Ajouter un extrait
Liste des extraits
Ruby,
Noyés dans la pénombre du laboratoire,
Sous le joug de Fleischman, il faut broyer du noir
Et souffrir, sans mot dire, là, deux fois par semaine,
Ses leçons de chimie, de ténèbres et de peine.
Daigneras-tu, amie, apaiser ma douleur
Ou me laisseras-tu baigner dans mon malheur,
Et lentement, tout seul, sombrer dans la folie ?
Oh, sois ma partenaire ! Je t'en prie, dis moi oui !
--Trouvé dans ma boîte aux lettres personnelle du lycée, rédigé par Noel d'une écriture minuscule, pratiquement illisible, sur une feuille réglementaire pliée en huit et tachée de café. Année de première.
Afficher en entier- Je ne sais pas vraiment comment présenter les choses.
- Écoute tu m'as littéralement kidnappée pour m'emmener ici. Tu ne risques pas d'aggraver ton cas. Tu peux vider ton sac
- Très bien.
Il se balançait nerveusement d'un pied sur l'autre.
- En fait j'adore quand tu évoques ta nudité.
- Pardon ?
Noel s'est épongé le front d'un revers de manche.
- Aie c'est assez mal formulé...
- Hein ?
- Ce que je veux dire, c'est que tu n'as pas à avoir honte de ton message.
- Ah ! d'accord. Merci. Mais j'en ai parlé à ma psy, et elle m'a conseillé d'adopter un ton moins provocant si je ne voulais pas passer pour une allumeuse.
- Tu n'est pas une allumeuse, a répliqué Noel
- Ouais. Pas toujours, mais sur ce coup là, je m'interroge.
Il a fait un pas dans ma direction.
- Ce n'était pas provocant. C'était sexy.
Oh. Il trouvait ça sexy.
- J'aimerais tout connaitre de toi. Ta nudité, et le reste.
- Ah bon ?
- Oui, c'est ce que je veux.
Ces mots m'émerveillaient et m'étourdissaient, même si je savais que je n'aurais pas dû me trouver là, seule avec lui, que Nora serait folle de rage et de désespoir si elle découvrait ce qui se passait, que tout cela était parfaitement inacceptable.
Mais le problème c'est que moi aussi, je voulais tout connaître de lui.
Toutes ces émotions déferlaient en moi, la joie, la culpabilité et la confusion. J'ai dû poser la main sur la table la plus proche pour conserver l'équilibre.
Noel m'a embrassé.
Il ne m'a pas demandé mon avis comme la fois d'avant.
Ses lèvres étaient douces, infiniment plus douce que celle des garçons que j'avais embrassés jusqu'alors. J'ai posé ma main sur son cou si mince, si frêle, si vulnérable. Pourtant, il avait fait preuve d'autorité. il avait décidé que le moment était venu de m'embrasser en dépit des arguments objectifs que je lui avais servis lors de sa première tentative. Il n'était plus disposé à s'en contenter.
Afficher en entier-Si Sean t'a offert ce brownie, c'est qu'il est amoureux.
Elle a souri.
-Nora et moi, on est allées au B&O pour faire nos devoirs, il y a deux jours. Elle est partie au bout de quarante minutes, et je suis restée jusqu'à 18 heures. Comme Sean terminait son service, il m'a demandé si je voulais bien l'accompagner jusqu'à la pharmacie sur Broadway. Alors j'ai dit oui, parce que j'avais prévu d'y passer aussi.
-Et?
-Il a proposé qu'on aille à la fête ensemble, j'ai accepté et on s'est embrassés, devant tout le monde.
-Dans la pharmacie?
-Oui.
Arg. Il ne me serait même pas venu à l'idée de me rendre à la pharmacie en compagnie d'un petit ami potentiel. Autant se balader dans un champ de mines. Des tampons! De la lotion contre l'acné! Du shampoing antipelliculaire! Des préservatifs! Comment se regarder dans les yeux après avoir défilé devant ces rayons de la honte? Comment s'embrasser passionnément devant un présentoir de couches culottes?
-C'est chouette, ai-je dit.
Afficher en entier