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Il eut l'impression de voir un éclair traverser le regard de l'homme, comme si ça lui rappelait quelque chose.
- Il est noir - c'est un Noir, avec des cheveux blancs. Son visage est marqué de rides profondes et il est maigre comme un clou. Mais il est beaucoup plus costaud qu'il m'en a l'air.
- Un Noir ? Tu veux dire un homme à la peau sombre.
- C'est-à-dire que les Noirs ne sont pas vraiment noirs. Tout comme les blancs ne sont pas vraiment blancs.
- Un homme à la peau sombre qui s'appelle Parker ?
L'officier relâcha son étreinte.
- Ici, on l'appele Parkus. Ainsi tu viens de...
Afficher en entierMais les femmes sont quand même moins dégueulasses que les mecs. Presque autant mais pas tout à fait.
Afficher en entier"Les damnées se soucient rarement des rouages du salut. Quand les démons intérieurs commencent à mourir, ils sortent en criant."
Afficher en entier- "Quand on a élevé un enfant, quand on a tendrement tenu sa tête contre son sein lorsqu'il appelait sa maman la nuit, alors je pense qu'on connaît sa voix."
Afficher en entierIl aperçut un couloir tendu de toile lâche et entendit des poules caqueter quelque part, de l'autre côté. Un homme nu, à l'exception d'un pagne sale autour des reins et de sandales rudimentaires, maigre à faire peur, mettait du foin dans le râtelier d'une stalle avec une fourche en bois. À l'intérieur, un cheval pas plus haut qu'un poney Shetland les regardait avec un air de chagrin. Il avait déjà dépassé la stalle, quand l'esprit de Jack fut enfin capable d'accepter ce que ses yeux avaient vu : le cheval avait DEUX TÊTES.
- Euh, dit-il. Est-ce que je peux retourner jeter un coup d'oeil à...
- On n'a pas le temps...
- Mais ce cheval avait....
- Pas le temps te dis-je ! Puis élevant la voix il hurla : - et si je t'attrape encore à traîner au lieu de faire ton travail, tu en recevras le double !
- Non, cria Jack ! (en vérité, il commença à penser que la plaisanterie avait assez duré). Je jure que je ne recommencerai pas. Je t'ai promis de ne plus désobéir.
Afficher en entierSous les yeux de Jack, il engloutit cinq saucisse et trois rations d'haricots durs comme du bois. Pensant à leur minuscule chambre sans aération, Jack se demanda s'il allait avoir besoin d'un masque à gaz cette nuit. Il présuma que oui, non qu'il fût probable qu'on lui octroyât un. L'air catastrophé, il regarda Wolf se verser une quatrième platée de haricots.
Afficher en entierPREMIÈRE PARTIE
Jack prend la route
Chapitre 1
LES JARDINS DE L’ALHAMBRA
1
Le 15 septembre 1981, le jeune Jack Sawyer, debout à l’endroit où les vagues viennent mourir sur le sable, contemplait l’immuable océan Atlantique, les mains enfoncées dans les poches de son jean. C’était un garçon de douze ans, grand pour son âge. Le vent du large ébouriffant ses cheveux châtains, probablement trop longs, dégageait son grand front pur. Il était immobile, en proie à des sentiments contradictoires et douloureux qui le taraudaient depuis trois mois – depuis le jour où sa mère avait fermé leur maison de Rodeo Drive à Los Angeles et que dans un chambardement de meubles, de chèques et d’agents immobiliers, ils étaient venus à New York où ils avaient loué un appartement à l’ouest de Central Park. De là, ils avaient pris l’avion pour cette calme station balnéaire située quelque part sur la minuscule côte du New Hampshire. L’univers de Jack était dépourvu d’ordre et de régularité. Sa vie semblait aussi instable et mouvante que l’océan houleux qu’il avait devant les yeux. Sa mère lui faisait traverser le pays, le trimbalant d’un endroit à l’autre ; mais qu’est-ce qui faisait courir sa mère ?
Car elle n’arrêtait pas de courir, de courir.
Afficher en entierIl eut l'impression de voir un éclair traverser le regard de l'homme, comme si ça lui rappelait quelque chose.
- Il est noir - c'est un Noir, avec des cheveux blancs. Son visage est marqué de rides profondes et il est maigre comme un clou. Mais il est beaucoup plus costaud qu'il m'en a l'air.
- Un Noir ? Tu veux dire un homme à la peau sombre.
- C'est-à-dire que les Noirs ne sont pas vraiment noirs. Tout comme les blancs ne sont pas vraiment blancs.
- Un homme à la peau sombre qui s'appelle Parker ?
L'officier relâcha son étreinte.
- Ici, on l'appele Parkus. Ainsi tu viens de...
Afficher en entierIl sentit la chair de poule lui hérisser la peau des bras, pas seulement à cause du froid humide de la pièce ; Smokey Updike n'était pas quelqu'un avec qui plaisanter - Smokey et ses calots de cuisinier en papier juché sur sa tête étroite ; Smokey et son dentier, acheté par correspondance, aux dents d'une blancheur et d'une régularité parfaite et macabre ; Smokey et son violent regard marron avec le blanc de l'oeil jaune sale.
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