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J’ai passé une nuit d’euphorie troublante. Je fus aimé par la lune.
Afficher en entierJe n’entends plus ce tumulte d’or sur la montagne. Je suis arrivé dans ce pays, porté par ma solitude, et je vous cherche au fond de la nuit, princesse échappée d’un conte ; vous qui m’écoutez, si vous la voyez, dites-lui que l’homme qui fut aimé par la lune est là, que je suis le secret et l’esclave, l’amour et la nuit.
Afficher en entierJe continue de penser que toute chose est donnée à l’écrivain pour qu’il en use : le plaisir comme la douleur, le souvenir comme l’oubli. Peut-être que je finirai par savoir qui je suis. Mais cela est une autre histoire.
Afficher en entierAh ! Si je devais me séparer de tout ce qui m’empêche de respirer et de dormir, il ne me resterait rien…
Afficher en entierJe le sentais lutter contre la mort avec les moyens du bord : les nerfs et le sang. Elle avait souvent des hémorragies. Elle disait que son sang se fâchait et qu’elle n’était pas digne de le garder pour en faire quelque chose de bien.
Afficher en entierUnique passager de l’absolu, je m’accroche à ma peau extérieure dans cette forêt épaisse du mensonge. Je me tiens derrière une muraille de verre ou de cristal et j’observe le commerce des uns et des autres. Ils sont petits et courbés par tant de pesanteur. Il y a longtemps que je ris de moi-même et de l’autre, celui qui vous parle, celui que vous croyez voir et entendre. Je ne suis pas amour, mais citadelle imprenable, mirage en décomposition.
Afficher en entierCe corps est fait de fibres qui accumulent la douleur et intimident la mort. C’est cela ma liberté.
Afficher en entierLes gens passent leur vie à encaisser les coups ; on les humilie quotidiennement ; ils ne bronchent pas, et puis un jour ils sortent dans les rues et cassent tout. L’armée intervient et tire sur la foule pour rétablir l’ordre…On creuse une grande fosse et on y jette les corps. Ça devient chronique.
Afficher en entierLa violence de mon pays est aussi dans ces yeux fermés, dans ces regards détournés, dans ces silences faits plus de résignation que d’indifférence.
Afficher en entierAh ! Ce que je m’en veux à présent de ne pas avoir plus tôt dévoilé mon identité et brisé les miroirs que me tenaient éloignée de la vie. J’aurais été une femme seule, décidant en toute lucidité quoi faire avec ma solitude. Je parle de solitude comme un désir de liberté, et non la famille et le clan. Je sais, dans ce pays, une femme seule est destinée à tous les refus. Dans une société morale, bien structurée, non seulement chacun est à sa place, mais il n’y a absolument pas de place pour celui ou celle, surtout celle qui, par volonté ou par erreur, par esprit rebelle ou par inconscience, trahit l’ordre. Une femme seule, célibataire ou divorcée, une fille-mère, est un être exposé à tous les rejets.
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