aimé, j'ai voulu te sauver la vie mais j'ai perdu ton amour.
— Vous avez perdu l'amour d'un jeune homme innocent. Mais j'ai changé. Je suis devenu El Capitan Luiz Quintano. Vous ne me connaissez pas...
— Je t'ai toujours connu, gémit-elle d'une voix noyée par le chagrin.
— Vous vous trompez, rétorqua-t-il froidement.
Sur ces mots, il déroula le fouet et se replaça derrière elle. S'attendant à sentir d'un instant à l'autre la morsure du cuir sur son dos, Sarah serra les dents. Les yeux pleins de larmes, elle fixa l'horizon flamboyant qui émergeait dans le lointain.
Ils demeurèrent ainsi un long moment, silencieux, dans les dernières lueurs d'un soleil rouge sang. Sarah les bras en l'air, les poignets ligotés, le dos nu. Lui derrière elle, le fouet à la main, ses yeux noirs rivés sur les courbes délicates de ce dos laiteux, légèrement rosissant à la lumière mourante du désert.
Luiz leva haut le fouet qui siffla dans l'air. Sarah frémit. Le cuir ne l'avait pas touchée, mais elle en avait senti le souffle sur sa peau. Brusquement, elle fut secouée de spasmes et de sanglots. Luiz jeta le fouet à terre, dégaina le couteau glissé dans sa ceinture et coupa la corde.
En déséquilibre, elle faillit tomber mais il la soutint. De ses bras puissants il encercla sa taille, puis trancha les liens qui meurtrissaient ses poignets. Ils restèrent ainsi un moment, immobiles, lui derrière elle, sentant frissonner contre son corps celui fragile de la jeune femme. Elle, adossée à ce corps viril et chaud qui lui était devenu complètement étranger.
Puis Luiz la porta jusqu'à son cheval et grimpa derrière elle. Il éperonna à peine l'étalon qui s'élança tout de suite au galop. La joue pressée contre le torse de Luiz, Sarah pleurait à chaudes larmes. Il l'emmena à l'hacienda.
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