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-Ember, je t'en supplie! piaule Clara. Après tout ce qu'on a fait pour toi, ce serait la moindre des choses de ta part. Ses paroles me font l'effet d'une douche glacée. Elles résonnent un long moment en moi, tel un écho qui fait resur- gir des souvenirs que je préférerais oublier.

C'est ta faute s'il est mort, Ember. Après tout ce que tu as fait, après tout ce dont tu nous as privées, ce serait la moindre des choses de ta part.

Je revois les yeux de mon père s'animer devant moi, au-dessus de sa tasse de thé, des yeux pétillants, bien vivants. L'instant d'après, ils se font vides, saisis d'effroi. Sa main se serre sur son cœur. L'air que je chantais se transforme en un cri...

-Tu vas obéir, oui ! s'impatiente Mme Coleman.

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— Vous savez très bien ce qui s’est passé la dernière fois que j’ai été en contact avec des humains, dis-je sur un ton circonspect, alors maintenant…

Et vous savez également ce que je pense de leurs pratiques ridicules. Je hais leurs codes de conduite étriqués. Et le pire, ce sont les parents qui jettent leurs filles célibataires à mes pieds, et veulent à tout prix me mettre le grappin dessus, comme si j’étais un butin inestimable.

— Voilà dix ans que je travaille dans cette ville, dit Mme Flora avec un petit rire. Durant cette période, j’ai beaucoup appris sur les hommes et leurs drôles de coutumes. Un mari, c’est en effet un véritable butin de guerre, ce qui n’est pas si bête que ça, quand on y pense. Pour certaines femmes, se marier représente l’accès au confort, et rester vieille fille, la pauvreté à jamais.

— Certes, mais uniquement à cause de leurs propres traditions dépassées.

Ces femmes choisissent de se soumettre aux diktats de la chasteté, des conventions et de la hiérarchie sociale, des valeurs héritées de l’époque où les humains de l’île s’inclinaient devant un roi humain. Quand les créatures féeriques ont gagné la guerre, nous les avons délivrées du roi Grigory. Et aujourd’hui, on dirait que les humains s’attendent à ce que leurs souverains féeriques remplacent leur ancien roi.

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— Ce n’est pas parce que ton nom évoque la cendre et le charbon1 qu’il faut te maquiller à la suie, je te signale.

— Au moins, les charbons ardents brûlent encore, eux, dis-je tout bas.

Clara se rallie à Imogen et s’en prend à son tour à moi.

— Tu te prends pour une poétesse, maintenant ? Ember la pauvre petite orpheline qui crâne en faisant de l’esprit, pff !

— Ne répondez pas à ses provocations, leur conseille Mme Coleman, comme si c’était moi qui avais commencé. On peut brûler et briller autant qu’on veut, ça ne sert à rien quand personne n’est là pour nous regarder.

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Je sais qui est cet homme. C’est le prince Franco. J’ai beau ne jamais l’avoir rencontré en personne, j’ai entendu parler de lui, ainsi que de sa sœur. Et pas seulement de leur apparence.

Il est impitoyable.

Puissant.

Un vampire.

Et peu importe qu’apparemment, selon les rumeurs, il ne se nourrisse pas de sang, peu importe qu’il soit le célibataire le plus convoité du royaume : la façon dont il me toise avec dédain suffit à me faire flageoler les jambes.

— Ça commence à bien faire, tu ne penses pas ? dit-il d’une voix traînante et blasée.

Je cligne des yeux à plusieurs reprises. Ma réponse n’est guère plus qu’un balbutiement.

— … Pardon ?

Il lève les yeux au ciel, secoue la tête puis la tourne vers l’autre côté de la ruelle, comme si poser les yeux sur moi l’ennuyait déjà à mourir.

— Mais c’est astucieux, je dois l’admettre. Et maintenant, qu’as-tu de prévu ? Des vapeurs soudaines dans l’espoir que je te prenne dans mes bras et que je tombe éperdument amoureux de ton petit minois ? Ou es-tu du genre à te jeter directement sur moi ? Attends, laisse-moi deviner… Tu ne portes pas de sous-vêtements, c’est ça ?

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— J’aimerais que vous me disiez la vérité. En contrepartie, je vous jure de vous écouter et de me montrer juste avec vous. Où est la princesse Maisie ? Pourquoi avez-vous pris sa place ?

— Je ne peux pas vous le dire.

Malgré mon agacement, je parviens, avec effort, à ne pas m’emporter. Du calme. Ne t’énerve surtout pas. Je continue d’une voix dont je suis pleinement maître :

— Mademoiselle, vous êtes une usurpatrice, vous le savez bien. Alors je vous donne une dernière chance. Répondez à ma question.

— Je ne peux pas, la voilà, la vérité. J’en suis physiquement incapable.

Je renifle ses émotions, qui semblent puissantes, déterminées. Elle ne ment pas.

— Vous êtes tenue par un pacte, deviné-je, et son silence me dit que je ne me suis pas trompé. Alors que pouvez-vous me dire ?

