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Extrait ajouté par siegrid 2012-02-19T20:05:53+01:00

1

La voiture de police illumina en rouge et bleu les branches dénudées des arbres malmenés par l'hiver. L'officier de police T. J. Banks gara son véhicule sur le bas-côté et brancha son projecteur, dirigeant son faisceau sur la lisière du champ où les tiges de maïs tremblaient dans le froid. À cinq mètres de lui, six vaches jersiaises paissaient dans le fossé.

— Satanées bêtes, marmonna-t-il.

Avec les poules, les vaches étaient sans doute les animaux les plus stupides de la terre.

Il attrapa sa radio.

— Central, ici 47.

— Quoi de neuf, T. J. ? lui demanda Mona, la standardiste de nuit.

— J'ai un 10-54. Le troupeau de Stutz s'est encore échappé.

— C'est la seconde fois cette semaine.

— Et toujours pendant mon service.

— Qu'est-ce que tu vas faire ? Il n'a pas le téléphone chez lui.

Un coup d'œil à l'horloge du tableau de bord lui apprit qu'il était presque 2 heures du matin.

— Ouais, ben j'ai pas envie de traîner dans ce froid pour regrouper ces foutus bestiaux.

— T'as qu'à leur tirer dessus.

— Me tente pas.

Il lâcha un soupir en regardant autour de lui. Du bétail sur la route à cette heure-là, c'était l'accident assuré. Pour peu qu'un conducteur arrive et prenne le virage un peu trop vite, il pourrait y avoir de la casse. Il pensa à toute la paperasse qu'un accident engendrerait et secoua la tête.

— Je vais installer quelques balises lumineuses ci sortir cet Amish de son lit, reprit-il.

— Dis-moi si tu as besoin de renforts, ricana-t-elle.

Il remonta la fermeture Éclair de son manteau jusque sous son menton, attrapa dans le vide-poche sa lampe torche et sortit de la voiture. Le froid était si cinglant qu'il sentait les poils de son nez se congeler. La neige craqua sous ses bottes tandis qu'il s'approchait du fossé. Devant lui, son souffle créait de gros nuages de vapeur. Il détestait être de l'équipe de nuit presque autant qu'il haïssait l'hiver.

Il fit courir le faisceau de sa lampe sur la clôture. Aucun doute, six mètres plus loin, deux lignes de fil barbelé s'étaient décrochées de leur mince piquet de bois noueux. Des empreintes de sabots lui apprirent que plusieurs bêtes avaient profité de l'aubaine qui s'offrait à elles et s'étaient aventurées dans le fossé pour paître en douce.

— Satanées vaches.

T. J. retourna à sa voiture et ouvrit le coffre, d'où il sortit deux balises lumineuses qu'il installa sur la ligne blanche de la route pour prévenir les automobilistes. Il revenait sur ses pas quand un objet se détachant sur la neige de l'autre côté de la route attira son attention. Piqué par la curiosité, il traversa. Une chaussure de femme reposait, solitaire, sur le bas-côté. À en juger par son état et l'absence de neige sur sa surface, elle n'était pas là depuis longtemps. Des adolescents, sûrement. Cette partie isolée de la route était un lieu de prédilection pour fumer et s'envoyer en l'air. Ces ados étaient presque aussi bêtes que les vaches.

Sourcils froncés, T.J. poussa la chaussure de la pointe de sa botte. Il remarqua alors les sillons dans la neige, comme si un objet lourd avait été traîné par là. Du faisceau de sa lampe, il suivit la trace, qui passait la barrière et remontait dans le champ. Les poils de son cou se hérissèrent quand il aperçut le sang. Une mare de sang.

— Qu'est-ce que... ?

Il enjamba la clôture et découvrit de l'autre côté encore plus de sang, sombre et étincelant sur la blancheur virginale de la neige. Il ne lui en fallut pas plus pour avoir la trouille de sa vie.

Les sillons le menèrent à un bosquet de pommiers aux branches dégarnies dans un coin du champ de maïs. Il entendait sa respiration difficile et saccadée dans le murmure des épis qui l'entouraient. T.J. mit la main à son revolver et balaya tout autour de lui du faisceau de sa lampe. Ce fut à ce moment qu'il remarqua la chose dans la neige.

Il pensa d'abord qu'un animal avait été percuté par une voiture et s'était traîné jusque-là pour y mourir. Mais, alors qu'il s'en approchait, le faisceau de sa lampe mit autre chose en lumière. Une peau pâle. Une tignasse sombre. Un pied nu sortant de la neige. L'adrénaline lui contracta l'estomac.

— Bordel de merde.

Pendant un instant, il fut incapable de bouger. Il ne pouvait détacher son regard des cercles de sang sombres et de la peau livide. Se forçant à réagir, il s'agenouilla près du corps. Sa première pensée fut qu'elle était peut-être encore en vie. Brossant la neige, il posa une main sur l'épaule dénudée. La peau, sous ses doigts, était aussi froide que la glace mais il retourna le corps quand même. Il vit plus de sang encore, une peau terreuse et des yeux vitreux qui semblaient le fixer.

