Extraits

— On peut pas faire ça, je me justifie tout de même. Tu t’imagines vraiment faire semblant de sortir avec moi ? De m’aimer ?

Ne voit-il pas à quel point c’est ridicule ? Son regard glisse sur moi un instant, puis il déclare d’une voix rauque :

— Non, c’est vrai, je m’imagine pas faire semblant.

— Pourquoi tu me regardes comme ça ?

— C’est juste que je comprends pas… C’est ça, ta crise des quatre-vingts pour cent ?

— C’est quoi, une crise des quatre-vingts pour cent ? je m’enquiers d’un ton las.

— C’est le dernier rebondissement dans une romance. La dernière crise qui rend folles les lectrices. Celle où les persos deviennent soudain incapables de se parler ou de s’avouer leurs sentiments.

— Eh bien non, on n’a pas eu de crise des quatre-vingts pour cent, alors…

— Pourquoi ?

— J’en sais rien, moi. Parce qu’on s’est parlé ?

— Parce que vous vous êtes parlé, répète-t-elle comme si c’était la chose la plus étrange du monde.

Ana <3

— Si le seum avait une réplique…

— Et la modestie un visage…

- T’es tellement belle, Iris. Tu le sais ?

Non, mais je le crois. Alex me fait me sentir plus belle que je ne l’ai jamais été. Comme si mon corps avait du pouvoir sur lui. Ce sentiment a quelque chose de profondément grisant.

- C'est quand que t'as compris que tu m'aimais bien, déjà ?

Il étire son cou pour croiser mon regard et son air gêné me fait craquer. Je lui vole un baiser, avant d'insister :

- J'essaie juste de comprendre.

- Comprendre quoi ?

- Comment c'est possible.

Qu'il m'aime depuis si longtemps.

Que je n'ai rien vu.

- La première fois que je l'ai compris, c'était à l'anniversaire de tes quinze ans. T'avais acheté une robe rouge et t'étais... Iris, sérieux, je sais pas si tu te rends compte à quel point je te trouve belle. À quel point tu l'étais ce jour-là. C'était la première fois que je le remarquais vraiment. Enfin, je savais que tu l'étais bien sûr, mais là, je l'ai vu. Comme si, soudain, ça me sautait aux yeux et que je comprenais pas ce qui avait changé. J'arrivais à peine à décrocher mon regard de toi.

L'idée d'aimer quelqu'un m'a toujours terrifiée, parce que ça donne un pouvoir incommensurable à cette personne.

Celui de vous faire du mal. De s'infiltrer partout dans votre vie, de prendre tellement de place qu'à la seconde où elle disparaîtra, la tristesse n'aura d'autre choix que de la remplacer.

Immense, dévastatrice. C'est terrifiant.

Mais je réalise que c'est aussi terrifiant d'être aimé par quelqu'un, parce que ça me donne aussi du pouvoir sur cette personne.

☃️ALEX&IRIS☃️

Je surprends le regard de ma mère et, par réflexe, je pince mes lèvres, comme si j'étais gêné qu'elle puisse lire l'amour que j'éprouve pour Iris. 𝑴𝒂 𝒄𝒐𝒑𝒊𝒏𝒆. Jamais je n'aurais pu m'imaginer qu'on en serait là, il y a seulement quelques jours, même quand elle m'a proposé de faire semblant de sortir avec elle Quand j'ai accepté, je savais au fond de moi que ce serait la pire idée de ma vie. Ou la meilleure décision de ma vie.

Alex et toi, ça a toujours eu du sens. Charles était le garçon que tu voulais, Alex, celui qu'il te fallait. C'est bien. C'est juste.

C'est normal qu'il t'ait repoussée, t'étais complètement ivre. Savoir que quelqu'un n'est pas totalement maître de ses actes après avoir bu, c'est la base du consentement, meuf !

Mon ventre se serre sous le coup de l'envie. Ça doit être agréable d'être aimer en retour. De sembler si proche de quelqu'un qu'on pourrait penser qu'ils ne font qu'un. Ils sont là, cernés de tout le monde, et on dirait qu'ils sont seuls. J'aimerai être à la place de Jude. Connaître ça, moi aussi.