La jeune femme se tord les mains et gigote.

— Pas grand-chose.

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— Je veux descendre.

Mes mots sont emportés par le vent, Franco ne semble pas avoir entendu. Comme il n’est pas question pour moi de risquer ma vie et de le lâcher, je tapote sa poitrine d’un doigt pour qu’il m’écoute. Le prince baisse la tête et je parle un peu plus fort.

— Je voudrais descendre !

Dans un mouvement d’ailes, il ralentit notre course et en quelques secondes nous sommes arrêtés, comme suspendus dans les airs. Franco se tient toujours en position verticale, ses ailes battent l’air à intervalles réguliers pour nous maintenir en place.

— Vous disiez ?

Je lève les yeux et lui lance un regard excédé.

— Pour la troisième fois, je vous demande de me faire descendre.

— Je vous ramène au palais, répond-il, visiblement préoccupé. Une fois que vous serez en sécurité là-bas, je pourrai repartir à la recherche de Donna et Dominus.

« En sécurité » ? Qu’entend-il par là ? Jetées aux oubliettes ?

— Je préférerais continuer à pied.

Il lève un sourcil et un sourire moqueur apparaît sur son visage.

— Ah bon ? Avec des chaussures à talon ?

— Tout à fait.

Comme si mes souliers avaient soudain compris que l’on parlait d’eux, je sens l’un d’entre eux glisser de mon pied. En tendant la jambe devant moi j’aperçois la chaussure délogée de mon talon, maintenue seulement par les orteils. La panique doit se sentir dans ma voix.

— Votre Altesse, je vous en conjure, l’imploré-je, posez-moi. Immédiatement.

Son regard s’est endurci.

— Vous n’êtes pas en position de donner des ordres au prince.

— Je vous en supplie !

— Bon, bon, ça va…

Le prince amorce une descente en jurant copieusement entre ses dents.

Si je respire plus calmement, mon soulagement n’est que de courte durée. Dans notre changement de direction, mon soulier a encore bougé et ne tient plus qu’à deux ou trois orteils. Je me tortille pour essayer de voir le bout de mon pied, puis tente d’utiliser mon autre pied pour remettre le soulier en place. Le sol n’est plus qu’à une dizaine de mètres, il faut absolument que je parvienne à…

Mais à l’instant précis où je crois avoir fait bouger la chaussure dans la bonne direction, je la vois… tomber. Je pousse un glapissement et fourre la tête sous le menton de Franco. Mon cri a dû l’alarmer car je sens qu’il freine, s’arrête, et tente de baisser la tête.

— Qu’est-ce qui se passe ?

Il ne faut pas qu’il voie mon visage. Je viens de perdre une chaussure, donc le glamour n’a plus aucun effet, ce qui veut également dire que je ne respecte plus les termes du pacte.

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— Mon prince ? Et depuis quand tu es mon prince, toi ? Depuis quand les membres de la famille royale unseelie se préoccupent de moi, hein ? Que je sache, personne ne m’a jamais invité à faire valoir mes revendications ou à demander une aide au royaume…

— Ça, c’est l’affaire de votre roi seelie.

L’homme s’esclaffe.

— Lui ? Il serait d’une autre cour que ce serait pareil : il ne s’occupe absolument pas des gens du Nord.

Dans le dos du prince, je me mords la langue. N’est-ce pas ce que je viens de dire ?

— Si je ne peux vous faire entendre raison, déclare Franco sur un ton léger et amusé, il va falloir que je m’y prenne autrement avec vous.

Il se lance vers l’homme mais s’arrête net en entendant le cliquetis d’une arme.

— Le fer est interdit sur l’île, dit Franco.

— C’est de l’acier. Pas du fer. Il n’y a aucune loi contre les alliages à base de fer.

— Les armes aussi sont interdites, réplique Franco sur un ton plus grave.

— Eh bien viens donc là, allez, arrête-moi.

— Que voulez-vous ?

Silence.

— Je veux que tu vides tes poches.

Franco éclate d’un rire sonore.

— Mes poches ? Je voyage sans besace ni poche, sombre crétin ! Si j’ai besoin de quelque chose, je n’ai qu’à le demander. Mais prenez les roues de mon carrosse, je vous en prie. Et les portières, tant que vous y êtes. Le plaquage en opaline vous rapportera une somme rondelette.

— Et la fille ?

Franco se raidit. Je redoute un instant qu’il ne me jette en pâture face au chantage de l’homme.

— Hors de question, répond-il.

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— Estimez-vous heureuse que je ne vous aie pas pincé les doigts pour vous faire tomber de la balustrade.

— Podaxis, on a dit qu’on ne pinçait les doigts de personne, le reprend la jeune femme. En parlant de la balustrade… Il faut que j’y aille, moi. Bon, eh bien si vous avez terminé votre crise de panique, je vais vous laisser.

