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Elle allait marcher jusqu'au restaurant et appeler un taxi, et s'il ne s'écartait pas de son chemin, tant pis pour lui, parce qu'elle n'était pas tombée de la dernière pluie. S'il avait dû la tuer, il l'aurait déjà fait.
"Si vous y tenez tellement, cow-boy, alors venez le chercher", dit-elle en lui faisant signe d'approcher, le doigt en crochet.
Il leva les yeux au ciel.
"Pourquoi faut-il toujours que ce soit si compliqué?
-Quoi? Vous n'êtes pas sûr d'avoir le dessus sur moi au corps à corps? Passez un coup de fil à votre acolyte, l'autre affreux à la queue-de-cheval. Il pourra peut-être vous donner un coup de main.
-Je n'ai pas d'acolyte. Et ce type... vous devriez éviter de l'approcher.
-Ah ouai, parce que vous vous prenez pour un cadeau, vous!?"
Il montra les dents.
"Allez, ça suffit. Donnez-moi ce putain de film ou je vous tire dessus.
-Mais bien sûr. Vous êtes l'homme de main de ma maman, pas de danger que vous me tiriez dessus."
Il lui tira dessus.
Afficher en entier-Où suis-je, au fait ? demanda-t-elle.
-Chez un ami, dans l'île Saint-Louis.
-Vous avez des amis ? Qui l'eût cru ?
Afficher en entierCe sont des parasites. Ils se gavent des fruits de notre travail, tout en nous dictant notre façon d'être, jusqu'à la moindre de nos pensées. Je refuse d'être un esclave heureux, Lena. Il y a un autre monde hors de cet endroit, pour toi et pour moi. Pour nous. Un monde de possibles infinis.
Afficher en entierElle relut la lettre de sa grand mère. L'autel d'ossements, devenir la nouvelle Gardienne, un chemin secret, des énigmes à résoudre- tout cela aurait pu paraître stupide, comme des bribes d'un conte russe, si sa grand mère n'était pas morte assassinée.
Afficher en entier"Papa?
-Je regarde cette pendule, dit-il enfin. A chaque minute qui s'écoule, la grande aiguille fait ce petit saut d'un chiffre au suivant. Parfois, elle tremble avant de se déplacer, comme si elle hésitait, mais elle Iva quand même. Et il y a ce petit déclic, on dirait qu'elle décompte une nouvelle minute d'éternité, et e n'arrête pas de me dire qu'à un moment, bientôt, cette pendule fera son petit numéro, secousse-saut- déclic, mais moi... bon Dieu, je serai mort et je ne verrai pas ça.»
Afficher en entier— Vous avez donc connu ma grand-mère. — Je les ai connues toutes les deux, Lena Orlova et sa fille, Katya. Sa mort a-t-elle été douce ? » La gorge de Zoé se serra, et elle finit par lâcher, plus sèchement qu’elle n’aurait voulu : « Elle a été assassinée. — Ah. » Il inclina la tête, ferma les yeux. « Ça ne finira jamais. — Vous étiez très proches ? — Katya et moi ? Non, pas au sens où on pourrait l’entendre. Mais j’ai attendu bien des années qu’elle franchisse à nouveau le seuil de ma porte. Ou celle qui viendrait après elle. »
Afficher en entierTu es mon dealer, disait-elle. Le dealer de la drogue noire dont j'ai besoin pour nourrir mon âme.
Afficher en entier« On l’a trouvé », murmura-t-elle.
Ry ne dit rien. Il contemplait, le regard dur, intense, le dolmen et ce qui filtrait de sous la roche. La sécrétion formait une petite mare qui s’écoulait lentement dans les fissures et les crevasses de la pierre. Gravés dans le sol, devant la mare, trois loups formaient un cercle, chacun le museau sur la queue du précédent, se pourchassant à travers l’éternité.
Prends garde à ne pas marcher là où gisent les loups.
Afficher en entierRy promena à nouveau la lumière de la lampe sur les parois de la grotte. L’eau gouttait depuis la voûte dans la mare, faisant un petit plop, pataplop, plop. Zoé vit des stalagmites, quelques bouts de bois pourri, les vestiges d’un feu de camp et un bol de métal martelé. Les formes grossièrement esquissées de sept loups étaient gravées dans la paroi de pierre, sept loups qui se pourchassaient dans une ronde sans fin autour de la grotte.
« Les loups…
- Quoi? demanda Ry.
- C’est ce que ma grand-mère écrivait à la fin de sa lettre. Elle disait qu’il ne fallait pas marcher là où les loups sont couchés. Peut-être les loups gravés dans la paroi sont-ils une espèce d’indice de l’endroit où se trouve le vrai autel. Encore une énigme de Gardienne.
Afficher en entierSes yeux fiévreux s’éclaircirent un peu, et il regarda autour de lui. Elle vit son visage exprimer un étonnement croissant alors qu’il découvrait l’endroit macabre et mystérieux qui servait de chambre funéraire à son peuple depuis le commencement des temps. Elle ne le quitta pas des yeux tandis qu’il observait la mare noire, profonde, huileuse, alimentée par les gouttes qui tombaient de la voûte, le sol hérissé de stalagmites pareilles à des rangées de pierres tombales, les silhouettes de loups gravées dans la roche des parois.
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