Sous le choc, il recula précipitamment. Les mains secouées de tremblements, il prit son micro déporté.

— Central, ici 47 !

— Quoi encore, T.J. ? Une de ces vaches t'a coursé ?

— J'ai un cadavre ici, dans le champ de Stutz.

— Quoi ?

La police de Painters Mill utilisait les codes chiffrés pour nommer les délits, mais impossible pour lui de se rappeler le code pour un mort. Jamais encore il n'avait eu à l'utiliser.

— J'ai dit : j'ai un cadavre.

— J'avais entendu la première fois, rétorqua Mona avant de marquer une pause étonnée tandis que les mots pénétraient son esprit. Quelle est ta position ?

— Dog Leg Road. Juste au sud du pont couvert.

Un silence, puis :

— Qui est-ce ?

Painters Mill, tout le monde connaissait tout le monde, pourtant il n'avait jamais vu cette femme avant.

— Je ne sais pas. Une femme. Aussi nue que le jour de sa venue au monde et plus morte qu'Elvis.

— Une ivrogne ou quoi ?

— Ce n'est pas un accident.

Posant la main sur la crosse de son .38, T.J. scruta les ombres qui enveloppaient les arbres. Il sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine.

— Tu ferais mieux d'appeler le chef, Mona. Je crois qu'on a un meurtre sur les bras.

2

Je rêve de la mort.

Comme chaque fois, je me trouve dans la cuisine de la vieille ferme. Sur le plancher éraflé, le sang pourpre scintille. Les odeurs de levure boulangère et de foin fraîchement coupé se mêlent à la puanteur nauséabonde de ma propre terreur, une opposition que mon esprit ne parvient pas à concilier. La brise qui entre par la fenêtre au-dessus de l'évier fait gonfler les rideaux. Le tissu jaune est moucheté de gouttes de sang, le mur en est éclaboussé. Mes mains sont poisseuses.

Recroquevillée dans un coin, je pousse un gémissement animal que je ne reconnais pas ; il s'échappe de ma gorge comme un hurlement étouffé. Je sens la mort. L'obscurité m'enveloppe, s'insinue en moi. À quatorze ans, j'apprends que le mal existe dans mon petit monde préservé.

La sonnerie me tire brutalement du sommeil. Le cauchemar retourne se tapir dans son trou comme une créature nocturne. Je roule sur le côté et attrape le téléphone sur la table de nuit.

— Ouais.

Ma voix est comme un croassement.

— Chef, c'est Mona. Désolée de vous réveiller, mais je crois que vous feriez mieux de venir.

Mona est la régulatrice de nuit. Elle est généralement d'un sang-froid à toute épreuve, aussi l'angoisse qui perce dans sa voix retient-elle toute mon attention.

— Que se passe-t-il ?

— T. J. est chez Stutz. Il regroupait les vaches et il a trouvé un cadavre.

Tout à coup, je ne suis plus endormie. Je m'assois en écartant les cheveux de mon visage.

— Quoi ?

— Il a trouvé un corps. Il avait l'air plutôt remué.

Au ton de sa voix, je peux dire que T.J. n'est pas le seul à être secoué.

Balançant mes jambes hors du lit, j'attrape ma robe de chambre. D'un coup d'œil sur le réveil, je vois qu'il est presque 2 h 30.

— Un accident ?

— Juste un corps. Nu. Une femme.

Oublions la robe de chambre, ce qu'il me faut, ce sont mes vêtements. J'allume la lampe et la brusque lumière me pique les yeux. Je suis complètement réveillée à présent. J'essaye toujours de me faire à l'idée qu'un de mes agents a découvert un cadavre. À ma demande, Mona m'informe sur le lieu de la découverte.

— Appelle Doc Coblentz.

Doc Coblentz est l'un des six médecins exerçant à Painters Mill, Ohio, et accessoirement il sert de médecin légiste pour le comté de Holmes.

Je m'approche du placard et cherche soutien-gorge, chaussettes, leggings et sous-pull.

— Dis à T.J. de ne rien toucher et de ne pas déplacer le corps. Je serai là-bas dans dix minutes.

La ferme des Stutz s'étend sur trente-deux hectares bordés d'un côté par Dog Leg Road et de l'autre par la fourche nord de la rivière, Painters Creek. L'endroit que m'a indiqué Mona se trouve à huit cents mètres du vieux pont couvert, sur un tronçon de route isolé qui aboutit à la limite du comté.

Une forte envie de café me tenaille tandis que je me gare derrière le véhicule de patrouille de T.J. Mes phares découpent sa silhouette sur le siège conducteur. Je remarque avec plaisir qu'il a installé des balises lumineuses et laissé son gyrophare en marche. Ma lampe torche à la main, je m'extirpe de mon 4 x 4 Explorer. Le froid glacial me saisit instantanément et je m'enfonce un peu plus dans ma parka, regrettant d'avoir oublié mon couvre-chef. T.J. semble ébranlé, à mon arrivée.