Près du lit, elle enfonce le manteau de fourrure dans le sac de voyage, se coiffe d’une casquette marron et remonte quelques mèches à l’intérieur du couvre-chef. Puis, sac à la main, elle me regarde.

— Si vous avez besoin de rester encore un peu dans cette chambre, je n’y vois pas d’inconvénients. Je ne vous poserai pas plus de questions. Mais quand vous partirez, je compte sur vous : si quelqu’un vous demande quoi que ce soit, vous ne m’avez pas vue, compris ? On ne s’est pas parlé. Vous pouvez mentir, vous êtes une humaine, non ?

Son sac, sa tenue, sa façon de parler avec ce débit précipité…

— Seulement à moitié humaine… Mais… Vous allez prendre la fuite, c’est ça ?

Le crustacé répondant au nom de Podaxis fait claquer ses pinces.

— Dites donc, vous n’avez pas entendu ce que la princesse vient de dire ?

Je tourne la tête vers la jeune femme.

— « Princesse » ?

Elle lance un regard courroucé au crustacé.

— Podaxis, sombre crétin… Tu viens de lui livrer l’information qu’il ne fallait révéler à personne.

Ses deux pinces s’entrelacent comme les mains d’une personne qui se les tordrait.

— Ah, désolé, Votre Altesse… Et si je lui coupais la langue d’un bon coup de pinces ?

— Ça va pas, non !?! m’indigné-je.

— Si elle sait tenir sa langue, ça ne sera pas nécessaire, tranche la jeune femme – la princesse.

En voyant son sac, je bondis vers elle.

— Emmenez-moi, la supplié-je. Il faut que je parte d’ici. Je vous en prie, si vous prenez la fuite, laissez-moi partir avec vous !

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*

Sans céder à la panique, je me lève, recule, trébuche, me rattrape au clavier en produisant un accord dissonant. Je m’en veux de maltraiter ce pauvre piano mais je ne peux me résoudre à m’en éloigner. Le corbeau, qui s’est immobilisé lui aussi, me regarde. Ce n’est pas un simple corbeau. En fait, je ne suis même pas certaine qu’il s’agisse d’un véritable corbeau ; on dirait plutôt une personne, quelqu’un de grande taille, avec des bras d’être humain, gantés de noir sur toute leur longueur, un corps drapé dans une cape de plumes sombres et un collant orange sur les jambes, au bout desquelles dépassent des pieds en forme de griffes tout à fait crédibles. Autour de son cou est nouée une cravate noire, et au-dessus, la tête du volatile, surdimensionnée et sans expression, ressemble plus à une bestiole empaillée qu’à un animal bien vivant. Le ventre de ce corbeau est gonflé, imposant.

La créature s’anime soudain, fait un pas en arrière, puis baisse la tête, avant de la relever pour me regarder.

— Je suis plutôt gros, pour un corbeau.

La voix est masculine, jeune, marquée par l’autodérision.

— Je vois ça, dis-je en m’écartant lentement du piano.

— Je ne voulais pas vous faire peur. C’est un glamour.

Je bats des paupières plusieurs fois sans rien dire.

— Ah, je vois, dit-il en inclinant la tête.

— Vous m’en voulez parce que j’arrive comme ça derrière vous, sans prévenir. Veuillez me pardonner.

— Il faut que j’y aille, dis-je enfin en faisant un premier pas vers la porte.

Mais le corbeau se met en travers de mon chemin.

— Attendez, je vous en prie, ne partez pas. Je suis sincèrement désolé d’avoir interrompu votre chanson. Mais elle m’a… attiré. Si j’avais été un gentleman, j’aurais dû m’annoncer, c’est vrai. Il aurait été encore plus poli de ma part de vous laisser tranquille, mais je n’ai pas pu résister, je voulais vous entendre.

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Un sourire timide se dessine sur mon visage cependant qu’une lueur d’espoir semble apparaître à l’horizon. La peur qui me tenaillait s’est envolée et je retrouve un peu de courage.

— Et le mien à vous…

— Comment vous appelez-vous ?

— Ember.

— Ember, répète-t-il doucement. C’est pour ça que vous avez accepté que je vous appelle Em, et pas du tout à cause du « M » de Maisie.

— Mes parents m’appelaient Em, aussi. Si vous voulez, vous pouvez continuer à utiliser ce nom.

— Em. Mon Ember à moi.

L’entendre prononcer mon nom, en entier, me procure une joie infinie.

— Mon Franco.

Il se penche, m’embrasse, et le fougueux baiser dans le lac semble se répéter. Mais cette fois, je ne me retiens pas et l’enlace sans retenue en me collant à lui. Sa langue caresse la mienne et me tire un grognement de plaisir. Sa cravate est encore humide. Ma main court le long de la boutonnière de sa chemise et se glisse dessous. Son torse est brûlant. Franco a un instant d’hésitation, il s’écarte légèrement et me jette un regard interrogateur. Regard que je soutiens, un sourire aux lèvres, une main toujours sur le nœud de sa cravate.

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