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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:57:34+02:00

M. Grant traitait le fauteuil comme s’il m’appartenait déjà, ou en tout cas, s’il n’était déjà plus sien. Peut-être, pensai-je, un tel objet n’appartient-il qu’à lui-même. Il avait une telle présence, une telle assurance qu’il était dur de l’imaginer au milieu du décor intérieur d’une maison, anodin, fondu dans la masse. Jonathan s’approcha et regarda le fauteuil, fasciné. — Que font tous ces gens ? finit-il par me demander. M. Grant, les mains jointes devant lui, dit : — Je pense qu’ils tombent de l’enfer vers un autre cercle inférieur. Et, comme vous pouvez le voir, cette perspective ne semble guère les enthousiasmer. — Pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas de vêtements ? demanda Jonathan

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:57:27+02:00

Mais c’était le dossier ouvragé qui me fascinait. Le plat de dos – c’est à dire la pièce centrale entre le sommet de la chaise et le dossier – était enrichi de gravures représentant un vortex composé de centaines d’êtres humains, chacun ne mesurant pas plus de cinq centimètres. Ils formaient une cascade ininterrompue de corps enchevêtrés et nus, la bouche grande ouverte sur un cri silencieux, emportés par leur chute sans fin. Je les parcourus du bout des doigts, et en retirai une sensation extraordinaire. Ils semblaient soignés, polis. Au sommet du plat de dos, le visage de l’homme-serpent grimaçait en nous fixant ses yeux aveugles, et une masse de vipères vernies lui servaient de cheveux. Deux pythons s’enroulaient autour du dossier jusqu’au sommet du fauteuil, la bouche ouverte pour régurgiter un jet incurvé de fruits et de têtes de loups avant de se mêler aux serpents servant de bras

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:57:20+02:00

 Sara, bon sang, rétorquai-je. Laisse-le tranquille. — Bon, bon, je m’excuse, dit-elle. Mais si, dans cinq minutes, nous ne sommes pas sur le chemin du parc, j’emmène Jonathan au Marineland et tu pourras rester tout seul à la maison, à jouer avec tes vieux meubles moisis jusqu’à ce que les vers de bois te rongent la cervelle. — Hé, hé, rit M. Grant. Réaction inattendue de sa part. Je lui jetai le regard le plus glacial qui se puisse concevoir, mais il conserva son rictus assez déplaisant, comme la photographie d’un sourire collée à la place d’un vrai. — Écoute, dis-je à Sara, peux-tu simplement me dire ce que tu penses de ce fauteuil ? Ton opinion, calme, impartiale

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:57:12+02:00

Tu n’es pas vraiment Schwarzenegger bis, pas vrai ? dit Sara en me voyant sauter du camion, trempé de sueur. — Tu veux tenter ta chance ? lui demandai-je avec irritation. Ce maudit truc pèse une tonne. — Je ne veux pas m’en mêler, dit-elle, levant le nez en l’air en une expression de dédain caricaturale, mais sincère. Je savais qu’elle l’était parce que j’avais déjà essayé de la chahuter sur ce point. Mais lorsque Sara lève son nez en l’air, mon vieux, pas la peine de discuter. — J’espère que vous réalisez que tout ceci est en train de ruiner mon ménage, grognai-je en aidant M. Grant à tirer le fauteuil hors du camion pour l’installer doucement sur le sol. « Je vais devoir acheter des fleurs, du parfum et une bouteille de Napa Valley Brut, et je ne suis pas sûr que le magasin soit encore ouvert. 

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:57:06+02:00

 Un peu de patience ! On ira au parc, quoi qu’il arrive. Même s’il faut y passer la nuit. Mais je dois jeter un coup d’œil à ce fauteuil. Il en vaut la peine. — Mon Dieu, donnez-moi la force, dit Sara. J’aurais dû épouser le directeur de la halle aux poissons de l’Embarcadero. Au moins, il ne passerait pas son dimanche à acheter des saletés. M. Grant s’immobilisa et examina soigneusement Sara, caché derrière ses lunettes. — Je suis désolé de tout ce dérangement, madame Delatolla, dit-il du murmure qui lui servait de voix. Je suis sincère. Mais c’est aujourd’hui ou jamais. — Un dimanche, rétorqua Sara. — Oui, dit-il. Un dimanche

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:56:59+02:00

 Le fauteuil ? En Angleterre, je crois. Le vieux Jessop a beaucoup voyagé dans sa jeunesse. Il faudrait que vous voyiez certaines des antiquités italiennes qu’il a dégotées à Escondido. Il possède aussi deux paysages de Guardi. Il nous fallut près d’une demi-heure pour déblayer l’arrière du camion. L’ailée du garage ressemblait de plus en plus à un marché aux puces, et Sara était venue protester par deux fois. Lorsqu’elle fit son apparition pour la troisième fois, nous avions presque terminé, et je lui dis d’attendre de voir le fauteuil. — Vous avez vidé tous ces trucs pour un seul fauteuil ? demanda-t-elle

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:56:52+02:00

La pénombre était si dense qu’il m’était difficile de distinguer quoi que ce soit. M. Grant n’avait pas de lampe et pas d’éclairage dans son camion ; ou bien, pour des raisons qui n’appartenaient qu’à lui, il n’avait pas l’intention de les utiliser. Mais un coup d’œil me suffit pour dire que ce fauteuil valait le détour : c’était une véritable antiquité comme on en voit peu. Il avait quelque chose. Une majesté. Un sens des proportions. Et son dos et ses bras avaient été sculptés par un artisan de génie. Il y avait des reptiles, des pommes, des têtes de loup et, au sommet du dossier, le visage grimaçant d’une créature qui ressemblait au croisement entre un homme et un serpent de mer. Pour autant que je pus voir, les coussins étaient recouverts de cuir noir

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:56:44+02:00

Dans un coin, je vis un objet recouvert d’un sac à farine. Quoi que ce soit, c’était haut, mince et fait d’acajou Cubain. Je ne distinguais qu’un de ses flancs, poli et enluminé, et le bois avait cette sorte de brillance que l’on rencontre rarement sur les meubles postérieurs à 1860. — Vous pouvez enlever le sac ? demandai-je à M. Grant. — Si vous voulez jeter un coup d’œil, allez-y. J’eus une hésitation. — Qu’est-ce que c’est ? ajoutai-je. Un des verres de ses petites lunettes de soleil brillait, tel une pièce de monnaie. À l’intérieur du camion, la chaleur était étouffante, et j’aurais juré sentir une odeur de fleurs. De gardénias. Ou de bois mort

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-06-06T19:56:24+02:00

Disons que je suis sensible à tout ce qui est pourri, corrompu. En matière d’art et, plus encore en matière de gens. Ceux qui maltraitent leurs enfants, ne promènent jamais leurs chiens et crient après leurs femmes sans raison. Non pas que je me considère comme parfait, loin de là. Je suis un conducteur déplorable. Je ronfle en dormant. Je me montre parfois injuste avec Jonathan. Mais au moins, je crois qu’il faut vivre et laisser vivre. Ne venez pas m’embêter et je ne vous ennuierai pas non plus. — Eh bien ? demanda M. Grant en me désignant les portes béantes du camion

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