— Qu'est-ce qu'on a ?

— Un cadavre, Une femme.

Il fait son possible pour garder une attitude professionnelle, mais ses mains tremblent quand il pointe un doigt pour désigner le champ. Je sais que le froid n'y est pour rien.

— À moins de dix mètres, près du bosquet d'arbres.

— Tu es sûr qu'elle est morte ?

La pomme d'Adam de T.J. fait un aller-retour dans sa gorge.

— Le corps est froid. Pas de pouls. Il y a du sang partout autour.

— Allons jeter un œil, dis-je en avançant vers les arbres. Tu as touché à quelque chose ? Contaminé la scène de crime ?

Il baisse légèrement la tête, preuve que oui.

— Je pensais que peut-être elle était... vivante. Je l'ai retournée pour vérifier.

Ce n'était pas la chose à faire, mais passons. T. J. Banks a ce qu'il faut pour devenir un bon flic. Il est sérieux et appliqué quand il s'agit de son travail. Mais c'est sa première affectation dans les forces de l'ordre. Il a beau être à mon service depuis six mois, il reste un bleu. Je tiens le pari que c'est son premier cadavre.

Nous avançons péniblement dans la neige qui nous monte jusqu'aux chevilles. Une pointe de frayeur me traverse quand j'aperçois le corps. J'aimerais qu'il fasse jour, mais il va falloir attendre des heures avant que mon vœu soit exaucé. Les nuits sont longues à cette période de l'année. La victime est nue. La vingtaine. Des cheveux blond foncé. Une flaque de sang de soixante centimètres de diamètre entoure sa tête. Elle était jolie autrefois, mais dans la mort, son visage est figé dans une expression aussi grotesque que lugubre. À l'origine, elle était visiblement étendue sur le ventre : la lividité s'est installée, teintant de violet un côté de son visage. Ses yeux vitreux sont à moitié ouverts. Sa langue gonflée pousse contre ses lèvres enflées. Des cristaux de glace perlent dessus.

Je m'agenouille près du corps.

— On dirait qu'elle est là depuis quelques heures à peine.

— La peau commence à s'oxyder, fait remarquer T. J.

J'ai beau avoir patrouillé à Columbus pendant six ans et avoir été inspectrice à la criminelle pendant deux autres années, je me sens complètement dépassée. Columbus n'est pas franchement la capitale mondiale du crime, même si, comme toutes les villes, elle possède sa face cachée, son côté obscur. Des morts, j'en ai vus. Et malgré ça, je suis choquée par la brutalité flagrante de ce crime. Je voudrais croire que ce genre de meurtre violent n'arrive pas dans des villes comme Painters Mill.

Mais je sais que si.

Je me rappelle qu'il s'agit d'une scène de crime. Je me relève et balaye le périmètre de ma lampe torche. À part les nôtres, aucune trace n'est visible. Avec angoisse, je me rends compte que nous avons contaminé les indices éventuels.

— Appelle Glock et dis-lui de se ramener ici.

— Il est en vac...

Le regard que je lui jette l'empêche de terminer sa phrase.

Les services de police de Painters Mill se composent de moi-même, de trois agents à plein temps, deux standardistes et un auxiliaire. Rupert « Glock » Maddox est un ancien marine. Il est en outre mon agent le plus expérimenté. Son surnom lui vient de sa passion pour son arme de service. En vacances ou pas, j'ai besoin de lui.

— Demande-lui d'apporter des bandes jaunes pour délimiter le périmètre, dis-je en réfléchissant à ce qu'il va nous falloir d'autre. Fais venir une ambulance. Préviens l'hôpital de Millersburg. Dis-leur que nous amenons un corps à la morgue. Oh, et puis dis à Glock d'apporter du café. Des litres de café. On risque de traîner un moment dans le coin.

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Extrait ajouté par 21la 2013-04-08T21:12:38+02:00

Nouvel extrait

Brièvement, je lui raconte les meurtres de Fairbanks survenus alors que Detrick était guide de chasse, du fait qu'il en a lui-même "découvert" un. Je lui parle des meurtres dans le Kentucky et l'Indiana, de leur proximité géographique avec Dayton, ville où Dietrick travaillait comme policier. Je lui dis que Dtrick possède une motoneige bleue. Enfin, je lui expose la chronologie que j'ai dressée.

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Extrait ajouté par tammii 2010-06-14T02:39:29+02:00

Soudain, ses mains sont autour de mon cou. Il est incroyablement fort. La bouche ouverte, j'essaye sans résultat d'aspirer l'air. La panique s'empare de moi. Des étoiles devant les yeux, je me tortille comme un ver sous lui. Je sens ma langue gonfler et pousser contre mes dents, mes yeux sortir de leur orbite. Est-ce cela mourir ?

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