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C’étaient des larmes de joie, d’émotion sous l’effet d’une soudaine prise de conscience dont il ne pouvait encore identifier la raison : quelle humanité et quelle bonté chez les gens, quel monde bienveillant que celui disposant d’ambulances qui arrivaient de nulle part dès qu’il y avait du malheur et de la souffrance. Toujours là, sous la surface de la vie quotidienne, un système entier demeurait vigilant, prêt à venir à l’aide avec toute sa compétence et son savoir-faire, au sein d’un plus vaste réseau de solidarité que Roland avait encore à découvrir. Il lui sembla, alors que les ambulances disparaissaient au son de leurs sirènes hurlant au loin, que tout allait bien, rentrait dans un ordre bienfaisant et juste.
Afficher en entier" Elle m'a avoué s'être assise à même le sol et s'être mise à pleurer le plus silencieusement possible. Elle ne voulait pas que le couple monte voir si elle allait bien. Or elle n'allait pas bien. Elle me l'a répété plus d'une fois. "Je n'allais pas bien Mutti. Je n'allais pas bien alors et je ne vais toujours pas bien. Rien n'est jamais allé bien." Je restais assise là , pétrifiée. Un acte d'accusation accablant se préparait. Je ne pouvais qu'attendre. Puis c'est sorti. Le genre de phrase dont on sait aussitôt qu'elle a été préparée, peaufinée, travaillée et retravaillée durant des nuits d'insomnie ou des heures de thérapie. Elle était en thérapie?
- Non.
- Elle a repris : "Mutti, j'ai grandi dans l'ombre glaciale de ta déception . Toute mon enfance était centrée autour de ton sentiment d'échec. De ton amertume. Tu n'étais pas devenue écrivaine. Oh quel malheur ! Tu n'étais pas devenue écrivaine. A la place tu avais eu la maternité. Tu ne détestais pas . Tu t'en accommodais. Mais cette vie par défaut ,tu la supportais à peine......"
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