Commentaire de regi80

Voilà une excellente surprise que ce roman présenté au départ comme une dystopie. On le verra, ce n'est pas seulement le cas. le lecteur y trouvera aussi un formidable récit d'aventures qui emprunte aux codes du Fantastique et du roman d'énigme. le tout est mené sur un rythme qui n' a rien à envier aux thrillers Nyna est une jeune streamer chargée avec ses camarades de la surveillance du cours d'eau artificiel, le Stream qui alimente la cité écologique de Woka . La jeune fille remarque une anomalie . le début des ennuis pur elle, les masques vont tomber dans cette société parfaite..

Ce qui frappe tout d'abord c'est l'habilité de l'auteure à planter son décor. Par petites touches on va comprendre comment cette société douce peut se comportant comme n'importe quel État à coups de dissimilations, disparitions, corruptions etc.

A ce point de vue ce livre est une grande réussite et constitue même l'air de rien ,un cours vivant d'Instruction Civique valable pour gouvernés et gouvernants.

La maîtrise de l'intrigue est très réussie également. L'auteure mène r à travers l'histoire de son héroïne son enquête sur les dysfonctionnements qu'elle constate à travers un roman d'aventures à la logique implacable qui ne laisse quasiment aucune respiration au lecteur. Amandine Peter possède un véritable sens du suspens et les scènes de bagarre et de poursuite ont un impact quasiment cinématographique. Une plume très visuelle qui s'adapte très bien à ce type de récit.

L'imbroglio sentimentale de la jeune Nina est également très bien rendu et permet l'introduction de deux très beaux personnages masculins : le rigide mais complexe Darian, figure attachante dévoré entre sa loyauté et son amour et le ténébreux Fury. le destin futur de ces deux personnages et de leurs relations avec Nyna sera à coup sûr, l'un des grands attraits d'une suite très attendue.

Dans ce futur opus, on souhaite retrouver le personnage du jeune frère de Nyna, Komo dont les secrets forment la clef du récit . Ajoutons que la description de l'amour réunissant la fratrie permet d'entrevoir une autre facette du talent de Amandine Peter.

Talent qui est aussi remarquable sur d'autres personnages comme Maria, mère de substitution aux multiples visages et personnage le plus intéressant du roman de par une ambiguïté qui subsiste encore à la fin de l'opus.

Quand aux méchants, disons simplement qu'ils répondent bien à cet adage qui veut que plus le méchant est réussi, meilleur est le livre.

Les amateurs y trouveront des échos de Paolo Bacigalupi, du Brian Aldiss du « Monde Vert ».

On l'aura compris, j'ai bien aimé ce livre qui confirme une fois encore que le monde de l'Imaginaire français a bien un destin féminin.

Alors , bientôt la suite? En fait elle est déjà parue !