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L'homme est assis face à son miroir qu'il scrute intensément. Les yeux plantés dans les yeux. Il se voit. Ni beau, ni laid, des traits réguliers, un visage qui aurait pu être avenant, des yeux sombres. Pourtant, l'homme a peur du miroir, et baisse les yeux. Il revient à ses préoccupations, parfaitement conscient de l'enjeu, il mesure les dangers à venir. Il a mille fois réfléchi à la proposition complètement insensée formulée par le miroir. Néanmoins, il se risque une nouvelle fois à poser la question, et relève son regard vers le miroir.
Afficher en entierAu volant de sa voiture, Clara n'écoutait pas de musique, elle suivait son mari et réfléchissait, soucieuse. Elle composa le numéro d'appel des renseignements depuis son portable. Voix féminine à l'autre bout de la ligne.
-Bonsoir, je souhaiterais avoir le numéro de téléphone de M.Jacques Thévenot, psychiatre à Paris, s'il vous plaît.
-Vous désirez être mise en relation? interrogea l'opératrice.
-Non, compte tenu de l'heure, simplement ses coordonnées.
-Vous allez les recevoir pas SMS. Bonsoir, madame.
Afficher en entierParfois, on se demande comment peut dormir un tueur. C'est simple. Un tueur dort du sommeil du juste, et pour lui la question ne se pose pas.
Afficher en entierPROLOGUE.
Août 2002
L'homme est assis face à son miroir qu'il scrute intensément. Les yeux plantés dans les yeux. Il se voit. Ni beau, ni laid, des traits réguliers, un visage qui aurait pu être avenant, des yeux sombres. Pourtant, l'homme a eu peur du miroir, et baisse les yeux. Il revient à ses préoccupations, parfaitement conscient de l'enjeu, il mesure les dangers à venir. Il a mille fois réfléchi à la proposition complètement insensée formulée par le miroir. Néanmoins, il se risque une nouvelle fois à poser la question, et relève son regard vers le miroir.
- Je comprends ce que tu ressens, dit-il calmement. Je le partage comme tu le sais. Mais es-tu sûr que ça va marcher?
- Comme deux et deux font quatre, répond le miroir.
- Ecoute, tout bien réfléchi, ce n'est pas aussi simple. C'est tenter le diable, et risquer de tout perdre, poursuit l'homme.
- J'aime bien cette expression ! rétorque le miroir en souriant étrangement. Fais-moi confiance, les choses doivent être ainsi faites.
L'homme est agacé, il se veut persuasif, parle lentement et avec conviction.
- Ce n'est pas une question de confiance, tu le sais bien, même si j'en ai eu envie autant que toi. Maintenant, je n'en vois plus l'utilité. Les années sont passées. A quoi ça sert? Nous serons toujours confrontés aux mêmes problèmes.
Le reflet dans le miroir est vacillant. L'homme ferme les yeux pour atténuer le vertige qui s'empare progressivement de lui.
Il espère seulement un autre message du miroir, mais s'entend dire froidement :
- Nous l'avons dit mille fois. C'est ce qui nous a guidés et nous a encouragés quand nous faiblissions. Nous ne devons pas nous laisser humilier ! Je ne peux plus le supporter, quand je les vois.
L'homme plonge de nouveau son regard dans son miroir. ce n'est plus le même homme.
- Comme tu voudras. Mais alors, je le ferais à ma façon.
L'homme tourne le dos au miroir et avale quatre comprimés d'un puissant antalgique pour tenter d'enrayer le mal de tête qui a commencé de lui broyer les tempes. Une douleur qu'il connaît parfaitement bien et qu'il redoute va bientôt le pulvériser. L'homme s'allonge, résigné. Il l'attend, sachant que les antalgiques n'atténueront que les effets dévastateurs de cette crise. Elle arrive, fulgurante, aiguë, toujours de la même façon. Comme si la mèche d'une perceuse lui vrillait le tympan et, en même temps, pulvérisait son oeil gauche.
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