Extraits

Je ne suis pas dupe, je sais très bien qu'il arrive à tout le monde de faire des erreurs. Ce qui est étrange, c'est que peu importe leur grandeur, nous arrivons toujours à relativiser. Nous restons persuadés que le temps les gommera, qu'il suffira de tourner la page pour ne plus y être confronté, mais nous oublions la culpabilité qui les accompagne. Elle est comme un marque-page tranchant qui nous rappelle, d'un glissement de doigt à la douleur vive, que nous avons fait telle erreur, à tel passage de votre vie. Plus notre culpabilité est grande, et plus nous aurons du mal à tourner la page.

On pense toujours avoir le temps de vivre nos rêves, mais comment faire quand notre rêve, c'est d'avoir du temps pour les autres ?

On connaît tous quelqu'un qui, à un moment ou à un autre, nous a répondu au milieu d'une conversation : « Moi ? Je vis d'amour et d'eau fraîche, tu sais. » Quand on y réfléchit, c'est tout simplement impossible. L'amour, aussi délicieux soit-il, n'est pas une part de gâteau, et l'eau peut être fraîche, ça n'en demeure pas moins de l'eau. Si on prend en considération le fait que l'on ne mange rien, alors on ne pourrait vivre qu'entre 70 et 80 jours, autant dire que l'amour à long terme semble très dangereux. Et pourtant, je comprends cette expression maintenant, « vivre d'amour et d'eau fraîche ». Oui, car quand on aime quelqu'un, on y pense tellement qu'on en perd l'appétit.

Nous sommes là, deux noms debout dans la nuit, à parler d'étoiles puis de temps, alors qu'apprendre à nous connaître n'est qu'une question de ponctuation. Pas assez d'interrogations, quelques virgules, et beaucoup trop de points.

Je respire d'un sourire, je voyage d'un regard, je consume la vie à coup d'étincelle. Je survis, mais surtout, je vis. Pour faire court, je me promène sans compter le temps. »

Cette fille aux cheveux noirs de jais qui heurte les principes de la courtoisie, qui bouscule la marche monotone des marionnettes de la routine, elle court comme si les secondes étaient à ses pieds. Je ne sais pas pourquoi elle fait cela, mais je n'en ai rien à faire, ce n'est pas ce qui m'intrigue chez elle. Le coup de foudre existe-t-il ? Peut-on tomber amoureux de quelqu'un dont on ne connaît que le masque ? L'attirance physique n'est qu'un pétale sur la fleur de l'amour. Alors, se pourrait-il que ce soit si simple ? Elle arrive face à moi, nos regards se croisent – le temps cesse de s'écouler. Ses yeux scintillent de mille nuances vertes, j'ai l'impression de tomber dans une jungle hostile. Je ne sais pas ce que je vais y trouver, mais je m'y aventure. Et en un battement de cils, je m'y perds. Ce fut très bref. Mais à ce moment-là, je comprends qu'on ne peut pas aimer quelqu'un comme ça, en une fraction de seconde. Le coup de foudre, ce n'est pas tomber amoureux. Non, le coup de foudre, c'est quand une personne attise notre curiosité la plus profonde. Cette fille, je ne connais pas le son de sa voix, je ne sais pas quelle odeur a ses cheveux, ni même si sa peau est douce et pourtant, j'ai envie de le savoir. D'un regard, elle est devenue une obsession.

Un jour, un gars avec une grande et magnifique barbe brune m'a dit : Il ne faut pas s'inquiéter de ce que disent les médias, mais plutôt de ce qu'ils ne disent pas. Et tu avais bon ! Nous ne sommes que des robots sortis des usines de la société, programmés par l'information. Si les médias étaient transparents, alors nous sortirions du schéma du gouvernement et nous ne remplirions plus notre fonction de servitude. S'ils étaient transparents, plus personne ne pourrait nous diriger – pas même le fric.

Quand une ampoule grille, on la remplace par une autre. Mais que fait-on quand c'est le monde entier qui s'éteint d'un seul coup ?

S’il y a bien une chose que la vie m'a apprise, c'est que le passé est intemporel. C'est un peu comme un géant qui se nomme hier et qui, dès aujourd'hui, grignote demain. Tout ce qu'on espère en tant qu'êtres humains, c'est qu'il ait le plus de demains sur lesquels se faire les dents, car quand il arrive au dernier, il nous avale sans mâcher. À l'époque où j'écris, les demains se font rares, et le géant réclame son dû.

C'était une adepte de cette expression : « croquer la vie à pleines dents ». Je n'aime pas cette phrase, si la vie était une pomme, alors qu'en resterait-il après trois bouchées ? Non, on ne s'empiffre pas de la vie, il faut la déguster doucement, une miette après l'autre, car si on va trop vite, on passe à côté d'innombrables saveurs.