Extraits

C'était idiot de notre part de penser qu'Alexia produirait un enfant docile.

Chez elle, neuf fois sur dix,l'inquiétude sortait de sa bouche sous forme d'irritation.

La poésie peut causer des dégâts irréparables si elle est mal utilisée.

En tant que femme d'un loup-garou, on se devait d'ignorer certains aspects peu ragoûtants en matière de cuisine ou d'ingestion.

- Mon très cher amour, je déteste quand tu joues les mystérieuses. Cela veut dire que les résultats me mettront mal à l’aise.

- Fichaises, tu adores ça. Ça t’oblige à garder ton admirable œil ouvert.

Il était vraiment très doué pour avoir l’air d’un aristocrate. Alexia, quant à elle, n’était douée que pour être une autocrate. Ce n’était pas tout à fait la même chose.

« Pourquoi est-ce que mon père doit toujours être si pénible ? Il est mort, après tout. N’aurait-il pas pu en rester là ?

– Il a bien fallu que le goût des ennuis te vienne de quelque part, rumina son mari.

– Oh, merci, chéri, très gentil. »

– ... Je crois bien que mon mariage est en ruines.

– Eh bien, heureusement que nous sommes dans le bon pays, alors.

– Le bon pays ?

– Celui des ruines.

Alexia Maccon adorait son mari, et elle n’aurait jamais souhaité lui causer la moindre douleur. C’était un loup-garou sensible, hélas, en dépit de tous les efforts d’Alexia, du genre à avoir des émotions extrêmes et doté d’un sens particulier, et même obsessionnel, de nobles concepts tels que l’honneur, la loyauté et la confiance.

Elle [Alexia] tâta les contours du visage de son mari endormi, beau et innocent dans son sommeil. Elle suivit son beau profil du bout du doigt et gloussa lorsqu’il émit un petit ronflement en réponse à ce geste familier. Elle s’autorisait parfois à songer avec sentimentalité que cet homme, tout autoritaire, impossible et loup-garou qu’il était, lui appartenait. Jamais elle n’aurait cru une telle chose possible autrefois, quand elle était une vieille fille et une paria. Elle avait toujours pensé qu’un scientifique gentil et discret se laisserait persuader de la prendre pour épouse, ou un employé subalterne, mais avoir décroché un tel homme…